Le bon côté de l'inflation

Publié le 29/05/2010 à 00:00

Le bon côté de l'inflation

Publié le 29/05/2010 à 00:00

À l'heure où plusieurs pays sont surendettés, l'épargnant a intérêt à se pencher sur les obligations à rendement réel, un produit financier qui protège vos rendements de l'inflation.

Pourquoi ? Parce que historiquement, plusieurs États ont utilisé l'inflation pour réduire le poids de leur dette. Au moyen de leur politique monétaire, ils peuvent faire en sorte que les taux d'intérêt réels (soit les taux d'intérêt nominaux, moins l'inflation) soient négatifs. Dans ce cas, on gagne à emprunter.

Le bon moment d'acheter

Actuellement, les risques d'une poussée inflationniste sont faibles. Cependant, c'est souvent dans ce contexte qu'il est judicieux de se tourner vers les obligations à rendement réel, explique Chris Kresic, gestionnaire du Fonds de revenu Sentinelle Mackenzie. Car une fois que l'inflation devient problématique, il est difficile d'acheter une assurance pour se protéger. " Il faut faire cet achat lorsque les risques d'inflation sont moindres, et la prime, plus raisonnable ", dit-il.

Par exemple, l'an dernier, les obligations à rendement réel ont connu un fort rebond. Elles ont affiché un rendement de 14,1 %, par rapport à 5,4 % pour l'indice obligataire universel DEX, qui suit le cours des obligations canadiennes de bonne qualité des secteurs public et privé.

" Cette performance découle du fait que les prévisions du taux d'inflation annuel sur une période de 30 ans sont passées de 1,5 à 2,5 % ", explique Geoff Wislon, gestionnaire d'obligations chez Gestion de Placements TD.

Aujourd'hui, les prévisions d'inflation sont peut-être moins élevées, mais les obligations à rendement réel offrent encore un bon potentiel, affirme Chris Kresic.

" À 2,5 %, les prévisions d'inflation sont à un niveau neutre. Lorsque les anticipations d'inflation sont au-dessous de 2 %, les obligations à rendement réel sont clairement un bon placement. Au-dessus de 3 %, elles sont trop chères ", précise-t-il.

Pour que les obligations à rendement réel continuent d'afficher un bon rendement, il faudra donc que les attentes d'inflation dépassent 2,5 %.

À quoi peut-on s'attendre à ce chapitre ? D'une part, la probabilité que l'inflation augmente est faible, puisque la Banque du Canada souhaite maintenir l'inflation entre 1 et 3 %. D'autre part, il est possible que les gouvernements, qui visent à réduire leur dette, cherchent à susciter une poussée inflationniste en imprimant de l'argent.

Hausse des taux d'intérêt

Par ailleurs, lorsqu'on veut évaluer les obligations à rendement réel, il faut considérer la stratégie des banques centrales en matière de taux d'intérêt. Car si les taux d'intérêt augmentent plus vite que l'inflation, les taux d'intérêt réel croissent et le cours des obligations à rendement réel tend à baisser. Or, la Banque du Canada pourrait relever ses taux cet été.

Il faut cependant savoir que les obligations à rendement réel sont moins sensibles aux variations de taux que les obligations à taux nominal. " Par contre, si les taux à long terme augmentent, les obligations à rendement réel offriront peu de protection, dit M. Wislon. Leur rendement serait semblable à celui des obligations traditionnelles. "

Dans ce contexte, Chris Kresic a placé 5 % de l'actif sous gestion du Fonds Sentinelle Mackenzie dans les obligations à rendement réel. À son avis, cette catégorie d'actif devrait compter au maximum pour 15 % de la partie obligataire d'un portefeuille.

Parmi les placements spécialisés dans les obligations à rendement réel, on trouve le fonds négocié en Bourse iShares CDN Real Return (Tor. XRB), le Fonds d'obligations à rendement réel TD ainsi que le Fonds d'obligations indexées sur l'inflation P&H.

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