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Les taux pourraient encore baisser en juillet

La Presse Canadienne|Publié le 24 juin 2024

Les taux pourraient encore baisser en juillet

Le code de conduite des épiceries est un accord volontaire entre les fournisseurs et les détaillants qui vise à créer des lignes directrices pour des transactions équitables et à uniformiser les règles du jeu pour les petites entreprises. (Photo: 123RF)

Ottawa — Les économistes prévoient un nouveau ralentissement de l’inflation en mai, ce qui serait un progrès bienvenu pour la Banque du Canada après avoir réduit son taux directeur pour la première fois en quatre ans.

Le rapport de mardi de Statistique Canada offrira la première lecture de l’inflation après que la Banque du Canada a annoncé une réduction de taux d’un quart de point de pourcentage le 5 juin, ramenant son taux de référence à 4,75 %. Les économistes affirment que les nouvelles données pourraient ouvrir la voie à une nouvelle réduction en juillet.

BMO et TD prévoient que le taux d’inflation annuel au Canada ralentira à 2,6 et 2,5% respectivement, en légère baisse par rapport aux 2,7% d’avril.

«Il semble que ce soit un mois calme et sans incident pour l’inflation. Je dirais qu’à ce stade, moins de nouvelles, c’est une bonne nouvelle», a déclaré Douglas Porter, économiste en chef de BMO.

La décision de la Banque du Canada de réduire les taux a marqué un tournant majeur dans la lutte de la banque centrale contre l’inflation, qui a atteint un sommet de 8,1% à la mi-2022.

Elle a également été la première banque centrale du G7 à abaisser ses taux d’intérêt, bien qu’elle ait été rapidement suivie par la Banque centrale européenne, qui a également réduit son taux directeur d’un quart de point de pourcentage ce mois-ci. 

Après l’annonce des taux, le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que la Banque du Canada était plus convaincue que l’inflation se rapprochait de son objectif de 2%, citant divers indicateurs suggérant un retrait des pressions sur les prix.

Les économistes affirment que les nouvelles données sur l’inflation influenceront fortement le rythme des futures baisses des taux d’intérêt.

Ouvrir la porte

Dans la perspective de la prochaine annonce des taux d’intérêt, le 24 juillet, le directeur économique de la TD, James Orlando, a déclaré que les deux prochains rapports sur l’inflation pourraient ouvrir la voie à une autre réduction des taux.

«Cela ouvrira la porte à une éventuelle décision de la Banque du Canada de procéder à des réductions de taux consécutives», a déclaré M. Orlando. 

Douglas Porter est d’accord, soulignant qu’il faudrait probablement une «mauvaise lecture, ce mois-ci ou le mois prochain, pour empêcher la Banque du Canada de réduire (les taux)».

La Banque du Canada a publié la semaine dernière un résumé de ses délibérations en vue de sa décision sur les taux du 5 juin, qui révélait des discussions sur la possibilité d’attendre plus longtemps pour baisser les taux d’intérêt avant de décider finalement de procéder à des réductions.

«Bien qu’ils aient reconnu le risque que les progrès puissent s’arrêter — comme cela a été le cas aux États-Unis — il y avait un consensus sur le fait qu’avec quatre mois consécutifs de ralentissement de l’inflation sous-jacente et des indicateurs suggérant une poursuite de la tendance à la baisse, les progrès avaient été suffisants pour justifier une première réduction du taux directeur», indique le résumé.

Le document réitère l’approche prudente de la banque centrale et son intention de prendre les décisions futures en matière de taux d’intérêt une par une.

Rythme modeste

La Banque du Canada a été particulièrement encouragée par le récent ralentissement des mesures fondamentales de l’inflation, qui évaluent les pressions sous-jacentes sur les prix et aident la banque centrale à déterminer la direction que pourrait prendre l’inflation.

Pour les consommateurs, le ralentissement de l’inflation se traduit par de moindres hausses de prix lorsqu’ils font leurs courses, y compris à l’épicerie. 

En avril, les prix des produits alimentaires ont augmenté à un rythme modeste de 1,4% par an, soit une baisse significative par rapport à l’inflation alimentaire à deux chiffres qu’ont connue autrefois les consommateurs.

«Les prix des produits alimentaires restent très élevés. Cela ne fait aucun doute. Mais ils ont globalement cessé d’augmenter et les produits alimentaires sont donc passés du statut de véritable défi à l’inflation à celui d’un simple coup de main, a déclaré l’économiste en chef de BMO. Je m’attends à ce que ce soit une source d’aide discrète en mai.»

Par Nojoud Al Mallees, La Presse Canadienne