Femmes : Apprivoisez vos finances!

Publié le 14/11/2016 à 10:42

Un jour, quelqu’un a écrit que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Quoi qu’on pense de cet adage populaire devenu presque cliché, lorsqu’il est question d’épargne-retraite et de gestion financière, les femmes font face à des défis différents des hommes.

Une réalité féminine

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon Statistique Canada, une femme de 65 ans peut maintenant espérer vivre encore 22,2 ans. « Les femmes doivent absolument se concentrer sur leur épargne-retraite, et ce, même si certaines réalités peuvent affecter leur capacité à épargner », explique Carine Monge, directrice, Gestion privée, Placements mondiaux Sun Life.

En effet, les femmes épargnent souvent moins et moins longtemps. Pour une majorité de Québécoises, la période d’accumulation de richesse est généralement plus courte suite à divers arrêts de travail au cours de leur vie active (maternité, soins des enfants ou des parents, etc.). Durant ces périodes d’arrêts professionnels, les femmes épargnent généralement moins pour la retraite, notamment dans leur REER ou à la Régie des rentes du Québec.

Ensuite, il faut tenir compte du fait que bien des professionnelles sont encore moins payées que leurs collègues masculins. « Pour atteindre le même niveau d’épargne que les hommes, elles doivent économiser un pourcentage plus élevé de leur salaire, ce qui peut être un défi », explique Carine Monge.

Enfin, sur le plan des placements, les femmes sont généralement de nature plus prudente et cherchent à conserver leur capital investi.

Adoptez de bons réflexes!

« Les femmes ont fréquemment la responsabilité de la planification et de la gestion du budget familial au quotidien (épicerie, dépenses des enfants, etc.) », affirme Suzie Labbé, conseillère en sécurité financière et planificatrice financière chez Services financiers Suzie Labbé. « En plus de cela, elles doivent aussi cultiver la capacité de se projeter à long terme et se fixer des objectifs financiers clairs. Les objectifs aident à rester motivé », constate Suzie Labbé.

Les femmes doivent donc commencer à épargner le plus tôt possible dans leur vie active. Mais comment faire? « Le plus efficace est de se payer en premier, dit Suzie Labbé, c’est-à-dire de programmer le virement d’un montant fixe à chaque paie dans un REER ou un CELI. Et de l’augmenter un peu chaque année autant que faire se peut. » La bonne nouvelle est qu’une fois qu’une personne commence à économiser, il est très rare qu’elle réduise ses contributions, au contraire. « Le plus dur est toujours de commencer », remarque Carine Monge.

Ensuite, les femmes devraient envisager d’être plus agressives quand il est question de placement, poursuit-elle. « Toujours en restant en accord avec leur tolérance au risque, elles doivent explorer, avec leur conseiller, des produits qui pourraient leur apporter de meilleurs rendements. Dans le contexte actuel de taux d’intérêt au plancher, elles gagneraient à réviser un peu leurs stratégies selon leur âge et leurs besoins. »

Au moment de la retraite, il faudrait évaluer les décaissements prévus. Par exemple, une femme qui préfèrerait s’assurer un revenu fixe pour couvrir ses besoins de base pourra être intéressée par une rente de revenus garantis de type viager ou par une assurance de soins de longue durée. « Les femmes vivent plus longtemps, certes, mais, à un âge avancé, elles vivent aussi souvent seules et avec des problèmes de santé. Et ceci entraîne des coûts qu’on ne voit pas toujours venir. Une place dans une résidence privée pour personne âgée peut coûter 4 000 $ par mois, soit 48 000 $ par année », rappelle Suzie Labbé.

ÉVITEZ QUELQUES BOURDES COURANTES !

  • Éviter le « syndrome de l’aveuglement volontaire » et la procrastination : payez vos soldes dus sur vos cartes de crédit, et programmez vite un virement automatique vers votre épargne-retraite. Un conseiller peut vous éclairer sur les meilleurs véhicules de placements à choisir.
  • Budgéter de manière à avoir une « tirelire » qui saura répondre à vos deux besoins : épargner pour votre sécurité et dépenser quand vous le voulez!

Si vous êtes en couple :

  • Si vous vivez en union de fait, protégez votre sécurité financière (et celles de vos enfants, s’il y a lieu) au moyen d’un contrat de vie commune et d’un testament.
  • Bien que ce soit souvent une source de chicanes, discutez d’argent clairement avec votre conjoint. Ne laissez pas de zones d’ombres ; un conseiller peut vous aider dans ce processus (comptes personnels, comptes conjoints, partage des dépenses, etc.)
  • Partagez les dépenses de manière équitable, en respectant le ratio des salaires. Mais assurez-vous de ne pas juste contribuer aux dépenses de base familiales et de consacrer une partie à l’épargne ou à l’investissement.
  • Ne laissez pas toute la gestion du budget familial à votre conjoint ; prenez part aux discussions avec votre conseiller. Soyez au courant des placements et des rendements. Proposez des solutions de rechange au besoin.
  • En tout temps, ne comptez que sur vous-même pour assurer votre sécurité financière (coussin d’urgence en cas de séparation et épargne-retraite). S’il y a lieu, profitez du régime de retraite offert par votre employeur en y maximisant les cotisations.

Si vous êtes célibataire, séparée, divorcée ou veuve :

  • Épargnez le plus possible (coussin d’urgence et retraite) et évitez de vous endetter en vivant au-dessus de vos moyens — rappelez-vous que de vivre seule coûte plus cher.
  • Si une nouvelle relation débute, il faut vite discuter de la situation financière de chacun (actifs, endettements, cote de crédit) et du rapport à l’argent, des aspects pas très romantiques, certes, mais qui pourraient vite entraîner des problèmes en aval.

Source : Carine Monge, directrice, Gestion privée, Placements mondiaux Sun Life et Suzie Labbé, conseillère en sécurité financière et planificatrice financière.

Le savoir d'entreprise c'est quoi ?

Par l'intermédiaire du Savoir d'entreprise, Les Affaires souhaite offrir à ses lecteurs des connaissances de pointe provenant d'organisations désireuses de partager leur expertise.

Les contenus sont produits par le Service de contenu Les Affaires en collaboration avec l'organisation. Notez qu'à aucun moment, les journalistes de Les Affaires ne participent à la rédaction de ces articles. Pour plus d'information sur ce produit, veuillez communiquer avec

À la une

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

Il y a 37 minutes | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

La hausse de l'impôt sur le gain en capital rapporterait 1G$, selon Girard

Il y a 36 minutes | La Presse Canadienne

C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances, Eric Girard, mardi en commission parlementaire.

Gains en capital: l'AMC demande au gouvernement de reconsidérer les changements

L’augmentation du taux d’inclusion s’appliquerait aux gains en capital supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers.