Notre lecteur peut-il partir à 58 ans ?


Édition du 17 Juin 2017

Notre lecteur peut-il partir à 58 ans ?


Édition du 17 Juin 2017

Par Stéphane Rolland

EXPERTE INVITÉE : Nathalie Jacques, planificatrice financière à la Financière Sun Life

Quand la retraite demeure lointaine, il peut être difficile de savoir si on est sur la bonne voie. À 20 ans de l'âge où il souhaite quitter son emploi, notre lecteur veut savoir s'il peut prendre sa retraite à 58 ans. Nathalie Jacques, planificatrice financière à la Financière Sun Life, répond à la question.

La situation

Âgé de 39 ans, Monsieur gagne un salaire de 130 000 $. Il possède un immeuble à revenus de quatre logements. La valeur de l'immeuble est de 460 000 $. Il reste une dette hypothécaire de 400 000 $ sur le bâtiment. Celle sur sa résidence principale, dont la valeur est estimée à 140 000 $, sera remboursée l'an prochain.

À la retraite, le régime de l'employeur verserait une pension annuelle de 50 000 $. Notre lecteur détient 110 000 $ dans un REER au Fonds de solidarité FTQ. Chaque année, il cotise toujours le maximum de 5 000 $ donnant droit au crédit d'impôt. Placé dans un compte de retraite immobilisé (CRI), le régime de retraite de son ex-employeur vaut 125 000 $. Déçu du rendement de 3,2 % obtenu en 2016, il se demande s'il devrait le transférer dans une autre institution. Son objectif de remplacement de revenus est l'équivalent de 70 % de son salaire brut. Cela représente 90 000 $, soit un revenu net de 62 000 $ ou 5 150 $ par mois.

Réponse

S'il suit son plan d'action, notre lecteur aura suffisamment d'argent pour prendre sa retraite à 58 ans, calcule Mme Jacques. La planificatrice estime qu'il pourra compter sur un revenu mensuel de 5 150 $. S'il décide de partir à 57 ans, il disposerait de 5 000 $ par mois. Dans les deux cas, il pourra compter sur un budget de 9 000 $ pour financer des voyages.

Pour arriver à ce chiffre, elle estime que les rendements annuels de son portefeuille se situeront dans une fourchette de 2 % à 7 % avant la retraite et qu'ils seront de 4 % par la suite. Elle met une hypothèse d'inflation de 2 % et un taux de récupération de la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV) de 10 %.

La Bourse ou un plex ?

Notre lecteur remboursera son prêt hypothécaire sur sa résidence principale l'an prochain. Que faire avec les nouveaux flux de trésorerie qui seront libérés ? Il hésite entre la Bourse et l'achat d'une maison.

Mme Jacques ne veut pas suggérer une voie plus qu'une autre. Elle avance plutôt des pistes de réflexion pour guider sa décision. S'il décide d'acheter un autre immeuble, notre lecteur devra s'assurer de trouver un investissement rentable dans le contexte des prix élevés de l'immobilier. Les revenus de location devront être suffisants pour assurer la rentabilité advenant une hausse des taux d'intérêt.

S'il choisit les placements, Mme Jacques suggère de prioriser les comptes fiscalement avantageux. Monsieur n'a en outre pas encore cotisé à son CELI. Parmi les options, il y a les comptes REER, le REER de conjoint et même le contrat d'assurance vie universelle.

Au-delà de l'aspect financier, il faut aussi prendre en compte ses préférences personnelles. Avez-vous envie de gérer un autre immeuble ? Voulez-vous gérer votre portefeuille boursier vous-même ou confier cela à un professionnel ?

Rendement des fonds

Notre lecteur se questionnait aussi initialement sur les faibles rendements des fonds communs détenus dans son CRI. Après un coup d'oeil au portefeuille, la planificatrice constate que les faibles rendements peuvent être attribuables à deux raisons principales : la «faible qualité» des fonds en cause, selon les cotes accordées par la firme Morningstar ; des frais de gestion annuels élevés.

Mme Jacques définit cinq critères importants lorsqu'on établit une stratégie d'investissement, soit : la méthode de cotisation, la diversification, la qualité des fonds choisis, les frais annuels de gestion et la fiscalité sur les comptes non enregistrés.

Avant de choisir un autre conseiller, elle lui suggère de se renseigner auprès de deux ou trois firmes. Dans le même ordre d'idées, elle lui propose de consulter un planificateur financier afin d'évaluer ses besoins de liquidités et ceux de sa succession à court et long termes.

À chaque numéro, nous répondons aux interrogations de lecteurs quant à leur situation financière. Il est possible d'envoyer vos situations à : cliniqueretraite@tc.tc.

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