Dix titres nord-américains à redécouvrir

Publié le 15/08/2009 à 00:00

Dix titres nord-américains à redécouvrir

Publié le 15/08/2009 à 00:00

Par François Rochon

À l'image des fluctuations boursières que nous avons connues depuis deux ans, ces entreprises méconnues ont connu d'importants soubresauts. Leurs cours ont baissé de 16 % en moyenne depuis la publication de leur portrait. En comparaison, l'indice torontois S&P/TSX a perdu 35 % en 2008. Mais depuis le début de 2009, elles ont suivi le rebond de 22 % du S&P/TSX.

Nous vous faisons redécouvrir 10 d'entre elles. Ce sont celles dont le cours de l'action s'est le plus apprécié depuis la publication de leur profil, soit de 90 % en moyenne.

5N Plus

Le raffineur de métaux pour l'industrie solaire connaît une croissance exceptionnelle.

Portée par le boom de l'industrie de l'énergie solaire, la montréalaise 5N Plus a enregistré toute une croissance depuis que nous avons publié son profil, en décembre 2007, alors qu'elle entrait en Bourse. Ses revenus sont passés de 23 à plus de 70 millions de dollars (M$), et son bénéfice a quintuplé, à plus de 20 M$, en 2009 (selon la prévision des analystes pour l'exercice clos en mai).

5N Plus raffine des métaux utilisés dans les panneaux solaires, les détecteurs infrarouges et l'imagerie nucléaire. Elle profite de la forte croissance de son principal client, le fabricant de modules solaires First Solar. À son dernier trimestre, trois quarts de ses revenus provenaient de First Solar, une concentration qui rend le titre risqué. First Solar a multiplié ses revenus par 10 depuis 2006.

Depuis son inscription en Bourse, 5N Plus a augmenté sa capacité de production en construisant une usine en Allemagne et en agrandissant celle de Montréal.

5N Plus a 62 M$ en encaisse, fonds qui pourraient servir à réaliser des acquisitions dans l'industrie solaire ou un secteur connexe.

Les analystes prévoient un bénéfice par action variant entre 0,46 et 0,55 $ pour l'exercice financier 2010.

5N Plus est un exemple typique de titre à potentiel élevé et à risque tout aussi élevé.

Alliance Grain Traders

Le transformateur de grains de Regina multiplie les acquisitions pour accroître sa part des exportations de légumineuses.

La fiducie de Saskatchewan accroît ses revenus de 69 %, à 556 M$, en acquérant l'exportateur turc de légumineuses Arbel Group, auquel elle est déjà affiliée. La famille Arslan, propriétaire d'Arbel, détient 31 % des parts d'Alliance Grain Traders.

Pour financer l'achat de 104 M$, Alliance Grain vient d'émettre pour 143 M$ de parts.

Fusionnées, les deux entreprises amélioreront l'efficacité de leurs activités de distribution et de transformation des grains, dit Anoop Prihar, de GMP Valeurs mobilières.

Alliance Grain obtient également un meilleur accès aux principaux marchés pour les lentilles en Afrique et au Moyen-Orient. Soulignons aussi qu'Arbel est le deuxième exportateur de pâtes au monde.

Malgré l'augmentation de 29 % du nombre de parts en circulation, qui réduira d'autant les futurs bénéfices par part, le titre peut encore s'apprécier de 17 %, à 24 $, d'ici un an, selon M. Prihar.

Simultanément à la transaction qui devrait être close à la fin août, Alliance Grain Traders changera sa structure de fiducie en société par actions et migrera de la Bourse de croissance à la Bourse de Toronto.

Corinthian Colleges

Le spécialiste des programmes d'études professionnelles a redressé sa rentabilité.

Le titre de Corinthian Colleges a doublé depuis la publication de notre profil en février 2008. Il a été aidé par des résultats supérieurs aux attentes et par l'enthousiasme des investisseurs à l'égard du secteur de l'éducation, perçu comme moins exposé aux aléas de l'économie.

Cette société californienne offre des programmes d'études professionnelles, techniques et universitaires dans 110 établissements aux États-Unis et au Canada. Elle exploite notamment le Collège CDI.

Après une baisse sensible de son bénéfice de 2004 à 2007, l'entreprise a réussi à redresser sa rentabilité. Les derniers résultats confirment ce revirement. À son troisième trimestre clos le 31 mars, Corinthian a affiché un bénéfice par action de 0,29 $ US, 0,06 $ US de plus que ce que prévoyaient les analystes. Ses revenus ont progressé de 24 %, surpassant également les attentes. La direction a augmenté ses prévisions pour l'exercice 2009 clos à la fin juin.

Puisque son titre s'échange à 20 fois le bénéfice de 2009, la société doit continuer à afficher un bénéfice supérieur aux attentes pour procurer un bon rendement en Bourse.

RuggedCom

L'équipementier profite de l'automatisation des communications sur les réseaux de transport d'électricité.

RuggedCom est un chef de file dans le domaine des commutateurs et des routeurs de communications pouvant être transmises en environnement hostile sur les réseaux de transport d'électricité.

Au cours des deux prochaines décennies, les fournisseurs d'électricité automatiseront, grâce à Internet, les communications de leur réseau de transmission afin de surveiller l'état du réseau, explique Chris Umiastowski, de TD Newcrest.

La petite entreprise ontarienne fondée en 2001 connaît une croissance rapide, mais ses résultats varient d'un trimestre à l'autre, ce qui rend le titre volatil. Ainsi, l'annonce d'un bénéfice de trois fois inférieur aux attentes au premier trimestre a fait flancher le titre de 7 %, le 6 août. Il avait toutefois doublé en cinq mois dans l'élan boursier du printemps. Une hausse des coûts et du dollar canadien ont réduit ses marges. et les analystes se demandent s'il s'agit d'un recul temporaire.

Deepak Chopra, de Genuity Capital, se fait rassurant, car RuggedCom a reçu des commandes d'une valeur record de 18 M$ et a recruté 105 clients, ce qui porte leur total à 1 548, au premier trimestre. Le titre s'approche du cours de 22 $ auquel Kris Thomson, de la Financière Banque Nationale, juge attrayant de l'acheter.

Computer Modelling

Le fournisseur de logiciels de simulation aide les entreprises pétrolières à réduire leurs coûts d'extraction.

Le petit fournisseur de logiciels sophistiqués de simulation des réserves pétrolières a profité de l'envolée du prix du pétrole en 2008. L'entreprise de Calgary bénéficie maintenant du besoin qu'ont les producteurs d'optimiser leurs techniques d'extraction, car le pétrole est de plus en plus difficile d'accès.

Après une croissance record de 57 % de ses revenus pour l'exercice clos le 31 mars, Computer Modelling retrouvera un rythme plus normal de 13 % en 2010 et de 11 % en 2011, prévoit Jim Powell, de Northern Securities.

L'entreprise est très rentable - sa marge nette atteint 35 % - et dégage des flux positifs qui financent le versement de dividendes croissants à ses actionnaires.

Computer Modelling n'est pas endettée et dispose de 35 M$ en encaisse.

L'ascension de 89 % du titre depuis le 7 mars limite son potentiel d'appréciation à court terme, mais il pourrait reprendre de la vigueur cet automne si la croissance économique se poursuit, dit M. Powell.

Le titre se négocie peu, ce qui rend son achat et sa vente difficiles.

Homeq Corp.

Le distributeur ontarien de prêts hypothécaires inversés bénéficiera d'un meilleur accès au capital en devenant une banque à charte.

En Bourse depuis 2002, Homeq Corp. (auparavant appelée Home Equity Income Fund) s'est convertie en société par actions le 30 juin et a déposé une demande auprès du ministère des Finances afin de devenir une banque à charte fédérale.

Sa filiale HomEquity Bank pourra accepter des dépôts et se financer à moindre coût pour ainsi croître plus rapidement, dit Jeff Fenwick, analyste de Valeurs mobilières Cormark. La banque devrait commencer ses activités au cours du troisième trimestre de 2009.

La rentabilité de Homeq Corp. profitera aussi d'un retour à la normale de l'écart entre les taux auxquels le prêteur se finance et les taux auxquels il prête.

Au deuxième trimestre clos le 30 juin, sa marge d'intérêts a atteint 3,17 %, son plus haut niveau depuis le début de 2008, souligne M. Fenwick. Il prévoit une croissance de 17 % du bénéfice par action en 2010.

Les investisseurs sous-estiment le potentiel de croissance que représente sa transformation en banque, fait valoir Geoffrey Kwan, de RBC Marchés des Capitaux. L'analyste vient de faire passer son cours cible de 6,50 à 8 $.

Cash Store Financial Services

Le premier prêteur à gages au Canada compte accélérer son expansion en ouvrant annuellement 70 succursales au cours des trois prochaines années.

Le leader de l'avance de fonds au Canada accélère sa croissance, car l'encadrement accru de son secteur par les provinces lui permet de prendre les devants, dans une industrie fragmentée.

L'exploitant des prêteurs InstaLoan et Cash Store compte ouvrir annuellement 70 succursales au cours des trois prochaines années, soit 30 de plus que sa moyenne des dernières années, indique Nancy Bland, chef de la direction financière.

Cette expansion gonflera le bénéfice, car les coûts fixes des nouvelles succursales seront absorbés par des revenus croissants, explique Mme Bland.

Ainsi, pour la période de neuf mois achevée le 31 mars, ses revenus ont progressé de 10 % et son bénéfice, de 76 %.

Ses dividendes augmentent aussi puisque Cash Store distribue environ 30 % de son bénéfice en dividendes. Son dividende procure un rendement de 2,9 % actuellement. L'entreprise rachète annuellement de 5 à 10 % de ses actions afin d'augmenter leur valeur.

Bridgewater Systems

Le fournisseur de logiciels de gestion des réseaux sans fil profite du boom de l'Internet mobile.

La PME d'Ottawa occupe un créneau en croissance de l'industrie du sans-fil. Ses logiciels authentifient l'identité de l'abonné qui accède au réseau et vérifient que son utilisation correspond au forfait choisi.

Le besoin croissant qu'ont les fournisseurs de services sans fil de gérer des forfaits complexes devrait faire croître ses revenus de 36 %, à 60 M$, en 2009, dit Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux.

L'alliance récente de Bridgewater Systems avec Hewlett-Packard lui amènera aussi de nouveaux clients, prévoit Kris Thompson, de la Financière Banque Nationale.

Les deux analystes estiment que le titre peut s'apprécier de 28 %, pour s'établir entre 8 et 8,50 $, si le bénéfice par action atteint comme prévu 0,46 $ en 2010.

Par ailleurs, Bridgewater Systems constitue une cible d'achat attrayante pour un équipementier sans fil, selon les analystes. Le marché réagit à l'annonce de la signature de nouveaux contrats, ce qui rend le cours volatil, explique M. Thompson.

Les marges de l'entreprise diminueront au cours des prochains trimestres en raison d'une vague d'embauches. La remontée du huard nuira aussi à sa rentabilité.

Celestica

Le fabricant de pièces électroniques s'impose un régime minceur pour mieux profiter de la reprise.

Déjà reconnue pour sa gestion rigoureuse, Celestica redouble d'efforts pour rester rentable et s'assurer d'être un fournisseur privilégié d'une clientèle plus exigeante.

L'assembleur des appareils BlackBerry se restructure à nouveau afin de porter de 50 à 60 % le taux d'utilisation de la capacité de ses usines et d'améliorer ses marges, malgré la baisse de revenus, explique Brian Alexander, analyste chez Raymond James.

Si l'entreprise ontarienne réussit à atteindre ses objectifs de rentabilité et à accroître ses revenus de 15 % pendant la reprise, son action pourrait s'apprécier de 20 % d'ici deux ans, dit M. Alexander.

En fixant à 10,63 $ son cours cible d'un an, Todd Coupland, de CIBC Marchés mondiaux, mise sur l'effet qu'auront de meilleurs revenus sur le bénéfice de Celestica.

Le fabricant peut compter sur des flux de trésorerie positifs et des liquidités de 535 M$ US pour recruter des clients dans les secteurs de l'automobile, de l'aérospatiale et des produits de consommation, afin de réduire sa dépendance à l'industrie des télécommunications.

True Religion Apparel

Le fabricant de jeans de Californie veut bâtir une marque mondiale.

La californienne True Religion Apparel a de grandes ambitions : bâtir, à partir de ses jeans, une marque de vêtements de renommée mondiale.

Elle vend ses produits en denim de trois façons : directement aux clients par son site Internet et ses 60 boutiques; par l'intermédiaire des grands magasins; grâce à un réseau de distributeurs à l'étranger et à sa filiale True Religion Japan.

True Religion Apparel mise sur un style attirant pour la jeune clientèle afin de maintenir des prix élevés. Ses derniers résultats, réalisés dans un contexte de récession, montre qu'elle peut compter sur une clientèle fidèle qui ne lésine pas sur la dépense.

À son deuxième trimestre clos le 30 juin, ses revenus ont progressé de 12,4 %, à 71,1 M$ US, alors que son bénéfice net a augmenté de 18,4 %, à 11 M$ US, soit 0,45 $ US par action. La société a ainsi dépassé les attentes des analystes et a revu ses prévisions à la hausse pour 2009. La direction prévoit que les ventes annuelles s'établiront à 300 M$ US et le bénéfice par action, entre 1,76 et 1,84 $ US. Il avait atteint 1,83 $ US en 2008.

Le potentiel de croissance reste élevé. True Religion Apparel prévoit ouvrir 27 magasins cette année, et entre 20 à 25 en 2010, ce qui porterait leur nombre à 94 à la fin de 2010.

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