REER autogéré: les pour et les contre

Publié le 26/03/2015 à 09:43

REER autogéré: les pour et les contre

Publié le 26/03/2015 à 09:43

Gérer soi-même son portefeuille de titres est possible en ouvrant un REER autogéré. Une solution qui offre plus de liberté et de contrôle quant à ses placements, mais qui nécessite également plus d’implication.

Un REER autogéré, seul ou avec l’aide d’un conseiller, peut contenir une grande variété de placements et permet donc une grande diversification de son portefeuille à partir d’un compte unique. Administrativement parlant, c’est donc plus simple que de faire affaires avec plusieurs fonds communs et institutions bancaires. « Le fait que tous les placements soient au même endroit facilite le rééquilibrage du compte », explique Samuel Levasseur, conseiller à Hepta Conseils Services Financiers.

Autre avantage du REER autogéré : la possibilité d’avoir accès aux meilleurs gestionnaires de portefeuille. « On a l’indépendance de travailler avec les Ferrari des gestionnaires afin d’obtenir les meilleurs rendements », déclare André Cyr, conseiller financier rattaché au groupe financier PEAK.

Des frais et du temps

Par contre, des frais de gestion sont facturés chaque année aux titulaires d’un REER autogéré, généralement calculés sous forme de pourcentage du montant sous gestion.

De plus, bien choisir le gestionnaire adapté à son style de gestion demande un certain investissement. « Il faut s’impliquer pour s’assurer de la qualité du gestionnaire, avertit Carl Simard, président de la firme de gestion de portefeuille MEDICI. C’est important de s’éduquer financièrement pour mieux comprendre l’investissement et pour poser les bonnes questions au gestionnaire. » Il recommande aussi de vérifier les rendements passés obtenus par les gestionnaires ainsi que de leur demander des références de clients et de contacter ces derniers pour voir s’ils sont satisfaits. « On peut aussi demander si le gestionnaire achète lui-même les titres qu’il recommande, conseille-t-il. Nous, nous possédons les mêmes titres que nos clients ».

En solo ou en duo avec un conseiller ?

Certains titulaires d’un REER autogéré décident d’être totalement autonomes et de se passer de l’aide de professionnels. C’est le choix qu’a fait Martin Raymond il y a une dizaine d’années. Peu satisfait des rendements offerts par les compagnies de gestion de portefeuille, il a ouvert un REER autogéré sur la plateforme de courtage en ligne Disnat et s’en occupe lui-même. « Personne ne sait mieux que moi ce qui est bon pour moi », affirme celui qui partage son expérience d’investisseur sur son blogue www.investir-a-la-bourse.com. Depuis le début, son objectif est d’obtenir un rendement de trois points supérieurs à la performance du marché. « Sinon, il vaut mieux placer son argent dans un fonds indiciel », juge-t-il. Et, cela marche puisque le rendement de son REER autogéré a toujours été plus élevé que le marché boursier.

Être en contrôle de son REER lui permet d’éviter d’investir dans des industries dont les activités sont contraires à sa morale, comme celle du tabac, ou dans des compagnies pétrolières ou minières dont il juge la performance trop dépendante des cycles économiques.

Mais gérer de façon autonome son REER n’est pas à la portée de tous. « Il n’y a pas de recette miracle pour réussir facilement, souligne-t-il. Il faut s’en donner la peine. » M. Raymond consacre de nombreuses heures chaque semaine à suivre l’actualité financière d’une quarantaine d’entreprises. Il lit également de nombreux ouvrages financiers et a suivi un cours à l’Institut canadien des valeurs mobilières en 2004.

Pour lui, c’est surtout la capacité à rester maître de ses émotions lors des évolutions de la bourse qui compte. Un aspect souligné aussi par M. Simard, qui ne conseille pas aux gens de gérer eux-mêmes leur REER. « Beaucoup de gens n’ont pas les repères économiques suffisants pour résister au piège de l’émotivité, met-il en avant. Il faut des connaissances, du temps ainsi que de la passion. C’est rare de réunir les trois éléments ! »

 

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