Investir à l'abri de ses émotions

Publié le 26/07/2019 à 10:00

Investir à l'abri de ses émotions

Publié le 26/07/2019 à 10:00

Par Institut de planification financière

EXPERT INVITÉ. La finance classique suppose que les gens prennent leurs décisions financières de façon parfaitement rationnelle, mais quiconque connaît un peu l’humain sait très bien que le processus décisionnel est généralement tout sauf rationnel!

Lorsque nous prenons nos décisions financières, nous sommes soumis à des biais causés par nos émotions. Ainsi, pour investir sur les marchés financiers et espérer en retirer des bénéfices intéressants, il faudrait supprimer ces biais. Mais d’abord faut-il les connaître! Nous discutons ici de quelques-uns de ces biais et de la manière dont ils peuvent nuire à l’investisseur.

La confirmation ou «mémoire sélective»

La confirmation est la tendance à se concentrer sur l’information qui confirme une pensée préexistante. Selon ce concept, qui fait référence à la mémoire sélective, la personne aura tendance à noter et même rechercher ce qui confirme ses croyances et à ignorer, ne pas rechercher ou sous-estimer l’importance de ce qui les contredit. Le biais de confirmation peut amener un investisseur à ignorer les signes que sa stratégie le conduit à des pertes. Il surévalue l’information qui confirme son opinion et minimise les informations discordantes.

L’excès de confiance

L’excès de confiance est la tendance d’un investisseur individuel à surévaluer ses capacités d’investissement puisqu’il est convaincu qu’il peut mieux choisir les meilleurs et les pires titres boursiers que les professionnels de l’investissement. Ainsi, il est possible qu’un investisseur qui transige beaucoup et qui souffre d’excès de confiance ne réalise pas de rendements supérieurs à ceux d’un gestionnaire de portefeuille. Pire, ses rendements pourraient être plus bas, si on tient compte des frais de transaction.

L’effet de disposition

L’effet de disposition est la tendance d’un investisseur à vendre trop tôt des titres dont la valeur a augmenté, tout en conservant trop longtemps ceux dont la valeur a chuté. Cet effet s’explique par le fait que l’investisseur serait prêt à prendre plus de risques pour éviter de réaliser une perte. Cela peut aussi refléter une réticence à admettre une erreur en réalisant la perte. Finalement, il se peut aussi que l’investisseur conserve un titre à perte parce qu’il croit que le titre perdant finira par rebondir et surpasser le rendement d’un titre gagnant.

L’attention, l’humeur et l’expérience

La majorité des investisseurs ne sont pas des « traders » à temps plein. Par conséquent, l’attention qu’un investisseur porte à ses décisions d’investissements est souvent limitée. L’investisseur peut être influencé par des événements marquants. Par exemple, des études démontrent que les investisseurs sont plus susceptibles d’acheter des actions de sociétés qui ont récemment fait l’objet de nouvelles ou ont connu un volume de transactions exceptionnellement élevé ou des rendements extrêmes (positifs ou négatifs).

Les comportements financiers semblent également être influencés par l’humeur des investisseurs. Par exemple, une journée ensoleillée a généralement un effet positif sur l'humeur et des études ont démontré que les rendements des actions ont tendance à être plus élevés lorsqu'il fait beau à l’endroit où sont situés les bureaux de la bourse.

De plus, les investisseurs semblent trop se fier sur leur propre expérience plutôt que de considérer toutes les données historiques. En conséquence, un investisseur qui grandit et vit à une époque où les rendements boursiers sont généralement élevés est plus susceptible d’investir dans des actions qu’une personne qui grandit et vit à une époque de faibles rendements boursiers.

Évidemment, il existe d’autres biais cognitifs qui doivent tous être pris en considération au moment de prendre une décision financière afin de rester le plus objectif possible et ne pas se laisser influencer par des externalités. En finance, il faut se méfier des émotions!

David Truong, CIWM, Pl. Fin., M. Fisc.

 

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