Philippe ­Côté: «­IBI ­Group est un rare ­ingénieur-conseil bon marché»

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Octobre 2021

Philippe ­Côté: «­IBI ­Group est un rare ­ingénieur-conseil bon marché»

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Édition du 13 Octobre 2021

Par Dominique Beauchamp

Philippe Côté s’est joint au gestionnaire Sipar en tant qu’analyste en 2008. Le titulaire d’une maîtrise de HEC Montréal et détenteur du titre CFA y cogère la stratégie en actions québécoises depuis janvier 2020. À la suite du regroupement de Sipar et de Gestion de placements Eterna, il est devenu VP et gestionnaire de portefeuille. (Photo: courtoisie)

À PORTEFEUILLE OUVERT. Les ­Affaires – Le lancement du fonds canadien de titres de petite capitalisation reflète-t-il l’attrait actuel de ce segment boursier ?

Philippe Côté – C’est plutôt une occasion à long terme pour Eterna de mettre à profit l’approche fondamentale que nous pratiquons au fonds d’actions québécoises. Cette stratégie se transmet bien aux titres canadiens de petite et moyenne capitalisation. Le fonds sera composé de 35 à 50 entreprises de qualité offrant des possibilités de consolidation, des dirigeants expérimentés, des objectifs financiers réalisables et une stratégie claire. Pour nous, il est primordial de bien comprendre les forces, les avantages concurrentiels et le parcours des dirigeants de chacune des entreprises et de suivre de près l’exécution du plan d’affaires. 

L.A. –Comment abordez-vous les ressources naturelles étant donné que ce secteur ne répond généralement pas à votre grille de critères ?

P.C. – De façon générale, nous n’aimons pas que les perspectives d’une entreprise dépendent du cours d’une ressource naturelle. Dans l’énergie, puisque les titres fluctuent souvent ensemble et qu’il est difficile d’ajouter de la valeur, nous avons choisi d’accorder une place égale à trois bons producteurs bien gérés dont les actifs locaux diminuent les risques géopolitiques : Birchcliff Energy (BIR, 6,56 $), Kelt Exploration (KEL, 4,86 $) et Headwater Exploration (HWX, 4,54 $). 

L.A. – Le groupe funéraire Park Lawn est l’un de vos placements. Qu’est-ce qui vous attire dans ce titre ?

P.C. – Park Lawn (PLC, 35,63 $) est deuxième en Amérique du Nord, mais détient seulement 2 % du marché, ce qui lui donne un fort potentiel pour continuer à consolider l’industrie. Le titre se négocie à un multiple 12 à 13 fois le bénéfice d’exploitation, une évaluation raisonnable pour un acquéreur dans une industrie stable et fragmentée. À la suite d’une récente émission d’actions de 120 millions de dollars (M$), l’entreprise dispose de capitaux de 230 M$ pour acheter d’autres groupes funéraires ou cimetières pour lesquels elle paie un multiple de 6 à 10 fois le bénéfice d’exploitation. L’équipe de direction est aussi reconnue pour sa connaissance approfondie du marché. Les consolidateurs ont été de grands gagnants pour nous dans le passé et celle-ci a tout pour réussir à long terme.

L.A. – Quel est le potentiel de l’ingénieur-architecte IBI Group ?

P.C. – Cette firme peu connue compte plus de 3000 employés répartis dans 60 bureaux. Fondé en 1974, le cabinet d’architectes se spécialise dans le développement urbain. Depuis 2018, il offre en plus diverses solutions d’intelligence qui aident entre autres les municipalités et les propriétaires de bâtiments et d’infrastructures à mieux planifier et gérer leurs actifs.

Une demi-douzaine de logiciels offerts en tant que services deviennent une source de revenus récurrents. IBI (IBG, 11,20 $) aimerait que la contribution de ces logiciels à ses revenus passe de 20 % à 30 %. Malgré un bond de 158 % en trois ans, l’action se négocie à fort escompte par rapport à des sociétés semblables et pourrait être réévaluée à la hausse si le cabinet continue à bien exécuter sa stratégie.

Des acquisitions sont aussi possibles. Au premier trimestre, IBI dévoilera son plan stratégique de 2022 à 2024, lequel devrait préciser les objectifs de croissance ainsi que les marges visées pour chacune de ses divisions. Éventuellement, le cabinet pourrait devenir lui-même une cible d’acquisition.

L.A. – La transformation de Canadian Western Bank attire aussi votre attention ?

P.C. – Les perceptions changent parfois lentement en Bourse, ce qui peut procurer des occasions. Dans le cas de l’institution de Calgary, elle n’est plus cantonnée dans l’Ouest canadien puisque 36 % de ses prêts commerciaux se retrouvent à l’est de l’Alberta, surtout en Ontario.

Canadian Western Bank (CWB, 38,15 $) croît aussi plus vite que les autres banques. Son évaluation tient encore peu compte de ces deux facteurs. La banque doit toutefois trouver de nouvelles sources de financement parce qu’elle peut moins compter sur les dépôts que les grandes banques, ce qui l’oblige à émettre des actions périodiquement. L’an prochain, le Bureau du surintendant des institutions financières devrait approuver son nouveau système interne d’évaluation du risque des prêts pour le calcul du ratio des capitaux propres. L’approbation pourrait libérer des capitaux de 250 M$ à 650 M$, faciliter sa croissance et améliorer ses marges d’intérêt.

L.A. – En technologie, vous détenez Quisitive Technology Solutions. Quelle est la thèse de placement ?

P.C. – Cotée à la Bourse de croissance, Quisitive (QUIS, 1,34 $) offre des services infonuagiques sur la plateforme Azure de Microsoft à 500 clients, surtout dans le commerce de détail aux États-Unis. Ses services gérés dégagent aussi de bonnes marges. L’entreprise de Toronto vise une croissance de 15 % dans ce segment, qui lui procure la moitié de ses profits. L’aspect le plus intéressant est la percée dans le domaine du paiement avec son propre processeur, LedgerPay, qui offre plusieurs avantages aux marchands physiques. Le logiciel de traitement des paiements devrait bientôt obtenir la certification des émetteurs de cartes de crédit pour un lancement à grande échelle l’an prochain.

D’autres acquisitions sont à prévoir dans ce segment. Nous aimons les revenus récurrents, le partenariat étroit avec Microsoft et l’actionnariat de 7 % du fondateur de Quisitive. Le cours actuel n’accorde que peu de valeur au potentiel de LedgerPay. D’ici deux à trois ans, la société pourrait elle-même devenir une proie ou vendre le segment infonuagique.

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