Juin 2017: le point sur les marchés

Publié le 21/06/2017 à 00:05

Maral Dolmadjian, en tant que spécialiste des produits chez Placements mondiaux Sun Life, vous propose une rétrospective de mi-année et quelques conseils pour naviguer dans un environnement boursier incertain. 

Préoccupations politiques… et croissance économique

Le résultat des élections présidentielles en France, le déroulement en cours du Brexit et les tensions politiques persistantes avec la Corée du Nord ne semblent pas, à l’heure actuelle, amoindrir l’intérêt des investisseurs pour le marché des actions. « Les activités politiques accrues en Europe semaient un peu l’inquiétude en début d’année. Le risque était de voir celles-ci perturber la stabilité et la croissance économique de la zone euro », explique d’emblée Maral Dolmadjian. Or, il n’en fut rien. « Dès la fin du premier tour des élections en France, le 23 avril dernier, le risque politique a commencé à se dissiper », observe-t-elle.

Aux États-Unis, le souhait du nouveau président Donald Trump de renégocier les modalités de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et de mettre de l’avant des politiques plus protectionnistes avec leurs partenaires commerciaux à travers le monde et non seulement pour les membres de l’ALENA risque d’entraîner des guerres commerciales potentielles susceptibles d’affecter la croissance économique. « Le processus sera long avant de connaître l’impact des changements implantés sur ces sujets », juge notre invitée. Même chose pour les élections générales éventuelles en Italie, où le parti populiste anti-euro fait preuve de soutien selon les récents sondages. « Nous évaluons ces événements comme étant davantage des risques à considérer au cours de l’année 2018 », résume-t-elle.

Le Canada, de son côté, n’est pas épargné par les incertitudes. La forte vigueur du marché immobilier et l’effervescence du secteur de la consommation se sont avérées les moteurs de la croissance économique au pays durant les dernières années. L’endettement des Canadiens se situe d’ailleurs actuellement à des niveaux record. « Une hausse des taux d’intérêt aurait pour conséquence des paiements hypothécaires plus élevés pour les propriétaires, un resserrement des dépenses des ménages et la diminution probable de la croissance économique ». Inquiétant, alors? « Une hausse des taux de la Banque du Canada est un scénario que nous n’envisageons pas au moins avant 2018. », dit-elle.

Plusieurs des indicateurs économiques avancés qu’elle observe s’avèrent « assez bons » aux États-Unis, et s’améliorent en Europe et au Japon, notamment. « On assiste actuellement à une convergence mondiale de la croissance économique, à un moment où les risques politiques se dissipent quelque peu », remarque-t-elle. Une invitation à se tourner vers les données fondamentales, donc. « Restez concentrés sur la diversification de votre portefeuille qui doit s’aligner avec votre profil de risque et votre horizon de placement et ignorez les manchettes de l’actualité », dit-elle. Après tout, il y aura toujours quelque chose, quelque part, pour venir bouleverser les marchés.

Un rebond du prix du pétrole?

Le marché boursier canadien demeure évidemment très dépendant du prix des matières premières et des variations du prix du baril de pétrole. Ce dernier s’échange actuellement au-dessous des 50 $US. « Nous estimons que le prix du pétrole pourrait augmenter alors que l’écart entre l’offre et la demande s’améliorerait », dit-elle.

De plus, les coupures de production depuis le début de l’année 2017 seront en vigueur pour une période additionnelle de 9 mois, soit jusqu’en mars 2018. « Les marchés s’attendaient par contre à des coupures plus substantielles ou à une période de prolongation plus longue », nuance-t-elle.

L’OPEP souhaite néanmoins soutenir les prix du baril de pétrole brut, même si cette tâche demeure ardue vu le retour en force des producteurs américains de pétrole de schiste. « Les investisseurs craignent que l’augmentation de la production américaine vienne possiblement compenser la diminution implantée par l’OPEP ». Les gestionnaires de portefeuilles de Placements mondiaux Sun Life croient néanmoins que les prix finiront par se raffermir éventuellement. « L’or noir pourrait terminer l’année vers 55 $US le baril. On pourrait assister à une certaine volatilité dans les prix d’ici la fin de l’année », estime-t-elle cependant.

Sur le radar boursier

Deux secteurs de la Bourse canadienne semblent particulièrement attrayants ces temps-ci. « Le cours des actions dans le secteur de l’énergie a chuté davantage que celui du baril de pétrole », dit-elle. Y voit-elle une opportunité d’investissement? « Si le prix de la matière première se raffermit comme prévu, les actions des sociétés énergétiques pourraient en bénéficier ».

Elle garde aussi un œil sur le secteur bancaire canadien — les plus récents résultats trimestriels furent étincelants — qui a essuyé un léger recul. « Les grandes banques canadiennes sont solides et bien capitalisées », rappelle notre invitée.

Les investisseurs doivent comprendre que des occasions d’achat se présenteront au fil des jours. « La volatilité des marchés et les manchettes de l’actualité ne sont que du bruit pour ceux qui investissent pour le long terme », conclut-elle. 

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