Trois stratégies pour s'enrichir grâce aux dividendes

Publié le 12/04/2010 à 16:00

Trois stratégies pour s'enrichir grâce aux dividendes

Publié le 12/04/2010 à 16:00

Raymond Kerzérho est directeur de recherche chez PWL Capital. Photo les affaires

Qu'est-ce que Metro, Rogers Communications, Shoppers Drug Mart, SNC-Lavalin, Tim Hortons et Transcontinental ont en commun ? Toutes ces entreprises ont annoncé une hausse de leur dividende depuis janvier.

Cibler des entreprises qui versent des dividendes peut s'avérer payant. Les titres de sociétés qui versent un dividende ont rapporté un rendement annuel moyen de 8,3 % au cours des 22 dernières années, par rapport à 3,9 % pour l'ensemble des actions du S&P/TSX, selon la Corporation Financière Mackenzie.

Trois stratégies s'offrent à vous pour profiter des titres qui versent un dividende : détenir directement des actions, opter pour des fonds communs ou acheter des fonds indiciels négociés en Bourse. Laquelle choisir ? Voici les avantages et les inconvénients de chacune d'entre elles.

1 Détenir directement des actions

En achetant directement des actions, vous pouvez cibler celles qui offrent un rendement de dividende attrayant. L'indice S&P/TSX offre actuellement un rendement de dividende de 2,7 %. Mais certaines actions peuvent vous procurer des rendements supérieurs à 5 % (voir la sélection du tableau).

De plus, si vous ciblez les entreprises dont le dividende est appelé à croître, vos gains pourraient être plus élevés, dit Thomas Connolly, qui publie un bulletin sur le sujet depuis 1981. Par exemple, le rendement de dividende d'une action de la Banque de Montréal achetée au cours de 6,90 $ en 1987 atteint aujourd'hui 39 %, explique-t-il.

Autre avantage, comme vous gérez vous-même votre portefeuille, vous avez une grande souplesse. Vous pouvez, par exemple, réaliser des gains et des pertes fiscaux lorsque c'est réellement avantageux pour vous.

Bien sûr, cette stratégie vous permet de choisir les titres en fonction de vos critères de placement et en vous inspirant de portefeuilles modèles, tels que l'indice Dow Jones Canada Select Dividend et l'indice S&P/TSX Canadian Dividend Aristocrats. " Vous avez le plein contrôle de la diversification et pouvez donc améliorer votre portefeuille, en tenant compte du fait que plusieurs fonds communs et indices bousiers sont très concentrés dans le secteur financier ", explique Raymond Kerzérho, directeur de recherche chez PWL Capital.

Les experts recommandent d'avoir au moins 15 à 30 titres de façon à bien diversifier votre portefeuille, car certains titres peuvent éprouver des difficultés. " À preuve, avant l'été 2007, Bear Stearns avait toujours versé un dividende, dit M. Kerzérho. Mais la crise des prêts immobiliers est venue tout chambouler, si bien que l'action a perdu 80 % de sa valeur en mars 2008. "

2 Acheter des fonds communs de placement

Pour leur part, les fonds communs vous permettent de diversifier rapidement votre portefeuille, même si vous n'avez que 500 $ à investir.

Bien qu'il existe plusieurs fonds de dividendes canadiens, sachez que tous ne sont pas axés sur la croissance des dividendes. Parmi ceux qui le sont, mentionnons le Fonds de dividendes canadiens Bissett, le Fonds canadien de dividendes RBC, le Fonds de dividendes Fidelity et le Fonds Scotia de dividendes canadiens.

Leur approche est néanmoins assez différente de la stratégie d'investissement dans les titres à dividendes. " Certains fonds détiennent des actions qui ne versent pas de dividendes, souligne M. Connolly. D'autres achètent des actions privilégiées dont les dividendes sont fixes. " D'autres encore détiennent des obligations.

" Par ailleurs, ces fonds communs ont des frais de gestion annuels d'environ 1 à 2 %, alors qu'ils procurent un rendement de dividende de 3 à 4 %, souligne M. Kerzérho. Vous sacrifiez donc la moitié des dividendes. "

Il reste que pour juger de la cherté de ces frais, vous devez considérer l'ensemble des services.

" Par exemple, si vous achetez un fonds de dividendes à structure de capital et avez un impact fiscal presque nul, ces frais de gestion ne sont pas exagérés ", dit Louis-Philippe Barrette, conseiller en placement chez TD Waterhouse.

Dans le cadre d'un fonds à structure de capital, aussi appelé fonds structuré en société d'investissement, la société émet différentes catégories d'actions correspondant chacune à un fonds commun. L'avantage principal de cette structure est qu'il est possible de passer d'une catégorie d'actions à une autre, donc d'un fonds commun à un autre, sans déclencher de gain en capital à la vente, aussi longtemps que le placement demeure au sein de la société d'investissement.

Par ailleurs, sachez aussi que plusieurs études ont démontré que la gestion active a tendance à procurer des rendements inférieurs à ceux des indices.

Pour obtenir un rendement supérieur à l'indice, vous devez donc choisir un excellent gestionnaire de portefeuilles. Cela suppose d'effectuer des recherches avant d'investir dans un fonds, au moyen de sites spécialisés comme www.morningstar.ca.

3 Acheter des fonds indiciels négociés en Bourse

La gestion passive est compatible avec la stratégie d'achat d'actions qui versent de généreux dividendes.

Au Canada, on trouve deux fonds négociés en Bourse (FNB) spécialisés dans les dividendes canadiens : le Claymore S&P/TSX Canadian Dividend (Tor., CDZ) et le iShares CDN Dividend Index Fund (Tor., XDV). " Ces fonds sont dits " intelligents parce que des filtres sont appliqués lors de la sélection des titres ", dit M. Barrette.

Par exemple, le FNB Claymore, qui reproduit l'indice S&P/TSX Canadian Dividend Aristocrats, investit dans des actions dont les dividendes ont augmenté pendant au moins cinq années consécutives. Il n'investit que dans des entreprises dont la capitalisation boursière est d'au moins 300 millions de dollars. La méthodologie intègre même des barèmes pour éviter une trop forte concentration dans un titre ou un secteur.

Le FNB iShares, pour sa part, reproduit l'indice Dow Jones Canada Select Dividend. Comme le Dow Jones, cet indice est composé de 30 titres qui sont censés être les meilleures sociétés canadiennes versant des dividendes. Cependant, il ne s'agit pas d'investir seulement dans les titres qui versent les dividendes les plus généreux. D'autres données financières sont prises en compte afin d'assurer que l'entreprise est en mesure de maintenir son dividende et de croître.

Ces FNB ont l'avantage d'avoir des frais de gestion annuels peu élevés, soit de 0,50 % pour le iShares et de 0,60 % pour le Claymore.

" iShares et Claymore sont des marques de commerce réputées au Canada et ont de solides actifs sous gestion, ce qui est rassurant pour ceux qui comptent y investir à long terme ", dit M. Kerzhéro.

Grâce à ces produits, vous n'aurez pas à effectuer beaucoup de recherche et vous n'aurez pas besoin de connaissances boursières approfondies pour constituer un portefeuille. Vous n'aurez pas non plus à sélectionner un gestionnaire. Notez cependant que le iShares CDN Dividend Index Fund est très concentré (62 %) dans le secteur financier. Ce secteur représente 37 % de l'actif sous gestion du Claymore S&P/TSX Canadian Dividend.

Autre inconvénient, les FNB ne permettent pas de gérer les gains et les pertes en capital de façon à minimiser l'impôt à payer.

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