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Une lecture pour maîtriser ses finances

Charles Poulin|Édition de la mi‑novembre 2024

Une lecture pour maîtriser ses finances

(Photo: Adobe Stock)

IL ÉTAIT UNE FOIS… VOS FINANCES. Vos finances vous semblent complexes ? Vous ne savez pas par où commencer ? Quand vous trouvez, il est pénible d’en arriver à une décision éclairée ? Le livre Maîtriser ses finances, de l’auteur Martin Leduc, publié par Performance Édition, peut vous donner un coup de pouce.

L’auteur, qui est planificateur financier, présente ici un ouvrage sans prétention juste à temps pour le mois de la littératie financière. Il va droit au but, les chapitres sont courts et présentent chacun quelques trucs à retenir en plus d’une réflexion sur le sujet abordé.

Le plus intéressant demeure toutefois les thèmes du livre. Si certains ont été largement traités au cours des dernières années (budget, location ou achat de propriété, coussin financier, etc.), d’autres l’ont été beaucoup moins.

« Il n’y a pas réellement de fil conducteur autre que de placer le lecteur dans des situations de la vie de tous les jours, explique l’auteur. Il n’y a rien de poussé, comme les fiducies et les sociétés de gestion. Beaucoup de sujets et d’exemples proviennent des préoccupations réelles de ma propre clientèle. »

Les 50 chapitres renferment une panoplie d’informations sur vos finances personnelles quotidiennes, que l’on parle de frais bancaires (bonjour, banques virtuelles !), du mythe du million de dollars pour la retraite ou encore de la rente dos à dos (rente viagère combinée à une assurance-vie).

Voici trois chapitres particulièrement intéressants dont on parle moins régulièrement.

Votre talon de paie : la base de tout

Il renferme toute l’information essentielle lorsque vous allez rencontrer un conseiller financier, estime Martin Leduc. Il ne se limite pas aux impôts qui vous sont prélevés, d’où la nécessité de connaître ce qui est écrit dessus.

« Beaucoup de gens n’ont pas d’idée sur ce que renferme leur talon de paie, indique l’auteur. Quand on parle de régime de retraite, les gens me disent qu’on prélève 2 % ou 3 % de leur paie, mais c’est tout. J’ai vu des couples qui payaient une assurance collective familiale… chacun. »

Pour les entrepreneurs qui ne se versent pas de salaire, ce seront plutôt leurs états financiers qui donneront un portrait de leurs finances.

Haro sur les calculateurs de retraite

Pour planifier sa retraite, ça prend de bons outils, tranche Martin Leduc.

Est-ce que les planificateurs de retraite accessibles sur les sites web des institutions financières sont fiables ? Oui et non, juge l’auteur.

« Encore faut-il savoir s’en servir et ce qu’ils incluent, soumet-il. Un n’a pas d’indexation des revenus potentiels. L’autre ne calcule pas la pension de la Sécurité de la vieillesse. Si j’ai de la difficulté à m’en servir moi-même, je reste sceptique lorsque Monsieur et Madame Tout-le-Monde le fait. »

La principale difficulté, mis à part l’indexation des sommes, réside dans l’obtention des chiffres réels pour l’utilisateur, souligne Martin Leduc. Savoir qu’on cotise 2 % à son régime de retraite ne suffit pas.

« Imaginez lorsqu’il est temps d’évaluer ce qu’on va toucher de la RRQ à la retraite, avance-t-il. Ça prend tous les relevés, et une virgule au mauvais endroit fausse tout le calcul. »

Amortir ses biens immobiliers

Les clients de Martin Leduc ont une conception assez unidimensionnelle de l’amortissement. Ils ont tendance à ne pas amortir leurs biens immobiliers pour ne pas payer plus d’impôt lorsqu’ils les vendront.

« L’amortissement, c’est pourtant le même principe que le REER, plaide-t-il. On repousse l’impôt dans le temps. Je suis toujours surpris de voir les propriétaires ne pas se servir de cet outil. C’est une façon de faire grossir son parc immobilier plus rapidement pour les jeunes investisseurs. »

Il rappelle qu’avec le REER, il n’est plus possible de cotiser après 71 ans.

« Mais avec l’amortissement, on peut continuer jusqu’au décès, souligne-t-il. En fait, tant que vous ne vendez pas la propriété. »