Sept imprévus pouvant dérailler votre retraite

Publié le 23/11/2015 à 09:47

Sept imprévus pouvant dérailler votre retraite

Publié le 23/11/2015 à 09:47

Votre portefeuille de placements, malgré les aléas du marché ces derniers mois, semble très bien se porter. Les prestations du gouvernement fourniront un pourcentage étonnamment élevé du revenu de base dont vous avez besoin.

Peut-être la retraite est-elle plus à votre portée que prévu, et plus tôt que prévu.

Ces pensées joyeuses sont probablement ressassées par de nombreuses personnes dans la cinquantaine ou la soixantaine, en majeure partie à cause d'un marché haussier qui dure depuis près de six ans. Une retraite confortable, qui semblait un rêve inaccessible au lendemain de la crise financière, commence à avoir l'air parfaitement possible.

Mais au moment de déterminer si vous êtes vraiment prêt à raccrocher, ne limitez pas l'évaluation de votre état de préparation à vos soldes bancaires et à ce que vous prévoyez tirer du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec. Assurez-vous bien que vous y intégrez toute la panoplie de ce qu'il faut prendre en compte pour la retraite, notamment les nouvelles dépenses et frais que vous n'aviez pas nécessairement à gérer quand vous étiez dans le monde du travail.

Voici quelques-unes des réalités financières de la retraite qui ont le potentiel de surprendre désagréablement les nouveaux retraités qui n'y sont pas préparés.

Vous pourriez avoir affaire à un marché baissier au début de votre retraite. Les soldes des portefeuilles de retraite ont le vent en poupe en ce moment, mais ces derniers mois nous rappellent que cela peut changer très vite. Et confronter un marché qui part en quenouille, surtout au début de votre retraite, peut rapidement changer le calcul de la viabilité d'un départ à la retraite. Si votre portefeuille de 1 million $ devait chuter de 25 % l'année prochaine, vos retraits annuels de 40 000 $ pourraient passer de 4 % à plus de 5 % en une année seulement. Ce n'est pas nécessairement catastrophique, mais les conseillers financiers recommandent habituellement aux gens en pré-retraite d'intégrer une certaine variabilité à leurs programmes de dépenses pendant la retraite de manière à ce qu'ils dépensent moins pendant les périodes de baisse du marché, surtout si ces marchés baissiers se produisent lors des premières années de retraite. J'aime aussi beaucoup l'idée de segmentation : détenir suffisamment de liquidités et d'obligations pour s'assurer que l'on ne devra jamais vendre des actions pour assumer ses frais de subsistance aux périodes de vaches maigres.

Vos frais médicaux peuvent augmenter. Parce que les soins de santé sont de juridiction provinciale, le pourcentage pris en charge par le gouvernement varie à travers le Canada. Un sondage de Léger Marketing mené en 2014 a trouvé que 56 % des Canadiens ignoraient totalement combien coûtaient les coûts des soins à long terme dans leur province, et que les deux tiers n'avaient pas de plan financier pour y faire face. Souvent, les frais relevant des soins de la santé comme les médicaments sur ordonnance, les aides à la mobilité, les travaux d'accessibilité, les soins à domicile et le tourisme médical ne sont pas pris en charge. Certains retraités peuvent être couverts pas un régime de l'employeur, bien que ce segment soit en diminution; une enquête menée par Aon en 2014 a trouvé que 44 % des employeurs canadiens n'offrent pas de prestations de santé pour les retraités, alors qu'un autre 10 % a mis un terme aux programmes pour retraités existants en raison de leurs coûts élevés.

L'inflation va rogner vos retraits. Le prix de l'essence fournit une mesure régulière et visible d'une prochaine hausse ou baisse des prix. Mais l'évolution des prix est souvent plus subtile et facile à ignorer : le paquet de nouilles de 16 onces devient un paquet de 14 onces, ou la facture de câble (ne me laissez pas enfourcher mon cheval de bataille!) augmente de 20 $. Avec le temps, ces augmentations mineures, à la fois directes et indirectes, signifient que vous allez devoir payer plus pour maintenir votre train de vie. Voilà pourquoi il est si important de vous assurer de tenir compte de l'inflation au moment où vous évaluez la viabilité de votre plan : un montant qui vous permet de vivre aujourd'hui peut ne pas suffire dans dix ans. Des consignes de dépenses comme la règle des 4 % tiennent compte de l'inflation en présumant que le retraité dépense 4 % du solde de son portefeuille la première année de retraite puis s'accorde une petite augmentation chaque année pour tenir compte de l'inflation; cet article évoque comment ajuster comme il convient vos retrais à l'inflation. Il est aussi important de s'assurer que votre portefeuille se donne les moyens de vous rapporter plus que l'inflation ne vous coûte par des couvertures directes comme les obligations à rendement réel ainsi que des couvertures indirectes comme les actions.

Vous allez devoir payer des impôts sur les retraits de vos comptes à imposition différée. Les retraits des FERR et des fonds de retraite immobilisés sont un peu une illusion d'optique dans la mesure où ils ont l'air plus gros qu'ils ne le sont en réalité. Vous avez certes bénéficié de cotisations libres d'impôt et d'un cumul à imposition différée pendant que vous y accumuliez de l'argent, mais vous êtes tributaire de l'impôt sur le revenu pour chacun de vos retraits. Cela souligne l'importance de vous assurer que vous y intégrez la part des impôts au moment de mettre au point votre plan de dépenses pour la retraite, ainsi que les mérites de la diversification fiscale, qui consiste à s'assurer que l'on arrive à la retraite avec des comptes qui sont soumis à différentes formes d'imposition, notamment les CELI et les actifs imposables.

Vous aurez la responsabilité de gérer vos propres versements d'impôts. Les personnes qui travaillent à leur propre compte connaissent bien l'importance de mettre de côté suffisamment d'argent gagné pour couvrir leurs impôts. Mais les retraités qui ont passé la plus grande partie de leur vie à recevoir des chèques de paye avec retraits à la source auront du mal à s'habituer à assumer par eux-mêmes leurs charges fiscales. Les retrais minimums des FERR ne sont pas assujettis à des retenues d'impôts, donc les retraités pourraient vouloir gérer leurs obligations fiscales permanentes en mettant de côté un pourcentage de ces retraits au moment où ils les perçoivent. Si votre revenu est prévisible, payer vos impôts par versements trimestriels plutôt que par un forfait annuel est aussi une option; un conseiller fiscal peut vous aider à vous assurer que vos dépenses fiscales permanentes pendant la retraite ne sont pas à un niveau si bas que vous offrez au gouvernement un prêt sans intérêt.

Vous devrez effectuer des retraits minimaux de votre régime. Les retraités riches peuvent se trouver dans la situation enviable où ils n'ont pas besoin de leur FERR; ils peuvent tirer leur revenu d'autres sources et continuer à profiter des rendements à l'abri de l'impôt qu'offre le FERR. Cette stratégie fonctionne très bien dans les premières années de la retraite. Toutefois, les distributions minimales requises commencent à l'année des 71 ans d'un souscripteur, et si le FERR est volumineux, votre facture fiscale pourrait très bien augmenter avec ces distributions. Là aussi, la diversification fiscale peut s'avérer commode, car les retraits des CELI et autres actifs imposables peuvent aider les retraités à compenser la charge fiscale liée aux retraits de leur FERR. Les retraités devraient aussi se rappeler que le produit des retraits minimums au titre du FERR n'a pas à être dépensé; vous pouvez le réinvestir dans votre compte imposable ou même dans un CELI si vous n'avez pas besoin de cet argent.

Vous ne pourrez peut-être pas continuer à travailler. Bien qu'un sondage de Sun Life effectué en 2015 ait mis en lumière que 60 % des Canadiens s'attendaient à travailler plus tard que leurs 65 ans, l'âge moyen de la retraite est en réalité de 61 ans. Certains retraités précoces ont été forcés à s'arrêter de travailler par leurs employeurs, alors que d'autres ont été forcés à partir à cause de leurs problèmes médicaux ou de ceux d'un être cher. Toutefois, 44 % des Canadiens dans la vie active sont convaincus qu'ils ont assez d'argent pour leur retraite (ce chiffre était de 33 % en 2012), et 63 % des retraités sont satisfaits de leur épargne.

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