Les prévisions de fin d'année des stratèges

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Septembre 2021

Les prévisions de fin d'année des stratèges

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Septembre 2021

Par Jean Décary

Il y a un ajustement à faire du côté des valorisations

Stéfane Marion, économiste en chef et stratège à la Banque Nationale

En matière de performance des marchés, ça pourrait être une deuxième moitié d’année un peu moins excitante que la première », mentionne d’emblée l’économiste, dont les cibles de fin d’année pour les marchés américain et canadien sont déjà presque atteintes. « Je vois les prochains mois comme une période de consolidation des marchés boursiers. »

Ce n’est pas que les perspectives de croissance des bénéfices ne sont pas bonnes aux yeux de Stéfane Marion. C’est qu’il y a un ajustement à faire du côté des valorisations et que le potentiel de croissance lui paraît limité. Selon lui, les taux d’intérêt ne reflètent pas la toile de fond économique actuelle. « Je comprends l’inquiétude au sujet de la COVID-19, mais il y a des valorisations boursières soutenues par des taux d’intérêt tenus artificiellement bas », avance-t-il.

De l’avis du stratège de la Banque Nationale, l’investisseur qui voudra tirer son épingle du jeu pourrait effectuer des rotations sectorielles qui reflètent à terme un réajustement probable des taux d’intérêt. « Je vois le taux 10 ans pour les obligations américaines à environ 1,7 % ou 1,8 % d’ici la fin de l’année, soit 60 points de base plus élevé qu’actuellement. »

Outre l’effet des variants dans les mois à venir — une donnée qui demeure difficile à évaluer —, il relève deux facteurs de risque à court terme. D’abord, la politique chinoise et sa mainmise sur ses entreprises cotées en Bourse, ainsi que les relations sino-américaines. « Tout cela crée de la volatilité et une toile de fond particulière qui amène une remise en question de la chaîne d’approvisionnement mondiale », explique-t-il. Il fait remarquer qu’une chaîne d’approvisionnement plus chère pourrait à terme affecter les marges des entreprises. D’où ses perspectives boursières moins élevées.

La complaisance des banques centrales par rapport à l’inflation constitue pour lui un autre facteur de risque. « Oui, cela peut n’être que transitoire, mais on oublie ici tout le phénomène de “vertflation” (greenflation), c’est-à-dire cette volonté des gouvernements de décarboner leurs économies. » Cela a entre autres pour effet de gonfler le prix des ressources naturelles, en particulier certains métaux (or, nickel, cuivre, etc.). Selon Stéfane Marion, il existe des façons de répartir ses actifs pour profiter de cette tendance qu’il juge « structurelle ».

Dans un contexte de reprise, il estime que les actions canadiennes, plus cycliques, seront favorisées par rapport aux actions mondiales. « L’énergie demeure un secteur à privilégier, illustre-t-il, avec un prix du pétrole peu susceptible de baisser et un manque à gagner en matière de barils. »

Globalement, ses indices de référence demeurent légèrement surpondérés en actions, à 50 %, laissant 45 % en obligations et la balance en liquidités. Le stratège de la Nationale a une perspective favorable de certains secteurs industriels, comme celui des biens d’équipements (capital goods), celui des contenants et des emballages (containers and packaging) et celui des métaux et des mines. Il sous-pondère toutefois les fiducies de placement immobilières et les sociétés de services publics, traditionnellement plus touchées par une remontée des taux d’intérêt. Il détient une position équipondérée du côté des financières.

Un autre élément de risque à surveiller tient à la capacité de la Réserve fédérale américaine de réduire son programme de rachat de bons du Trésor et d’autres titres sans créer trop de volatilité sur les marchés financiers, « dans le cas où, effectivement, l’inflation est moins transitoire que prévu », précise l’économiste. Il signale qu’actuellement, la Réserve fédérale achète environ 90 % des émissions obligataires du gouvernement américain, ce qui ne pourra pas durer éternellement.

 

Cibles des principaux indices à la fin de 2021

S&P/TSX: 20 600 points
S&P 500: 4 400 points
Prix du baril de pétrole: 75 $ US
Or: 2 000 $ US/oz.

Répartition de l’actif

Plus: l’énergie, les biens d’équipements, les contenants et emballages, les métaux et mines

Moins: les services publics et l’immobilier

Risques: la politique chinoise, la vertflation et la fin progressive du programme d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine

À la une

Bourse: Wall Street termine en hausse

Mis à jour il y a 23 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a pris plus de 100 points mardi.

Tesla: chute de 55% du bénéfice net au 1T

16:38 | AFP

Les ventes de véhicules électriques toujours «sous pression», dit le groupe.

À surveiller: Metro, Gildan et American Express

Que faire avec les titres de Metro, Gildan et American Express? Voici des recommandations d'analystes.