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Me Jean Girard énumère une vingtaine de questions précises auxquelles ses clients doivent répondre au moment d'analyser leur testament. Il vérifie notamment le statut matrimonial des intéressés ou encore si certains héritiers vulnérables auraient besoin de protections particulières.
Avez-vous une propriété aux États-Unis ? ajoute Me Zeina Khalifé, avocate, fiscaliste, chez BMO Banque privée Harris. Les autorités locales exigeront un document en anglais pour officialiser le transfert d'un immeuble à un héritier. Faire traduire au complet un testament de 30 pages pourrait coûter 15 000 dollars prévient-elle, suggérant de faire rédiger en anglais un testament pour les seuls biens détenus en territoire américain.
Si vous êtes aux États-Unis, des droits successoraux américains pourraient avoir un impact important pour vos ayants droit.
Autre exemple d'omission fâcheuse : une employée pourtant consciencieuse a complètement déshérité son fils en prenant sa retraite. Comment ? En lui attribuant le montant substantiel d'une assurance vie, tout le reste allant à son nouveau conjoint. Mais l'assurance collective disparaissait à la fin de son emploi.
Non, les gens n'ont pas besoin d'aide pour créer un monstre successoral.
Les experts s'entendent généralement pour suggérer non seulement de relire, mais aussi de réviser son testament au moins tous les quatre ou cinq ans. Plus souvent, quand un changement de vie survient comme un mariage, une séparation ou la naissance d'un enfant ou d'un petit-enfant, précise Me Khalifé.
Me Beauchamp va jusqu'à recommander une relecture annuelle, même pour un «testament ordinaire».