EXPERTE INVITÉE. Dans les années 1990, on tenait pour acquis que les baby-boomers, une fois retraités, remplaceraient...
EXPERTE INVITÉE. Dans les années 1990, on tenait pour acquis que les baby-boomers, une fois retraités, remplaceraient toutes leurs actions par des obligations et qu’ils n’arriveraient pas à trouver un acheteur pour leurs grandes maisons. Force est de constater que cela ne s’est pas passé comme ça. Dans la note «L’économie d’un monde vieillissant», datée du 3 juillet 2019, Vanguard pose un regard nouveau sur la démographie dans un monde grisonnant et son impact sur l’économie et sur vos placements.
Le vieillissement : un phénomène mondial
La composition démographique de la population mondiale a amorcé une transformation profonde alors que la proportion des personnes de 65 ans et plus passera de 8 % à 15 % entre 2015 et 2045. Au Japon, une personne sur trois sera dans ce groupe ; au Canada et en Europe, une sur quatre.
Depuis longtemps, nous pensions que cette tranche importante de la population serait moins productive et réduirait son niveau de consommation, causant un effet déflationniste et une baisse du rendement des placements. Les nouvelles données montrent que cette logique ne tient plus la route.
Depuis 1970, le taux de fécondité baisse partout dans le monde alors que l’espérance de vie augmente. Le fait de compter moins de jeunes (sous les 25 ans) et plus de vieux aura un impact sur la répartition par tranche d’âge des populations. Ainsi, le ratio de dépendance qui mesure le nombre de personnes jeunes et âgées par rapport à celles en âge de travailler s’en trouvera modifié. Dans les années 1950, ce ratio a augmenté en raison des jeunes ; depuis 2010, c’est le nombre des 65 ans et plus qui le fait croître à nouveau. Mais, selon Vanguard, ce n’est pas tant à l’augmentation du ratio qu’on doit s’attarder, mais plutôt à sa cause : la proportion des aînés dans les pays développés n’a jamais été si élevée.
Des données recensées par les Nations Unies dans 40 pays, incluant ceux du G7, ont permis de constater que le taux de consommation des aînés se maintient à environ 70 % de ce qu’ils gagnaient sur le marché du travail. En fait, les retraités ne réduisent pas leur consommation autant qu’on le croyait : ils consomment différemment, selon l’évolution de leurs besoins.
Ces faits combinés à l’analyse de Vanguard nous forcent à réviser certaines prémisses et à considérer que :
1. Les aînés travailleront plus longtemps étant donné que l’âge d’admissibilité aux régimes publics de pension est en hausse dans de nombreux pays.
2. La hausse des coûts qu’entraînera le resserrement du marché de l’emploi stimulera la productivité.
3. Le niveau de consommation soutenu des retraités ne créera pas l’effet déflationniste appréhendé.
4. Le vieillissement de la population n’entraînera pas nécessairement une baisse du rendement des placements.
Bien qu’on ne puisse présager que les futurs retraités auront les mêmes habitudes que ceux qui les ont précédés depuis une vingtaine d’années, cette étude nous amène à écarter des hypothèses qui n’ont pas tenu la route.
L’impact sur vos placements
Vanguard met les investisseurs en garde de viser des gains démesurés dans les secteurs qui pourraient profiter du grisonnement de la population, par exemple, les soins de santé et l’immobilier. Pourquoi ? Les tendances à court terme se reflètent déjà dans la valeur de ces secteurs, tous les investisseurs ayant accès à la même information. Or, les tendances à long terme sont plus difficiles à cibler. Dans ce sens, le maintien d’un portefeuille équilibré et diversifié se révèle encore la meilleure solution d’investissement à long terme, car il vous permettra de réaliser des gains sur l’ensemble du marché en incluant les secteurs en croissance et en évitant les risques sectoriels.