Les 5 clés de la réussite en Bourse

Publié le 26/03/2010 à 18:00

Les 5 clés de la réussite en Bourse

Publié le 26/03/2010 à 18:00

Obtenir un rendement annuel moyen de 9 % est loin d'être banal. Photo : Bloomberg

Investir en Bourse peut être très payant à long terme. Selon la firme de recherche torontoise Andex, l'indice S&P/TSX a réalisé un rendement annuel moyen d'un peu plus de 9 % pendant 30 ans, et de 10 % depuis 1950 (rendement total qui inclut le dividende).

Obtenir un rendement annuel moyen de 9 % est loin d'être banal. Cela est suffisant pour devenir riche. En effet, si vous investissez 10 000 $ par an et que vous obtenez un rendement annuel de 9 %, vous aurez près de 1,5 million de dollars dans 30 ans.

Toutefois, pour s'enrichir, il faut considérer la Bourse avec sérieux. Comme le soulignait le gestionnaire américain Charles Ellis, si vous croyez qu'investir en Bourse est un jeu, vous courrez au désastre. Investir est un processus, une discipline intellectuelle : c'est comme être en affaires.

Voici cinq clés qui vous permettront d'accéder au trésor boursier.

Connaître à fond le marché boursier

La Bourse a une particularité fascinante et trompeuse : celle d'être facilement accessible et de paraître facile. Vous n'avez besoin que de quelques dollars et d'un compte de courtage pour négocier sur les marchés.

Seriez-vous en mesure d'opérer une personne ou de construire un pont après avoir lu un livre sur la médecine ou sur l'ingénierie ? Bien sûr que non !

C'est une grave erreur que de sous-estimer la complexité de la Bourse. La dure réalité de la Bourse, c'est qu'elle est maniaco-dépressive. Elle passe ainsi d'élans d'optimisme à la plus profonde dépression.

Par exemple, il est difficile de croire qu'en 2007, les principaux indices boursiers étaient à des niveaux records, et que quelques mois plus tard, la Bourse subissait une profonde dégringolade, une crise sans précédent. De l'euphorie à la dépression ! Telle est sa nature.

Par ailleurs, la Bourse est imprévisible. Cessez de penser que vous pouvez deviner ce qui arrivera sur les marchés la semaine prochaine ou le mois prochain. C'est impossible. Par contre, soyez prêts. En fait, comme le dit le célèbre investisseur Warren Buffett, président de Berkshire Hathaway, soyez prêts pour des choses extraordinaires !

Écrire sa philosophie de placement

Plus vous lisez sur la Bourse, plus vous découvrez des conceptions du marché et des approches de placement différentes. Dans ce sens, vous êtes continuellement sollicité, ce qui pourrait vous rendre quasiment fou.

Le risque est de devenir une girouette financière, c'est-à-dire un investisseur perdant qui change de style deux fois par an. En janvier, son voisin lui donne le goût d'investir dans des sociétés de croissance; en octobre, il change d'idée pour investir dans les devises !

Pour prévenir cela, je vous recommande de prendre quelques minutes pour préciser, noir sur blanc, quelle est votre philosophie de placement. Vous décrirez en détail le style d'investisseur qui est le vôtre, et vos objectifs à long terme.

Et vous signerez un contrat avec vous-même, par lequel vous vous engagez à respecter religieusement cette philosophie.

Pour ma part, ma bible du placement, c'est mon livre, Investir en Bourse et s'enrichir. Il compte 300 pages, mais vous n'avez pas à en écrire autant; quelques paragraphes suffiront.

Penser en investisseur : une action = une entreprise

Un des grands pièges de la Bourse consiste à oublier une vérité fondamentale : une action, c'est la propriété d'une partie d'une entreprise. Lorsque vous avez bien compris cela, tout devient plus rationnel. Vous étudiez les entreprises et leurs perspectives, en choisissant parmi les meilleures, particulièrement lorsque la Bourse vous les offre à prix réduit.

Ainsi, tout comme vous ferez de l'argent si votre entreprise prospère, vous conserverez vos actions longtemps, car vous savez que la taille d'une entreprise ne peut pas décupler en quelques jours.

Vous ne vendrez vos actions que dans trois situations :

Lorsque leur valeur sera devenue beaucoup trop élevée;

Lorsque les perspectives à long terme de la société s'assombriront;

Lorsque vous aurez déniché un meilleur titre, un meilleur placement pour faire fructifier votre capital.

Investir à long terme

Non seulement investir à long terme est rationnel, mais c'est également un moyen de vous démarquer dans ce monde axé sur l'instantané. " Investir avec un horizon d'au moins cinq ans crée notre plus important avantage concurrentiel ", dit Bill Nygren, gestionnaire chez Oakmark Fund.

Warren Buffett adopte la même philosophie. Si vous n'êtes pas prêt à posséder un titre pendant 10 ans, vous ne devriez même pas penser l'avoir 10 minutes, dit-il.

La patience s'impose, car à la Bourse, on fait souvent beaucoup plus d'argent à ne rien faire d'autre que de conserver longtemps ses titres de qualité.

Rappelez-vous que la Bourse n'est pas linéaire. Lorsqu'on dit que les marchés ont procuré des rendements moyens de 9 % par an depuis plus de 100 ans, cela ne signifie pas que vous obtiendrez un tel rendement cette année. En fait, d'une année à l'autre, votre rendement peut varier de + 35% à - 25 %. Les variations de rendement sont imprévisibles.

C'est la même chose pour un titre : son rendement à court terme est imprévisible. Ce qui signifie qu'il peut stagner longtemps, voire des années, avant de doubler en quelques mois. Votre gain se réalisera donc en un moment très court de la période de détention du titre.

Fuir le démon de la spéculation

La plupart des fiascos financiers s'expliquent par le démon de la spéculation. Nombreux sont ceux qui veulent s'enrichir du jour au lendemain. Si c'est votre cas, achetez plutôt un billet de loterie, car à la Bourse, cette attitude vous mènera au désastre, c'est garanti ! Alors, vous augmentez vos chances de réussite de façon significative si vous faites le serment de ne jamais spéculer en Bourse.

Pour moi, spéculer signifie entre autres :

Acheter un titre parce que votre voisin, votre ami, votre collègue vous en a parlé de façon enthousiaste;

Acheter des actions d'une société qui n'est pas rentable;

Acheter des actions d'une entreprise qui n'a pas été rentable pendant au moins cinq ans;

Acheter des actions d'une entreprise uniquement parce qu'elle a un produit ou un service prometteur;

Acheter des actions d'une entreprise parce qu'elle joue un rôle important dans l'économie;

Acheter un titre parce qu'il bondit en Bourse;

Acheter un titre parce que l'entreprise oeuvre dans un secteur d'activité prometteur.

9 %

Rendement annuel moyen, y compris les dividendes, de l'indice S&P/TSX depuis 30 ans.

[Source : Andex]

LE RENDEMENT D'UNE ACTION N'EST PAS LINÉAIRE

L'action de catégorie A de Berkshire Hathaway, se négociait à 40 $ US en 1970. Six ans plus tard, en 1976, le titre valait toujours 40 $ US, après avoir atteint un sommet à 93 $ US en 1973, avant le marché baissier de 1973-74. Pendant six ans, le titre n'avait rien fait.

Quatre ans plus tard, il a presque décuplé, atteignant 375 $ US en 1980. Il a été multiplié par 320 depuis, et dépasse aujourd'hui 120 000 $ US.

EN DÉPIT DES CRISES, LE S&P/TSX A PROGRESSÉ DE 345 % DEPUIS 25 ANS

Krach d'octobre 1987

Une forte remontée des taux à long terme aux États-Unis fait chuter la Bourse américaine, entraînant dans son sillage les indices boursiers mondiaux. Le S&P/TSX perd 22,5 % en octobre 1987.

Crise financière asiatique (avril 1998)

Des surinvestissements massifs dans certains pays d'Asie et leur endettement trop élevé font chuter les marchés boursiers. Au Canada, les répercussions se font sentir en avril 1998. La Bourse chute de plus de 30 % en quatre mois.

Éclatement de la bulle techno (2000-2002)

Après la folie des pointcoms, les investisseurs s'aperçoivent qu'ils ont payé trop cher leurs actifs financiers dans le secteur des technologies de l'information. La Bourse canadienne s'effondre de 50 % sur une période de deux ans.

La crise des subprimes (2008-2009)

Cette crise est née d'un krach des prêts immobiliers à risque aux États-Unis que les emprunteurs étaient incapables de rembourser. Elle a ébranlé la confiance à l'égard du système financier, ce qui a mené à la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers en septembre 2008.

bernard.mooney@transcontinental.ca

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