Jennifer Radman: «Nous avons récemment augmenté notre exposition à l'or»


Édition du 09 Novembre 2019

Jennifer Radman: «Nous avons récemment augmenté notre exposition à l'or»


Édition du 09 Novembre 2019

Par Siham Lebiad

Jennifer Radman est vice-présidente et gestionnaire de portefeuille senior chez Caldwell Investment Management. Elle a reçu le prix Alpha Female de Citywire en 2016. La distinction récompense les trois meilleures gestionnaires de portefeuille du Canada. (Photo: courtoisie)

SIHAM LEBIAD - Les fluctuations du marché boursier sont étroitement corrélées à celles du conflit commercial sino-américain. Comment vous adaptez-vous à ces fluctuations ?

JENNIFER RADMAN - C'est un environnement dynamique dont les règles ne sont pas vraiment définies et où on ne sait pas tout le temps ce qui se passe. Ce qui est plus important, je crois, c'est de trouver des entreprises dont les équipes de direction ont une certaine flexibilité et une capacité à agir rapidement.

S.L. - Que faites-vous pour avoir un portefeuille résistant ou résilient ?

J.R. - La raison pour laquelle notre portefeuille est intéressant est qu'il est basé sur une méthode d'analyse ascendante (qui se concentre d'abord sur les fondamentaux) pour éviter d'avoir à prendre des décisions qui dépendent des facteurs macroéconomiques. Nous recherchons des sociétés qui sont autosuffisantes, mais en difficulté, comme des entreprises qui connaissent une restructuration ou qui sortent d'une crise. L'équipe de direction peut contrôler plusieurs éléments pour atteindre un certain degré de croissance sans avoir d'aide extérieure. Nous pensons que, dans un marché où il y a beaucoup d'incertitude macroéconomique, les meilleures performances viennent des entreprises qui ont cette indépendance relative des facteurs politiques et macroéconomiques.

S.L. - Quel est le titre qui représente le mieux, selon vous, ce type de modèle d'entreprise ?

J.R. - Un bon exemple d'entreprise autosuffisante est Element Fleet Management Corp (EFN, 11,20 $). C'est une des plus grandes entreprises de gestion de flotte cotée en Bourse d'Amérique du Nord. Elle avait un ensemble d'actifs sous-performant. Elle a effectué des changements dans l'équipe de direction, puis a exécuté un plan de restructuration qui lui a permis d'améliorer son exploitation. Elle a aussi un niveau de vente et de croissance des revenus hors pair. La satisfaction et la rétention des clients se sont améliorées. La société se concentre maintenant sur la croissance des revenus, qui profitent d'un élan grâce à l'augmentation du nombre de nouveaux contrats. Nous pensons que c'est un titre qui a beaucoup de potentiel à la hausse.

S.L. - Le marché des télécommunications connaît actuellement des difficultés. Quelle est votre opinion du secteur ?

J.R. - Nous n'avons pas eu d'exposition au marché des télécommunications depuis quelques années. Nous n'avons simplement pas vu de potentiel de croissance. Comme nous cherchons des entreprises sous-évaluées, il est difficile de les trouver dans ce secteur.

S.L. - Y a-t-il des secteurs que vous évitez ?

J.R. - Nous ne détenons pas de position dans le secteur des services publics ou dans le marché de l'immobilier. Bien que ces secteurs aient connu une bonne performance relative cette année, nous essayons d'avoir des portefeuilles équilibrés en ce qui a trait au risque. Pour la portion de notre portefeuille à faible risque, nous détenons une balance en liquidité de 20 %, avec une exposition à l'or ainsi qu'à des entreprises bien établies telles que Couche-Tard (ATD.B, 39,28 $), Metro (MRU, 55,38 $) et Empire (EMP.A, 34,79 $). Pour les placements ayant un risque élevé, nous sommes exposés à l'industrie de l'énergie, mais toujours avec une démarche d'investissement ascendante afin de repérer les titres qui ont un grand potentiel de croissance.

S.L. - Quel serait un exemple d'industrie ou d'entreprise à risque élevé qui se qualifie pour votre portefeuille ?

J.R. - Il y a par exemple les entreprises de construction nord-américaines liées à l'industrie du pétrole, une entreprise aérienne spécialisée dans le transport de fret qui profite, en ce moment, de l'expansion du commerce électronique, ou encore une entreprise comme Air Canada (AC, 46,56 $) qui a beaucoup de potentiel, mais qui est très sensible aux fluctuations économiques.

S.L. - Avez-vous une stratégie particulière pour sortir du secteur de l'énergie ?

J.R. - Nous avons peu de positions dans l'énergie. Nous ne détenons pas de titres de producteurs d'énergie, mais plutôt dans les entreprises distributrices comme Parkland Fuel (PKI, 43,97 $) et North American Construction (NOA, 11,55 $ US), laquelle opère des flottes de camions de transport de sables bitumineux, mais qui se diversifie dans l'infrastructure. Nous limitons notre exposition dans l'industrie, surtout après l'incertitude causée par les élections. Nous venons de passer les derniers jours à Calgary, où on remarque beaucoup de crainte en ce qui concerne les implications des résultats électoraux pour le secteur de l'énergie, et je pense que ce sera un secteur difficile à exploiter malgré la présence d'occasions de croissance dans certains domaines.

S.L. - Quelle valeur refuge privilégiez-vous ?

J.R. - Nous avons récemment augmenté notre exposition à l'or, qui représente maintenant 10 % de notre portefeuille. Cependant, nous nous assurons que la croissance dépend aussi du potentiel de l'entreprise elle-même, et pas seulement sur celui du prix de l'or. Aussi, nous nous assurons de la liquidité de ces positions. Si ne nous pouvons pas trouver des titres intéressants, nous n'avons pas de problème à détenir un certain niveau d'encaisse, ce qui donne une qualité défensive à notre portefeuille.

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