Quand Tanguy passe à la caisse

Publié le 10/01/2014 à 16:09, mis à jour le 10/01/2014 à 16:12

Quand Tanguy passe à la caisse

Publié le 10/01/2014 à 16:09, mis à jour le 10/01/2014 à 16:12

Par Didier Bert

Près de la moitié des Québécois dans la vingtaine vivent encore sous le toit familial. Combien cette bouche à nourrir coûte-t-elle à ses parents ? Devraient-ils lui demander une participation financière ?

Combien coûte-t-il à ses parents ?

Au Canada, un couple vivant seul dépense en moyenne 76 725 dollars annuellement. Bien entendu, ce n'est pas parce que leur enfant adulte habite chez eux que toutes les dépenses augmentent. Par exemple, l'emprunt hypothécaire reste le même, avec ou sans enfant à la maison.

Cependant, certains postes budgétaires gonflent avec cet estomac adulte à remplir ! Comme un couple canadien dépense en moyenne 8 000 dollars chaque année pour s'alimenter, on peut évaluer à 4 000 dollars l'augmentation du budget qui découle de ce couvert supplémentaire. Ajoutez à cela quelques surcoûts, comme le chauffage de sa chambre ou la consommation d'électricité...

Lui présenter la facture, ou pas ?

Le jeune adulte doit-il contribuer au budget familial ? Cela dépend de sa situation. «S'il est sur le marché du travail, il est incontournable de lui demander une pension», croit Benoit Arbour, planificateur financier chez SFL. «Mais s'il est étudiant, il devrait se concentrer entièrement sur ses cours», recommande M. Arbour, dont la fille vient de quitter le domicile familial.

Combien lui demander ?

La participation financière du jeune adulte devrait être calculée en fonction de sa capacité de payer, rappelle Maxime Lamoureux, planificateur financier chez Investors. «Le but n'est pas que les parents fassent de l'argent, mais que l'enfant devienne financièrement autonome», souligne ce conseiller âgé de 32 ans... qui n'habite plus chez ses parents depuis bien longtemps !

Le jeune adulte pourrait reverser 20 % de ses revenus à ses parents, suggère Maxime Lamoureux. Un montant trop faible ne l'incite pas à chercher une autre solution d'hébergement. Et si le montant demandé est trop élevé, il manquera d'argent pour quitter le nid.

Une pension de 800 à 1 000 dollars devrait être exigée, affirme Benoit Arbour. «Ce montant relativement élevé équivaut à ce qu'il verserait s'il vivait dans un logement», précise-t-il.

Que faire de cet argent ?

Le montant versé par l'enfant ne devrait pas servir à payer les factures courantes. Les parents devraient placer l'argent récolté. Et quand leur enfant quittera la maison, ils lui reverseront le capital et les intérêts, recommandent les deux planificateurs financiers. Il aura alors la capacité financière de s'installer chez lui.

Le jeune adulte apprend à mettre de l'argent de côté, même si cette première expérience est encadrée par ses parents. Il peut aussi apprécier l'avantage de financer ses projets par l'épargne plutôt que par l'endettement.

Récupérer ses crédits d'impôt

Si votre Tanguy poursuit des études post- secondaires et que ses revenus sont trop faibles pour payer de l'impôt, vous pourriez lui demander de transférer ses crédits d'impôt pour études et frais de scolarité. C'est possible sur la feuille d'impôt provinciale ainsi qu'au fédéral dans la limite de 5 000 dollars par an.

Fractionner son revenu

«Si l'enfant travaille et qu'un des parents est travailleur autonome, le fractionnement du revenu devrait être envisagé», suggère Benoit Arbour. Il suffit à l'enfant de donner des coups de main de façon régulière au parent, et à ce dernier de lui verser un salaire. Le fisc prélèvera moins d'impôt auprès de l'enfant sur cette portion de revenu que si le parent l'avait conservé dans ses poches. En effet, de son côté, le parent inscrira ce salaire comme une charge de son entreprise, et ne sera donc pas imposé sur la somme. Le budget familial en sortira globalement gagnant. «Mais il faut que le travail soit réel», souligne l'expert.

Demander une participation en nature

Qu'il verse une pension à ses parents ou non, le jeune adulte peut tout de même contribuer à la bonne marche de la maison. Il peut se charger de la tonte du gazon, du déneigement et d'autres travaux d'entretien (peinture, etc.). Le geste sera certainement apprécié par ses parents, qu'ils aient l'habitude de réaliser ces tâches eux-mêmes ou qu'ils fassent appel à des professionnels.

Cet article a été publié dans le magazine A+

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