Placement : faut-il changer ses plans à cause de Dubaï ?

Publié le 04/12/2009 à 18:00

Placement : faut-il changer ses plans à cause de Dubaï ?

Publié le 04/12/2009 à 18:00

Par Dominique Beauchamp

Le ciel de Dubaï s'est soudainement couvert de nuages il y a un peu plus d'une semaine. Photo : Bloomberg

Les déboires de Dubaï World rappellent que la crise financière laisse des séquelles et que l'investisseur doit rester prudent. Cependant, il ne doit pas pour autant chambouler ses plans.

" Il n'y a pas lieu de changer la stratégie de placement conçue pour profiter de la reprise économique ", affirme Pierre Lapointe, stratège, marchés financiers, à la Financière Banque Nationale.

" Les bas taux d'intérêt aideront les Bourses à absorber les chocs comme celui subi à Dubaï ", soutient Martin Roberge, stratège et analyste quantitatif de Valeurs mobilières Dundee.

" La dette à restructurer n'est pas suffisamment importante pour provoquer un nouvel effet domino parmi les institutions financières ", écrit Ben Joyce, stratège chez BMO Marchés des capitaux.

La dette de 26 milliards de dollars américains que Dubaï World doit à ses créanciers étrangers ne représente que 0,05 % de l'actif total des banques européennes et américaines, et 4 % de leur bénéfice, avant les provisions pour créances douteuses, précise Andrew Garthwaite, directeur général de Credit Suisse, à Londres.

D'ailleurs, les Bourses du monde, à l'exception de celles des Émirats arabes unis, ont regagné le terrain qu'elles avaient perdu entre le 25 et le 30 novembre, après que le conglomérat Dubaï World a demandé un délai de six mois pour rembourser ses dettes.

Récemment, plusieurs bonnes nouvelles économiques en Asie ont redonné confiance aux investisseurs. Par exemple, l'économie indienne a crû de 7,9 % au troisième trimestre.

Une croissance supérieure à long terme

D'ailleurs, au Groupe Dalpé-Millette (associé à Valeurs mobilières Desjardins), le gestionnaire Marc Dalpé conserve toujours une répartition de 40 % des portefeuilles d'actions de ses clients dans les marchés de la Chine, de l'Inde, de l'Asie du sud-est et du Brésil. " Je maintiens mes positions, car j'achète de la croissance au moyen de fonds négociés en Bourse de pays qui croîtront deux ou trois plus vite que les pays développés. Les problèmes de Dubaï ne remettent pas en question cette tendance à long terme ", dit-il.

Des voix contraires

Certains experts financiers sont moins optimistes.

" Les investisseurs sont trop insouciants face aux dangers latents qui menacent encore l'économie et les Bourses mondiales ", affirme David Rosenberg, économiste en chef et stratège chez Gluskin Sheff & Associates.

Le défaut de paiement de Dubaï survient au moment où le Viêtnam dévalue sa devise, où le Brésil, la Russie et le Japon interviennent pour freiner la hausse de leur monnaie et où Moody's abaisse la cote de crédit du Mexique. " Dubaï nous rappelle qu'un peu partout dans le monde, la valeur de divers éléments d'actif et les flux qu'ils procurent sont insuffisants pour assurer les paiements sur les dettes qui y sont liées ", dit-il.

Pour sa part, Jack Ablin, stratège américain de BMO Marchés des capitaux, se demande combien de temps les Bourses des pays émergents pourront maintenir le même rythme de croissance. Après une hausse de 89 % des Bourses du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et de 67 % de l'indice des pays émergents Morgan Stanley, ces marchés ne sont plus une aubaine par rapport à la Bourse américaine. " L'année 2010 dira si ces marchés méritent leur évaluation supérieure. "

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