RVER : un bon outil de rétention, selon les employeurs


Édition du 19 Septembre 2015

RVER : un bon outil de rétention, selon les employeurs


Édition du 19 Septembre 2015

[Photo : iStock]

La Loi sur les régimes volontaires d'épargne-retraite (RVER) est entrée en vigueur il y a un an. Les entreprises sont ambivalentes à son égard s'il faut en croire un sondage réalisé pour le compte de Finance et Investissement et de Les Affaires. «Elles se rendent compte que leurs employés ont besoin d'aide pour planifier leur retraite, mais elles se questionnent sur leur rôle à elles», constate à la lecture des résultats Michel St-Germain, vice-président du comité de politiques nationales de l'Association canadienne des administrateurs de régimes de retraite.

Le sondage a été mené par la firme Credo Consulting en mai et en juin auprès de 119 entrepreneurs ou dirigeants, pour la plupart responsables de la décision d'offrir un régime de retraite. Interrogés sur leur position quant aux régimes de retraite, 63 % d'entre eux estiment suffisant le fait de rémunérer leurs employés et considèrent que c'est à ceux-ci d'assumer la responsabilité d'économiser pour leurs vieux jours. Toutefois, 31 % des dirigeants pensent l'inverse et approuvent l'idée que le gouvernement du Québec oblige les employeurs à contribuer à la cagnotte de retraite de leur personnel (avec le RVER, la contribution patronale est facultative).

Cette dernière statistique étonne le Conseil du patronat du Québec (CPQ), favorable au RVER obligatoire, tout en défendant le maintien de la contribution volontaire des entreprises. «Elles versent déjà en charges sociales une somme équivalant à 15 % de leur masse salariale, indique Norma Kozhaya, économiste en chef et vice-présidente, recherche, du CPQ. Une augmentation pourrait limiter leur capacité à offrir de bons salaires. La combinaison salaire-avantages varie selon chacun. Il faut préserver le libre-choix.»

Un constat fait davantage l'unanimité auprès des répondants : 84 % sont d'avis que les entreprises devraient sensibiliser leurs employés à l'importance d'épargner. «Elles savent bien que c'est un enjeu majeur, mais elles ont peu d'intérêt pour gérer un régime de retraite, commente Norma Kozhaya. C'est compréhensible, car ça ne fait pas partie de leur activité principale. En même temps, les deux tiers d'entre elles considèrent les régimes de retraite comme un bon outil de rétention.»

D'ailleurs, 35 % des entreprises interrogées en offrent un, tandis que 9 % prévoient le faire. Avec 42 % des intentions, le RVER est le plus populaire auprès de celles qui se préparent à mettre un régime en place. On constate aussi que 68 % des entreprises ayant un régime bonifient les sommes épargnées par leurs employés, tandis que 21 % pensent y contribuer. Dans les entreprises de 5 à 50 employés, 42 % y contribuent et 32 % prévoient le faire.

Zones d'ombre

En revanche, 25 % de ces petites entreprises déclarent ne pas offrir de régime ni en avoir l'intention. Pourtant, la loi sur les RVER les y oblige. Ainsi, celles de 20 employés et plus ont jusqu'au 31 décembre 2016 pour s'y conformer, et celles de 10 à 19 employés, jusqu'à la fin de 2017. Quant à celles de 5 à 9 employés, la date butoir reste à déterminer.

Par ailleurs, près de 80 % des entreprises estiment que les institutions financières doivent jouer un rôle plus clair dans l'éducation en matière d'épargne-retraite. «Elles sont conscientes que beaucoup d'employés ne sont pas outillés pour prendre les décisions adaptées à leur situation, observe Michel St-Germain. Il y a bien le recours à des planificateurs financiers indépendants, mais personne ou presque ne veut payer des honoraires. Quant à l'aide téléphonique ou en ligne, on ne peut pas s'attendre à obtenir des réponses à des questions complexes. La bonne formule reste à trouver.»

Le sondage fait aussi ressortir des lacunes du côté des employeurs en ce qui concerne la compréhension du RVER et des régimes de retraite en général. Par exemple, le quart des répondants ne connaissent pas le RVER ni la différence entre les régimes à cotisations déterminées et ceux à prestations déterminées. Au 30 juin dernier, 803 entreprises avaient instauré un RVER, pour un total de 5 200 participants, selon la Régie des rentes du Québec.

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