La première étape dans l’élaboration du budget consiste à bien calculer les différents postes qui le composent, comme nos revenus, notre logement, notre alimentation, notre habillement, nos déplacements et ainsi de suite. (Photo: 123RF)
Un article sur le budget en mars? Oui, car le budget, il faut le suivre de façon hebdomadaire toute l’année. Le budget, c’est la pierre angulaire de la planification financière. Voyons les conditions essentielles à sa mise en place et l’importance de le respecter.
En fait, ce qui rend le budget si important, c’est qu’il permet de bien connaître nos habitudes de consommation. Les dépenses sont souvent sous-estimées alors que nous avons tendance à surestimer nos revenus.
Noter nos dépenses et nos revenus nous permet de mieux comprendre où va notre argent.
Nous devons prendre conscience de ce que nous consommons pour atteindre l’équilibre financier. Il faut prendre le temps de bien comprendre nos revenus et nos dépenses. La majorité des institutions financières offre un modèle de budget que vous pouvez utiliser gratuitement. ÉducÉpargne propose aussi une grille de budget simplifiée.
La première étape dans l’élaboration du budget consiste à bien calculer les différents postes qui le composent, comme nos revenus, notre logement, notre alimentation, notre habillement, nos déplacements et ainsi de suite. Il ne s’agit pas de calculer ce qu’on pense ou ce que l’on « souhaite » dépenser ; nous avons besoin d’un montant précis.
Imaginez que vous budgétez 100 $ par mois en frais de restaurants, mais qu’en réalité, vous allez au restaurant une fois par semaine et que la moyenne de vos dépenses par visite est de 75 $. Ce n’est donc pas 100 $ par mois qu’il faut prévoir, mais 325 $ ([1 X 75 $] X 52 ÷ 12), un écart de 325 %! Si vous avez un tel écart pour chacun de vos postes de dépense, votre budget ne tiendra pas la route.
Il est donc important de déterminer, pour les six derniers mois, combien vous avez dépensé dans chaque catégorie. Pour ce faire, consultez vos relevés de cartes de crédit et de votre compte chèques, puis attitrez à chaque montant sur vos états de compte la bonne catégorie de dépense. Il faut aussi déterminer vos revenus en consultant vos relevés de paies. Vous aurez ainsi la moyenne mensuelle de vos revenus ainsi que de vos dépenses pour chaque catégorie.
Si vous ne pouvez consulter vos relevés des six derniers mois, vous pouvez noter chacune de vos dépenses pendant les trois prochains mois, ce qui vous donnera une image réelle de vos habitudes financières.
Tout comme le fait de noter ce qu’on mange quotidiennement nous conscientise sur les effets caloriques de nos habitudes alimentaires, un suivi de nos revenus et de nos dépenses quotidiennes aidera à nous conscientiser sur nos habitudes financières.
Avec les montants mensuels par catégorie en main, vous serez en mesure de calculer vos dépenses mensuelles. L’écart entre votre revenu et vos dépenses pourra être utilisé afin d’épargner pour vos différents projets, tels que l’achat d’une résidence, l’achat d’une voiture, un voyage ou l’épargne-retraite. Il devient donc important de prioriser les différents postes de dépense : logement, alimentation (sans restaurant), habillement, transport, santé, divertissement, etc.
L’importance des différents postes de dépense doit être établie en fonction de vos revenus annuels. Il faut éviter de tenter de suivre toutes les dernières tendances et ainsi vivre au-dessus de nos moyens. Après, et seulement après que les dépenses sont bien établies, que tous les postes essentiels sont bien couverts et qu’un plan d’épargne est mis en place, vous pourrez considérer des dépenses discrétionnaires… s’il y a un écart positif!
Pour la santé comme pour les finances, on doit souvent être raisonnable afin d’atteindre ses objectifs. On ne peut pas atteindre son poids santé en mangeant tout ce qu’on veut, tout comme on ne peut atteindre son équilibre financier en dépensant sans compter.
Clément Hudon est professeur en planification financière à l’École des sciences de l’administration de l’Université TÉLUQ. L’article est écrit en collaboration avec l’Institut québécois de la planification financière.