Un tour du monde à la retraite

Publié le 20/11/2008 à 00:00

Un tour du monde à la retraite

Publié le 20/11/2008 à 00:00

Par François Rochon

Pêcher des piranhas en Amazonie, secourir un Américain claustrophobe dans les galeries des cités enfouies de la Cappadoce, en Turquie, faire une expédition en Patagonie, marcher dans le désert le plus vaste du monde, le Sahara, explorer la grande pyramide de Khéops... Denis Chaput a parcouru jusqu'à maintenant la moitié du globe ; il a entre autres effectué 17 voyages depuis le début de sa retraite, en 1997.

"À 63 ans, j'ai encore la curiosité d'un enfant. Je m'émerveille devant tout ce qui est nouveau, devant l'inconnu", dit ce retraité enflammé et ambitieux.

L'ancien patron de Réflexion Capital, un petit courtier obligataire, a mis de côté ses souliers vernis, sa chemise blanche, sa cravate et son complet noir pour enfiler un pantalon de toile, un t-shirt, une veste d'expédition et des chaussures de marche. France, Italie, Brésil, Mexique, Croatie, Thaïlande, Indonésie... Qu'est-ce qui le fascine dans ces pays lointains ? "J'adore visiter les grandes métropoles pour la culture et l'histoire qu'elles recèlent, mais j'aime aussi fuir leur brouhaha et leur va-et-vient incessant pour explorer des contrées sauvages et admirer leurs paysages", répond-il.

Chacun de ses voyages est une grande aventure qui s'échelonne sur quatre à huit semaines. "Je privilégie les destinations qui ont beaucoup d'attraits, raconte ce globe-trotter." Son emploi du temps est généralement chargé : visite d'un musée à 9 heures et d'un site naturel à 14 heures, repas gastronomique axé sur les délices régionaux à 18 h 30 et concert à 20 h 30, par exemple.

Chaque voyage est minutieusement préparé. "Je planifie moi-même 80 % de mes expéditions. Mais lorsqu'il s'agit de destinations plus exotiques - Viêt Nam, Thaïlande, Tunisie - et que je maîtrise moins bien la langue, la culture ou les lois, je participe à un circuit organisé", dit ce grand voyageur.

Malgré les rabais alléchants offerts sur Internet, Denis Chaput préfère traiter avec son agence de voyages. "J'obtiens des prix raisonnables, mais surtout de bons conseils, dit-il. Parler avec un agent de voyages m'aide sur le plan des idées et des coûts."

En fait, combien ça coûte ?

Qu'il s'agisse d'une croisière, d'une formule tout-compris vers une destination soleil, de la location d'une maison sur la Côte d'Azur, d'un voyage intergénérationnel ou d'un périple de longue haleine, la plupart des retraités peuvent se permettre une escapade à l'étranger, à condition de bien la budgéter.

Les coûts varieront selon la fréquence et le type de voyage. "Un séjour plus sédentaire avec des amis, dans un endroit pas trop éloigné, reviendra bien sûr moins cher qu'une expédition en solitaire qui comporte de nombreux déplacements, vers une destination à plus de six heures de vol", dit Roxanne Héroux, porte-parole de CAA-Québec.

Méthodique et discipliné, Denis Chaput lit toujours un ou deux guides touristiques avant de partir. Ces lectures et une longue conversation avec son agent de voyages l'aident à estimer la facture globale. "Il faut d'abord bâtir un plan de voyage plus ou moins élaboré. Connaître l'itinéraire, les activités et les endroits où vous ferez une halte vous aidera à évaluer les dépenses", explique-t-il.

Il existe plusieurs moyens de réduire sa facture. Vous pouvez par exemple être à l'affût des aubaines, c'est-à-dire comparer les forfaits proposés par différents sites Internet et par les agences de voyages. Ainsi, une visite récente sur le site Farecompare.com a permis de trouver sous "Flight", puis sous "Top Deals from Your Local Airport" un vol aller-retour Montréal-Rome en octobre, pour 590 dollars.

"Les gîtes et les auberges du passant certifiés, une formule plus luxueuse que les traditionnels Bed & Breakfast, représentent également une occasion", affirme Jean Dupriez, planificateur financier pour le cabinet Valimax et grand voyageur. Ces types d'hébergement sont plus abordables que les grands hôtels. Une chambre avec salle de bains privée et petit-déjeuner vous coûtera environ 75 dollars par nuit.

Autre truc utile : réservez sur place. "En général, si je planifie de nombreux déplacements, je fais le moins de réservations possible avant de partir, explique Denis Chaput. J'obtiens ainsi de meilleurs prix pour les billets d'avion et les nuitées, et j'ai une plus grande flexibilité."

Enfin, assurez-vous de ne rien oublier en faisant votre budget. Sinon, vous apprendrez à vos dépens que les restaurants et l'achat de souvenirs peuvent gonfler rapidement votre facture. "Un bon budget de voyage devrait comprendre le transport, les assurances, le logement, la nourriture, les loisirs (musées, tours de ville, spectacles, etc.) et les cadeaux", note Jean Dupriez.

Comment financer ce loisir

"Normalement, un couple qui part trois semaines hors des sentiers battus, vers une destination accessible en six heures de vol, peut s'en tirer pour 7 000 dollars, tout compris, estime Jean Dupriez. Si vous prévoyez que vous ferez un tel voyage chaque année durant votre retraite, et que vous comptez donc ajouter 7 000 dollars par an au montant que vous auriez normalement décaissé, vous pourriez perdre, d'après mes estimations, quatre ans de vie du capital."

Bien entendu, vous pouvez financer vos voyages sans gruger votre capital : par exemple, ne changez rien aux décaissements que vous aviez prévus et puisez dans ces revenus pour financer vos voyages. Une fois retraité, vous devrez établir un plan d'épargne systématique qui redirigera 500 ou 600 dollars par mois dans un compte spécial. "À compter de janvier 2009, ces économies pourront être transférées dans un compte d'épargne libre d'impôt (CELI)", souligne Sébastien Comeau, planificateur financier chez BMO. Notez que cette stratégie vous obligera probablement à comprimer vos dépenses ici et là pour vous offrir l'escapade de vos rêves. "Pour ma part, je préfère consacrer mon argent à des voyages avec ma conjointe que de conduire une voiture de luxe", dit Denis Chaput.

Une autre solution serait de décaisser davantage durant les premières années de votre retraite, alors que vous êtes encore en bonne santé, quitte à avoir des revenus moins élevés par la suite. "Vous pourriez, par exemple, réclamer votre rente de la RRQ à 60 ans plutôt qu'à 65 ans, suggère Sébastien Comeau. Si vous avez droit à la rente maximale, vous perdrez 30 % du montant versé." Cependant, ces entrées de fonds financeront vos promenades à l'étranger au cours des années où vous pourriez être en meilleure santé.

Enfin, il y a toujours l'option du travail à temps partiel. "Il n'est pas rare de voir des retraités retourner sur le marché du travail quelques heures par semaine ou quelques semaines par an, pour pouvoir se payer du bon temps. En fait, le travail peut être à la fois un divertissement et une façon d'augmenter ses revenus de retraite", ajoute Jean Dupriez.

Une chose est sûre : avant de planifier un voyage, vous devez vous assurer que cela ne nuira pas à vos finances personnelles. Résistez, par exemple, à l'envie d'aller passer une semaine à Paris si cela vous oblige par la suite à vous passer de l'essentiel. "Et puis, ne voyagez jamais à crédit, conseille Jean Dupriez. Les dettes n'ont plus leur place à la retraite."

Soyez prudent, car la longévité ne cesse d'augmenter. "Entre 1966 et 1998, l'espérance de vie des hommes de 65 ans a progressé de 18 % et atteint 80,6 ans, dit Sébastien Comeau. Et celle des femmes du même âge a grimpé de 26 %, elle est maintenant de 84,9 ans."

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