Les prévisions de fin d'année des stratèges

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Septembre 2021

Les prévisions de fin d'année des stratèges

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Édition du 08 Septembre 2021

Par Jean Décary

La reprise économique se poursuivra

Stéphane Rochon, chef stratège chez BMO Nesbitt Burns

Le stratège de BMO croit que l’accélération de la reprise économique se poursuivra, malgré les doutes qui planent à propos d’une quatrième vague automnale. « Oui, une nouvelle vague pourrait tout faire dérailler, admet-il. D’un autre côté, les taux de vaccination continuent de progresser, même aux États-Unis. Je doute qu’on tombe à nouveau dans un scénario de confinement. »

Stéphane Rochon se dit optimiste à propos du marché boursier en général, « même s’il faut être très sélectif dans son choix de titres », précise-t-il. Le marché canadien recèle à ses yeux le plus de potentiel. « On a eu 10 ans de graves sous-performances du S&P/TSX. C’est seulement quand le marché des ressources naturelles va bien que les indices canadiens ont la chance de mieux performer que ceux des États-Unis. » La composition de l’indice canadien favoriserait ainsi sa croissance actuelle. « Ce n’est pas un marché équilibré, constate-t-il. Il y a environ 33 % de financières, 25 % d’énergie, 20 % de ressources naturelles avec, çà et là, quelques entreprises industrielles valables, comme les chemins de fer, mais très peu de sociétés dans les secteurs des biens de consommation et des technologies de l’information. »

« On l’a vu avec les ventes de voitures, de maisons, de véhicules tout-terrains et de bateaux, poursuit-il. Ce n’est pas un problème de demande, c’est un problème d’offre en raison de bouleversements dans les chaînes d’approvisionnement. » Des deux maux, soit celui de l’offre ou de la demande, le stratège préfère de loin celui de l’offre. « Quand c’est l’inverse, cela peut supposer une récession à l’horizon, note-t-il. Ce qui n’est pas le cas, ni cette année ni en 2022. »

Il remarque cependant un léger essoufflement des marchés boursiers. « On s’approche d’un sommet du momentum économique. » Quand l’économie s’améliore, que les vents sont favorables pour les actions, plusieurs investisseurs choisissent en effet d’encaisser des profits. « C’est le cas des fonds spéculatifs (hedge funds), surtout pour les actions un peu plus cycliques. » Il croit que de ven dre ses actions est néanmoins prématuré. « Cela ne veut pas dire que les évaluations ne peuvent pas demeurer élevées pour plusieurs trimestres, soutenues par de bons profits des entreprises », précise-t-il.

« Il y a encore des occasions d’achat pour profiter de la reprise. » Si le marché canadien reste plus attrayant — et moins cher que celui des États-Unis —, le stratège de BMO croit qu’il faut être sélectif dans ses choix. Le secteur canadien des ressources naturelles va bénéficier de la reprise. « On l’a vu avec la montée du prix du pétrole, où le peu d’investissements des dernières années n’a pas permis d’augmenter l’offre. » Il constate que la demande en essence est toujours là et qu’elle le sera encore longtemps. « Les grands transporteurs aériens américains disent que les réservations des particuliers pour des voyages sont revenues à ce qu’elles étaient avant la pandémie de COVID-19. Sans compter les vols d’affaires et tous les véhicules récréatifs sur la route. »

D’un point de vue géographique, il demeure circonspect par rapport à la Chine, qu’il juge préférable d’éviter. « Il y a trop d’ingérence politique, comme on l’a vu avec l’entreprise Alibaba, explique-t-il. Cela reste toutefois très difficile à quantifier comme risque. Il n’y a pas de recours légal réel en Chine, ce qui complique les investissements et met une limite aux multiples que l’on se dit prêt à payer. »

Si, historiquement, l’inflation est toxique pour les actifs financiers puisqu’elle force les banques centrales à augmenter les taux d’intérêt, Stéphane Rochon dit ne pas être préoccupé par la question à court terme. « On a vu un recul des taux obligataires récemment et cela nous indique que le marché des obligations est moins inquiet. » De nombreux investisseurs s’entendent pour dire que l’inflation est temporairement exacerbée par le problème des chaînes d’approvisionnement. Selon lui, la réalité est quelque part à mi-chemin. « Si le prix des ressources naturelles continue d’augmenter et qu’une main-d’œuvre qualifiée reste difficile à recruter dans certains secteurs, cela pourrait créer une pression à la hausse sur les salaires », avance-t-il. Si l’inflation est un risque, ce le sera plutôt dans les 18 à 36 prochains mois, croit-il.

 

Cibles des principaux indices à la fin de 2021

S&P/TSX: 24 000 points
S&P 500: 4 600 points
Prix du baril de pétrole: 75-85 $ US (100 $ d’ici 2 ans)
Or: 1900‑2000 $ US/oz.

Répartition de l’actif

Plus: le marché canadien dans son ensemble, le pétrole

Moins: le marché chinois, les FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google)

Risques: un variant qui résiste aux vaccins, une détérioration des relations sino-américaines et, à plus long terme, une hausse de l’inflation

 

Il y a un ajustement à faire du côté des valorisations

Stéfane Marion, économiste en chef et stratège à la Banque Nationale


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