Soutenir son enfant après l'université: quel impact sur la retraite?

Publié le 27/07/2015 à 10:40

Soutenir son enfant après l'université: quel impact sur la retraite?

Publié le 27/07/2015 à 10:40

Un récent sondage effectué par la firme de prêt Sallie Mae révèle que 68 % des étudiants universitaires prévoient compter sur le soutien financier de leurs parents une fois leur diplôme obtenu. Mais un tel soutien financier pourrait-il nuire à la retraite de leurs parents ?

« Bien entendu ! », s’exclame spontanément Diane de Grandpré, planificatrice financière et conseillère autonome en sécurité financière. « Ce que l’on donne à un jeune adulte, on ne le met pas dans ses REER ! »

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Un choix émotif

Le choix de soutenir un jeune adulte est bien souvent émotif. « Les parents me disent qu’ils ne peuvent pas s’en empêcher, et je les comprends ! », déclare Diane de Grandpré. « Ils ne veulent pas laisser leur enfant dans l’embarras, mais bien souvent, ils ne sont pas si riches eux-mêmes. »

Les jeunes adultes ont de multiples raisons de s’appuyer sur leurs parents : endettement trop élevé, difficulté à trouver un premier emploi dans leur domaine, précarité de l’emploi, problèmes de santé physique ou psychologique, etc.

Louise a longtemps soutenu ses trois enfants après la fin de leurs études… et elle le fait encore, bien qu’elle soit aujourd’hui à la retraite. Elle loue à rabais le sous-sol de sa maison à sa fille, qui traverse une dépression et est sans emploi, et héberge sa nièce, qui a dû quitter son appartement. Elle prête aussi de l’argent à son fils, qui démarre son entreprise.

Une réalité plus difficile

« Je ne peux pas laisser mes enfants dans le besoin. Mais je vois mes ressources qui diminuent. Mes coûts d’épicerie augmentent, je dépense plus. Les milliers de dollars que j’ai prêtés à mon fils entrepreneur ne fructifient pas dans un placement », s’inquiète Louise. « Je comprends, toutefois, que le monde du travail a changé. Quand je suis sortie de l’université, on m’a offert neuf postes dans la même semaine ! Je pensais que mes enfants auraient les mêmes possibilités, mais ce n’est pas du tout le cas. »

En effet, le monde du travail n’est plus le même. Les emplois sont plus précaires, les travailleurs en changent plus souvent, les postes sont davantage contractuels, et les fonds de pension, quand ils existent, diminuent. « Les travailleurs vivent beaucoup plus de pression aujourd’hui. Les parents doivent s’attendre à voir leurs enfants traverser des périodes sans emploi et vivre plus de stress qu’à leur époque », souligne Diane de Grandpré.

Mieux vaut prévenir…

Lorsqu’un enfant adulte demande de l’aide, le danger est de voir un appui qui devait être ponctuel s’étirer en longueur ou les petites demandes se multiplier. Le parent doit donc être bien conscient de sa réalité financière et de ses besoins à long terme. « Une bonne planification financière apporte naturellement une vision claire du soutien qu’on peut réellement offrir. On est ensuite en mesure d’indiquer clairement à notre enfant pendant combien de temps on peut l’épauler ou jusqu’à concurrence de quel montant », affirme Diane de Grandpré.

Les parents peuvent se préparer à soutenir leurs enfants en cotisant à un régime enregistré d’épargne-études (REEE) et les encourager à devenir autonomes. En apprenant tôt à épargner et à faire un budget, en acquérant des connaissances financières et rencontrant des spécialistes financiers, les enfants seront mieux outillés pour gérer leur argent.

« Bien que ma fille soit au chômage, je veux qu’elle reste en contact avec la réalité. Je lui demande donc une contribution pour son loyer », affirme Louise.

Car s’il est important de soutenir ses enfants dans les temps durs, il est aussi essentiel de leur apprendre à voler de leurs propres ailes.

 

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