Philanthropie pour tous

Publié le 01/11/2009 à 00:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:17

Philanthropie pour tous

Publié le 01/11/2009 à 00:00, mis à jour le 11/10/2013 à 07:17

Pas besoin d'être milliardaire pour mettre sur pied une fondation. Voici comment amasser de l'argent pour une cause qui vous est chère.

Faut-il être Bill Gates ou Guy Laliberté pour créer une fondation caritative ? Non, vous répondrait Diane Bélanger, qui a lancé la sienne avec une première mise de fonds de 5 000 dollars. "Je voulais perpétuer la mémoire de ma mère, Marie Bélanger, en créant une fondation qui porte son nom et qui contribuerait à briser l'isolement des gens démunis", raconte la directrice générale de Zoom Media pour l'Est-du-Québec.

La cause est belle, mais comment peut-on créer une fondation avec si peu ? Normalement, les 5 000 dollars reçus en héritage par Diane Bélanger règleraient à peine la facture de rédaction des documents légaux. Où est l'astuce ?

Il n'y en a pas vraiment. D'un point de vue strictement légal, le Fonds Marie-Bélanger est en fait un fonds de dotation intégré à la Fondation communautaire du grand Québec. "Nous employons souvent le mot "fondation" parce que les gens comprennent ce que cela signifie, alors que l'expression "fonds de dotation" ne veut rien dire pour la plupart", explique Nataly Rae, directrice générale de la Fondation communautaire du grand Québec. L'organisme, fondé en 1993, compte maintenant plus de 400 fonds de dotation dont l'actif total est de près de 24 millions de dollars. C'est la Fondation communautaire qui doit rendre des comptes aux ministères du revenu provincial et fédéral. Le fonds de dotation n'est pas une entité légale. Il faut plutôt le voir comme une sorte de portefeuille interne voué à une cause particulière.

Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de verser 5 000 dollars d'un coup. Il est possible de créer un fonds de dotation en donnant 1 000 dollars par an pendant cinq ans.

Clés en main

En échange de frais de gestion annuels de 2 %, la Fondation communautaire s'occupe de tous les aspects administratifs. Elle reçoit les dons, les attribue au fonds de dotation choisi, émet les reçus fiscaux et remet les chèques aux organismes choisis. "Nous avons aussi des ententes avec des partenaires , entre autres, pour la gestion des placements", précise Nataly Rae.

Bien branchée sur sa communauté, la Fondation peut, à la demande des futurs créateurs de fonds, informer ceux-ci sur les besoins les plus criants de la collectivité. Ces créateurs sont parfois des particuliers, des groupes de personnes ou même des familles. "Toutefois, souligne Nataly Rae, nous avons une politique de neutralité totale et nous laissons les gens choisir une ou plusieurs causes ; il n'y a pas de limites. Pour chacun des 400 fonds rassemblés ici, il y a 400 histoires personnelles." Le fonds peut servir une cause, mais aussi un organisme, tant social que culturel.

En créant un fonds de dotation, vous ne prenez pas l'engagement de vous lancer dans des campagnes de sollicitation. Rien ne vous empêche toutefois d'organiser quelques petits événements pour augmenter le capital de votre fonds. "Chaque année, dit Diane Bélanger, j'organise un souper bénéfice, un encan silencieux et parfois quelques autres activités pour recueillir des fonds. Je sollicite des amis et des connaissances. Tout le monde sait à quoi servent les profits de la soirée." L'argent ainsi obtenu s'ajoute en tout ou en partie au capital du fonds, le solde pouvant servir à financer une activité au cours de l'année.

La vie devant soi

Le donateur et la Fondation signent une convention. Durée de l'entente : l'éternité. "La pérennité est un des avantages importants de la création d'un fonds de dotation chez nous", remarque Nataly Rae. Ceux qui se lancent dans cette petite aventure ont des valeurs fortes ; ils croient en une cause ou en plusieurs causes. La Fondation communautaire assurera pour eux la gestion du capital et la distribution de l'argent tant et aussi longtemps qu'elle existera. "Le fonds de dotation survivra donc à son créateur", ajoute Nataly Rae.

L'idée de pérennité plaît beaucoup à Diane Bélanger. Issue d'un milieu défavorisé et jouissant aujourd'hui d'un niveau de vie très confortable, elle voulait transmettre des valeurs à ses deux petites filles. "Je voulais que Sophie et Anne-Isabelle comprennent que bien des gens ne jouissent pas de la vie qu'elles ont connue jusqu'ici." Le Fonds Marie-Bélanger est devenu une activité familiale. Sophie et Anne-Isabelle ont choisi leur cause : offrir des séjours en camps de vacances à des enfants de milieux défavorisés.

Dans 50 ou 100 ans, leurs descendants choisiront peut-être une autre cause liée à l'isolement des démunis. Pour l'instant, une quinzaine de jeunes choisis par un organisme communautaire de Québec iront s'amuser pendant quatre jours à la base de plein air de Pohénégamook. Les 5 000 dollars ont fructifié, et la mémoire de Marie Bélanger se perpétuera à jamais.

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