La parité avec le dollar américain sera brève

Publié le 02/04/2010 à 17:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:07

La parité avec le dollar américain sera brève

Publié le 02/04/2010 à 17:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:07

Ashraf Laidi est stratège en chef des marchés chez le courtier londonien CMC Markets. Photo : DR

Ceux qui prévoient la parité imminente du dollar canadien avec le dollar américain devraient tenir compte d'un autre phénomène : la montée du dollar américain sur les marchés mondiaux.

Ashraf Laidi, stratège en chef des marchés chez le courtier londonien CMC Markets, doute d'ailleurs que le huard atteindra la parité avec le billet vert. Et s'il y a parité, d'ici la fin juin, elle sera de courte durée et sera suivie d'un recul de la devise canadienne. Par la suite, le huard pourrait chuter aussi bas que 0,90 $ US, affirme-t-il.

VIDÉO : Une parité de courte durée

Cela dit, la devise canadienne pourrait continuer de s'apprécier par rapport à d'autres devises, comme le dollar australien et le dollar néo-zélandais. Ces pays ont déjà commencé à resserrer les conditions de crédit, dit M. Laidi.

Période haussière pour le dollar américain

Selon l'expert en devises, le dollar américain entame en ce moment une nouvelle période haussière. Celle-ci découle de nombreux facteurs : normalisation de la politique monétaire américaine, prolongement de la crise de l'endettement de la Grèce, assouplissement forcé de la Banque centrale européenne, resserrement des conditions de crédit en Chine et en Inde.

M. Laidi souligne que la dernière ascension du dollar américain avait duré trois semaines (du 23 décembre 2009 au 15 janvier 2010).

La montée en force du dollar américain tient beaucoup à la faiblesse de l'euro, qui souffre des difficultés de la Grèce et de la zone euro, dit M. Laidi.

Les investisseurs préfèrent détenir des billets verts, car il paraît de plus en plus vraisemblable que la Réserve fédérale (Fed) haussera ses taux avant la Banque centrale européenne. Cette dernière pourrait même être contrainte d'abaisser les siens pour stimuler l'économie. M. Laidi croit que l'euro touchera bientôt un creux de 1,28 $ US .

D'ailleurs, les États-Unis n'ont pas besoin d'annoncer une hausse des taux pour indiquer un début de resserrement de la politique monétaire, explique-t-il. La Fed a cessé depuis quelques semaines d'acheter des titres adossés à des hypothèques. La prochaine étape pourrait être une augmentation du taux d'escompte afin de ramener l'écart entre ce taux et le taux directeur au niveau qui prévalait avant la crise, de façon à décourager l'emprunt de fonds par les banques auprès de la Fed.

Le huard pâtira de la hausse des taux

M. Laidi estime qu'au niveau actuel du dollar canadien, le marché tient pour acquis que les taux d'intérêt seront relevés au cours de l'été.

" Il serait naïf de croire que la Fed n'augmentera pas son taux peu après la Banque du Canada ", ajoute M. Laidi, ce qui éliminera un argument de poids en faveur du huard.

Selon lui, les deux banques centrales ont convenu d'agir de manière coordonnée.

De façon plus générale, le resserrement des conditions de crédit aux États-Unis aura un effet négatif sur la Bourse, le prix des denrées et le dollar canadien, qui y est corrélé, selon M. Laidi. Par exemple, le stratège prévoit que le prix du baril de pétrole descendra à environ 65 $ US d'ici la fin de l'année.


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