Soyez flexible dans votre plan de retraite

Publié le 23/09/2015 à 09:24

Soyez flexible dans votre plan de retraite

Publié le 23/09/2015 à 09:24

Vous avez fait le premier pas pour établir un plan financier et déterminé un taux d'épargne qui présente une chance raisonnable de vous fournir une retraite sûre. Mais pouvez-vous ne vous fier qu'à ce chiffre pour vous aider à atteindre votre objectif de retraite dans 20 ou 30 ans? Est-il réaliste d'avoir recours à une approche statique et universelle pour résoudre un problème complexe comme la planification de la retraite?

L'objectif ultime de la planification de la retraite est de changer ses économies en flux de revenu constant qui pourra durer pendant toute la retraite. Toutefois, calculer combien on a besoin d'économiser jusqu'à la retraite et combien on pourra retirer chaque année sans se retrouver démuni est pour le moins difficile. Ce montant dépend de plusieurs variables, dont le niveau de revenu, les rendements des placements, les exigences de dépenses et de flux de trésorerie, le nombre d'années jusqu'à la retraite, le taux de retraits et l'espérance de vie.

Tous ces facteurs peuvent changer avec le temps : vous pouvez gagner à la loterie, décider de prendre un congé, retourner faire des études ou vous occuper de vos enfants ou de vos parents âgés, ou alors vous pouvez être au chômage pendant quelque temps. La vie est pleine d'imprévus, et ces incertitudes affecteront directement votre capacité de conserver un taux d'épargne cible. Un plan financier robuste devrait examiner une série de conséquences possibles et pouvoir accommoder des ajustements lorsque les circonstances changent.

Afin de déterminer votre taux d'épargne dès aujourd'hui, il faut que vous calculiez combien il vous faudra dans l'avenir. Deux estimations couramment utilisées pour déterminer le revenu-retraite sont le taux de remplacement à la retraite et le taux de retrait optimal. Le taux de remplacement à la retraite est le revenu qu'il faut pendant la retraite pour maintenir un certain train de vie de pré-retraite. Une étude menée par Statistique Canada estime que pour la famille canadienne moyenne, 80 % du revenu moyen de pré-retraite doit être remplacé par d'autres sources de revenu comme des régimes de pension publiques et privés ou des revenus de placements lorsqu'un individu opère sa transition de la vie active à la retraite.

Certains affirment que les retraités pourraient vivre confortablement avec un taux de remplacement substantiellement plus faible que 80 % parce que l'impôt sur le revenu est plus faible et que beaucoup de dépenses (hypothèques et cotisations aux REER) qu'il faut encourir pendant la vie active n'existent plus à la retraite. En général, les familles aux revenus les plus modestes auront un taux de remplacement plus élevé que les familles aisées, parce qu'elles mettront probablement de côté une partie plus faible de leur revenu de pré-retraite que les familles aisées, et que la réduction de leur impôt sur le revenu après la retraite est plus petite que celle des familles à revenu élevé.

En réalité, il n'y a pas de taux de remplacement universel qui convienne à tout le monde; il peut beaucoup varier d'une personne à l'autre car il dépend du train de vie désiré par chaque individu, des économies qu'il a réalisées et de ses besoins de revenu prévus.

Le taux de retrait optimal est le montant que l'on peut retirer chaque mois pendant la retraite sans survivre à l'épuisement de ses actifs. Il s'agit là du plus gros risque pour les retraités, et il est donc essentiel de calculer le bon taux de retrait optimal puisque les petites erreurs de calcul s'accumulent avec le temps et peuvent avoir des ramifications financières importantes.

Le problème avec cette estimation est que la plupart des gens ont soit des hypothèses irréalistes sur le montant qu'ils pourraient retirer sans mal au cours de la retraite, soit ils n'en ont aucune idée. La plupart des modèles de planification partent du principe d'un taux de retrait constant (ou d'un montant constant) pendant une période fixe comme 25 ou 30 ans. Un taux de retrait annuel de 4 % est souvent utilisé comme indication générale du montant qu'une personne pourrait retirer chaque année sans complètement épuiser son épargne-retraite.

Mais la planification de la retraite est soumise à beaucoup d'incertitudes, et se fier à un taux de retrait constant est assez naïf car cela ne tient pas compte de la nature dynamique du marché et des rendements des portefeuilles et des changements dans l'espérance de vie. Les recherches de Morningstar dans ce domaine, soulignées dans un document intitulé La stratégie de retrait optimal pour les portefeuilles de revenu-retraite, montrent que les régimes qui s'ajustent de façon dynamique aux incertitudes du marché et de l'espérance de vie sont préférés aux approches plus traditionnelles de retraits fixes. En ajustant continuellement le taux de retrait aux changements constants des rendements des portefeuilles et de la probabilité de mortalité, ils offrent un chemin plus réaliste que les gens ont plus de chances de suivre.

Les portefeuilles de placement sont sujets à des fluctuations imprévisibles du marché qui peuvent avoir un impact significatif. Bien qu'un rendement moyen de 8 % pour les actions et 4 % pour les obligations soit fréquemment utilisé pour créer des modèles de placement, il est dangereux d'utiliser ces moyennes historiques à long terme pour planifier sa retraite. Le rendement moyen passé est habituellement une mauvaise façon de prédire des rendements attendus dans l'avenir. Les marchés financiers, surtout les actions, sont volatils. Vos investissements ne vont pas gagner 8 % tous les ans : ils peuvent gagner 10 % une année et perdre 15 % l'année suivante. Surtout ces dernières années, les rendements générés par les actions comme les obligations sont très loin de leurs moyennes historiques.

C'est la raison pour laquelle une approche plus sensée est d'utiliser des hypothèses prévisionnelles en matière de rendements et de volatilité qui incorporent les conditions et attentes économiques actuelles dans le processus de modélisation. Par conséquent, les projections pour la retraite devraient montrer tout un éventail de scénarios de rendement possibles. Reflétant à la fois le potentiel à la hausse et le risque à la baisse. Il ne suffit pas simplement d'utiliser un seul chiffre de rendement. Utiliser différents rendements pour créer différents scénarios modèles vous permet, à vous et à votre conseiller, d'évaluer l'impact qu'auront des facteurs comme la volatilité boursière et les changements de taux d'épargne et de retrait sur vos placements, vous permettant ainsi d'ajuster et d'affiner votre plan financier.

Il n'y a pas de chiffre universel quand il s'agit de planifier sa retraite, la vie ne se déroule pas toujours exactement comme prévu, et il y a de nombreuses variables qui échappent à notre contrôle. Il est irréaliste de penser que les rendements de vos placements, votre niveau de revenu et vos dépenses resteront constants sur une période de plus de vingt ans. Adopter une approche dynamique, anticiper les changements et incorporer de la souplesse à votre plan financier vous aideront à garder le cap et à améliorer votre position pour l'avenir. Il est également impératif que vous passiez régulièrement en revue votre plan financier et des données comme le taux d'épargne, les rendements attendus du portefeuille et les taux de retrait pour vous assurer de rester sur la bonne voie compte tenu de votre situation particulière.

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