Retraite: ça commence par l'épargne!


Édition du 18 Octobre 2014

Retraite: ça commence par l'épargne!


Édition du 18 Octobre 2014

Par Stéphane Rolland

Le manque de préparation des ménages québécois pour la retraite, nos experts le constatent tous les jours dans leur pratique. Même chez les plus nantis. Les Affaires a invité quatre professionnels de la planification pour discuter des défis financiers que représente le retrait de la vie active.

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Ensemble, nos quatre experts ont assez de diplômes pour tapisser un mur. Malgré leurs connaissances poussées de la planification financière, ceux-ci doivent sans cesse revenir à la base des finances personnelles : «tout commence par l'épargne». Une leçon qu'ils martèlent tant aux membres de la classe moyenne qu'aux particuliers fortunés.

«On dirait que les gens pensent qu'en allant voir un conseiller, tout va s'arranger», déplore Daniel Laverdière, directeur principal, planification financière et conseil, de Banque Nationale Gestion Privée 1859. «La pensée magique», acquiesce Guylaine Dufresne, de la Banque Laurentienne, de l'autre côté de la table. «Certains clients espèrent une solution qui ne nécessitera pas trop d'efforts, poursuit Daniel Laverdière. En fin de compte, on aura beau leur donner tous les conseils du monde, ils n'y arriveront pas [à atteindre leurs objectifs financiers] s'ils n'épargnent pas.»

Josée Jeffrey, de Focus Retraite & Fiscalité, a dû, elle aussi, ramener des clients sur terre. Pour certains, voir sur papier ce qu'ils soupçonnaient déjà provoque un choc brutal. «Les gens ne connaissent pas leur coût de vie», dit-elle, provoquant un hochement approbateur des trois autres invités. «C'est pourtant une donnée essentielle d'une planification financière, mais bien des gens peinent à le recenser, ajoute la fiscaliste et planificatrice financière. Sans elle, je travaille pour rien.»

Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille et planificatrice financière chez Gestion privée Peak, partage le constat de ses collègues. «On n'a pas encore trouvé la façon de stimuler les gens à épargner, déplore l'auteure de Votre retraite crie au secours. L'industrie financière cherche encore une façon de faire passer l'épargne pour un défi positif, plutôt que comme une contrainte.»

La réalité que voient nos quatre invités dans leur pratique se reflète dans les données économiques. La dette des ménages canadiens a atteint un record de 164,1 % de leurs revenus disponibles au troisième trimestre de 2013, selon les données publiées par Statistique Canada. Ce poids est si lourd à porter que 38 % des Canadiens en perdent le sommeil, selon un sondage de la Banque de Montréal (BMO), publié à la fin de l'été. «Les gens savent qu'ils sont surendettés, mais c'est devenu une habitude de vie», constate Josée Jeffrey.

Guylaine Dufresne perçoit un changement d'attitude par rapport à l'endettement. «On voit des gens qui arrivent à la retraite avec des dettes hypothécaires, répond la directrice principale, investissement et planification financière, de la Banque Laurentienne. Ce n'était pas quelque chose de commun au début de ma carrière. Les jeunes, pour leur part, semblent aussi plus à l'aise à l'idée de s'endetter. Je suis surprise lorsque j'entends de jeunes adultes évoquer la faillite avec légèreté.»

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