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Réduire l’écart salarial homme-femme prendra encore trois ans

La Presse Canadienne|Publié le 04 février 2021

Réduire l’écart salarial homme-femme prendra encore trois ans

(Photo: 123RF)

La commissaire fédérale à l’équité salariale affirme que les premières augmentations de salaire en vertu d’une loi qui sera bientôt promulguée devraient se concrétiser d’ici 2024.

La commissaire Karen Jensen a également déclaré qu’il faudra peut-être encore plusieurs années avant que le plein impact de la réduction de l’écart de rémunération entre les sexes ne se fasse sentir dans les lieux de travail sous réglementation fédérale.

Les libéraux ont adopté une loi sur l’équité salariale en 2018 et ont terminé les consultations sur un projet de règlement le mois dernier qui obligeraient les entreprises sous réglementation fédérale, comme les banques, les compagnies aériennes et les entreprises de télécommunications, à mettre en place des plans pour se conformer aux nouvelles règles.

Les entreprises auraient trois ans pour élaborer ces plans avec les syndicats représentant leurs employés.

Les libéraux disent que les règles devraient être en place plus tard cette année et Mme Jensen a déclaré que cela signifie que les premières augmentations de salaire pour les gens qui ont été sous−payés entreraient en vigueur en 2024.

Les augmentations peuvent être échelonnées sur trois ans pour les grands employeurs, ou étalées sur plus de cinq ans pour les petites et moyennes entreprises.

Mme Jensen a affirmé jeudi aux députés du comité de la condition féminine que les petites entreprises auront besoin de temps pour s’acquitter de la tâche complexe et technique de calcul des augmentations, car cela pourrait incomber à une personne peu formée pour le faire.

Son bureau est en train de créer du matériel pédagogique et même un programme basé sur un tableur pour aider les petites entreprises à intégrer les chiffres afin de déterminer plus facilement les augmentations de salaire et les coûts globaux.

Les délais apparemment longs pour adopter les mesures peuvent être difficiles à prendre pour certaines femmes, mais Mme Jensen a souligné que les petites entreprises pourraient avoir besoin de plus de temps pour se remettre économiquement sur les rails en raison de la pandémie.

La loi sur l’équité salariale s’appliquera à tout employeur sous réglementation fédérale comptant 10 employés ou plus, ce qui, selon Mme Jensen, se traduit par environ 4500 employeurs couvrant quelque 1,3 million de travailleurs.

Le gouvernement estime que la réalisation de l’équité salariale coûtera aux employeurs du secteur privé sous réglementation fédérale 1,95 milliard de dollars sur 10 ans.

En moyenne au Canada, les femmes gagnent environ 89 cents pour chaque dollar obtenu par les hommes. L’écart s’élargit à 67 cents pour les femmes racialisées, 65 cents pour les femmes autochtones et 54 cents pour les femmes handicapées.

Mme Jensen a indiqué que 17 plaintes en matière d’équité salariale ont été déposées auprès de la Commission canadienne des droits de la personne depuis 2010, dont neuf sont allées de l’avant et concernent principalement des institutions de la fonction publique.