Votre répartition d'actifs devrait changer avec vos besoins à la retraite

Publié le 30/01/2017 à 10:06

Votre répartition d'actifs devrait changer avec vos besoins à la retraite

Publié le 30/01/2017 à 10:06

En 2016, le nombre de Canadiens âgés de 65 ans et plus a continué de croître plus rapidement que la croissance de la population canadienne, et 16,5 % de la population sont maintenant âgés d'au moins 65 ans. Et bien que la proportion de la population active dans ce groupe d'âge ait presque triplé depuis 2000 pour arriver à 4,1 %, il ne fait aucun doute que la retraite est de plus en plus à l'esprit de beaucoup de Canadiens. L'une des nombreuses transitions auxquelles doit se livrer le retraité tient de son approche du placement, qui passe de l'accumulation des actifs financiers à leur liquidation durant la nouvelle étape de sa vie.

Au moment où les Canadiens atteignent l'âge « normal » de la retraite de 65 ans, leur espérance de vie médiane est de 20 ans. À ce moment-là, surtout pour ceux d'entre nous qui n'avons pas de régime de retraite à prestation déterminée ou autre revenu sous forme de rente, il est probable que nous ayons commencé à penser au risque très réel de survivre à notre argent.

De plus, lorsque la retraite arrive, nous ne pouvons plus compter sur des augmentations de salaire pour nous permettre de suivre l'augmentation du coût de la vie. L'inflation canadienne a été faible dernièrement, et en octobre 2016 le gouvernement du Canada et la Banque du Canada ont renouvelé l'engagement qu'ils ont pris à long terme de maintenir un environnement inflationniste faible et stable. Néanmoins, même à un taux cible moyen annuel de 2 %, l'inflation s'accumule insidieusement sur de longues périodes, et ceux qui vivent d'un revenu fixe sont plus susceptibles de ressentir la hausse du prix de certains articles comparativement à il y a dix ans.

Durant la phase d'accumulation, les gens qui travaillent ont leur capital humain pour les aider à s'ajuster à l'inflation. Un portefeuille de retraite ne peut pas compter sur une injection de capital humain (sous forme de salaire) pour se sortir d'affaire et l'aider à protéger son futur pouvoir d'achat. Au lieu de cela, un portefeuille de retraite doit mettre davantage l'accent sur les placements qui intègrent un élément de protection contre l'inflation. Selon les préférences personnelles de l'investisseur en matière de risque, cela pourrait impliquer une participation diversifiée aux fiducies de placement immobilier au-delà des montants détenus dans ces actifs avant la retraite.

De plus, des obligations indexées à l'inflation, appelées au Canada obligations à rendement réel, sont offertes par le gouvernement fédéral et plusieurs provinces. Par opposition aux obligations normales (nominales) qui comportent un coupon fixe et un paiement du capital, les obligations à rendement réel ajustent le paiement de leurs coupons et leur paiement de capital au montant de l'inflation accumulée au fil du temps. L'inflation est considérée comme l'ennemie des obligations normales car elle érode la valeur réelle des paiements fixes. L'ajustement à l'inflation des obligations à rendement réel protège un portefeuille de retraite contre une inflation inattendue.

La volatilité est une autre ennemie de ceux qui perçoivent un revenu régulier d'un portefeuille. Au cours de la phase d'accumulation, effectuer des cotisations régulières à un régime de retraite était une bonne habitude; lorsque vous cotisez un montant fixe à intervalles réguliers (par exemple par une déduction salariale) à un compte de placement, la volatilité fonctionne à votre avantage. Vous pouvez, par la même cotisation, acheter une plus grande quantité du placement lorsque son prix est temporairement en baisse. Toutefois, quand l'argent va dans l'autre sens, c'est l'effet inverse. Quand la valeur du placement que l'on a accumulé pour la retraite est temporairement en baisse, il faut en vendre un peu plus pour que le montant du retrait reste le même. Par conséquent, la volatilité est importante dans un portefeuille, et devrait être réduite par rapport à ce qu'elle était lors de la phase d'accumulation. Le gros du travail ici est de ne plus concentrer ses placements sur des actifs risqués, et la courbe de progression typique des investisseurs devrait montrer une participation réduite au marché boursier au fur et à mesure que le temps passe.

Une manière supplémentaire de s'accommoder de la volatilité et d'éviter d'avoir à vendre des actifs risqués au mauvais moment est de conserver un coussin d'actifs sans risque à cet effet. Il pourrait s'agir d'une combinaison de liquidités, de bons du Trésor, de comptes d'épargne à intérêt élevé, de fonds du marché monétaire et d'autres placements de ce type, à utiliser pour pouvoir retirer de l'argent selon ses besoins pendant une période prolongée : peut-être un an ou deux de dépenses envisagées.

La directrice des finances personnelles à Morningstar Christine Benz parle régulièrement d'une approche segmentée aux portefeuilles de retraite. Avoir un segment de placements sans risque dans son portefeuille de retraite offre de maigres rendements compte tenu de la conjoncture actuelle de faibles taux d'intérêt, mais vous évite d'avoir à retirer d'autres placements de retraite plus volatils à des cours déprimés lors d'un effondrement boursier.

Détenir un segment de placements sans risque ne devrait pas signifier que l'on ignore le risque dans le reste du portefeuille de retraite. En tout état de cause, un portefeuille de retraite devrait se concentrer davantage sur le revenu que sur le rendement total. Lorsqu'on investit dans les actions pendant la retraite, des dividendes fiables versés par de grosses sociétés qui ont fait leurs preuves deviennent de plus en plus attrayants par rapport aux perspectives moins certaines de gains en capital élevés provenant d'actions à caractère plus spéculatif. En investissant dans des placements à revenu fixe normaux, des durées plus courtes sont préférables afin d'éviter d'assumer le risque de volatilité des prix associé aux titres dont l'échéance est plus longue. Quand on investit à la fois dans les actions et les titres à revenu fixe, se limiter à son voisinage réduit le risque que les fluctuations des devises étrangères influeront sur la valeur des retraits.

Un portefeuille de retraite est différent d'un portefeuille en période d'accumulation. L'introduction de retraits réguliers signifie que l'investisseur doit se préoccuper davantage de réduire la volatilité pour protéger les actifs qui vont le faire vivre pendant une période incertaine mais, avec un peu de chance, très longue. Les risques liés aux actions elles-mêmes, à la devise et à la durée devraient faire l'objet d'une étroite surveillance. Un contenu plus canadien, une participation à des obligations aux échéances plus courtes et une priorité accordée au revenu plutôt qu'au rendement total sont des approches prudentes. La transition vers la retraite signale aussi un changement dans votre capital humain, qui a moins de capacité à s'adapter à l'inflation. Votre portefeuille de retraite devra gérer l'inflation de façon plus explicite en investissant dans des actifs comme les obligations à rendement réel et les fiducies de placement immobilier.

Comme tous les portefeuilles de placement, un portefeuille de retraite devrait être revu de temps en temps pour s'assurer qu'il correspond bien aux objectifs fixés. Et de fait, compte tenu d'une période de retraite que l'on espère longue, il y aura une succession de phases où les besoins de dépenses vont évoluer. Il est aussi vrai que la tolérance au risque de chaque individu continue à jouer un rôle dans un portefeuille de retraite. Tous les portefeuilles de retraités ne seront pas les mêmes, car la capacité et la propension à assumer des risques sont différentes selon la situation et les objectifs de chacun. Mais en général, plus on s'avance dans les années de retraite, plus les principes ci-dessus s'appliquent.

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