Loin d'être découragés par les tumultes boursiers déclenchés par la baisse de la cote de crédit des États-Unis, les clients appellent leur conseiller pour lui demander d'acheter et de profiter de la baisse pour saisir quelques bonnes occasions d'achats.

« Je crois que les gens sont de plus en plus éduqués, ils se rendent compte que lorsqu'ils lisent dans le journal qu'il y a eu une baisse, il est déjà trop tard pour vendre, lance Michel Marcoux, président d'Avantages Services financiers. Je n'ai pas reçu des centaines d'appels, parce que nous sommes quand même en pleine période de vacances, mais j'ai reçu plus de demandes provenant de gens qui voulaient acheter que de gens qui étaient paniqués. »

Le son de cloche est le même chez De Champlain Groupe Financier, où l'on a quand même décidé d'aller au-devant des réactions des clients en envoyant dès vendredi dernier un courriel d'information. Pour Sylvain De Champlain, président de l'entreprise, cette crise représente une belle opportunité de communication avec la clientèle.

« Dans des moments comme ceux-là, il faut gérer les communications et les attentes, explique-t-il. C'est une occasion de communiquer avec nos clients. Il vaut mieux prendre les devants et enlever nos lunettes roses pour leur donner l'heure juste. D'ailleurs, j'ai plusieurs clients qui m'ont demandé d'en profiter pour investir. Si un client n'a pas encore pris ses REER, ça peut être le moment idéal de le faire. »

Pour sa part, Michel Marcoux ne déroge pas pour autant à ses habitudes de communication avec ses clients. Avantages Services financiers envoie chaque début de semaine un courriel d'information à ses clients, rien de spécial n'a donc été fait vendredi lors de la décote : « Les gens sont en vacances, ils ne retournent pas leurs appels. Pour nous, ce serait donc une perte de temps de préparer un courriel spécial. Nous envoyons quelque chose de toute façon le lundi comme à notre habitude. »

Les secteurs à surveiller

Si la portion « actions » des portefeuilles risque d'essuyer un coup durant les deux prochains jours, la crise devrait quand même créer certaines occasions. Parmi les secteurs intéressants, on retrouve notamment l'or, les ressources et les matières premières, selon Léon Lemoine, conseiller chez Lafond et Associés.

« L'or est un secteur qui va continuer à progresser, il y en a un certain pourcentage dans les portefeuilles de mes clients, souligne-t-il. Les ressources naturelles et les matières premières sont aussi des secteurs intéressants pour créer de la rentabilité, mais il faut se rappeler qu'ils sont aussi très volatils. »

Michel Marcoux regarde également du côté de l'or pour les clients qui souhaitent profiter des événements à court terme, mais il conseille quand même de faire preuve de prudence : « Les clients qui ont un esprit de spéculation et qui veulent profiter de la crise à court terme peuvent continuer à investir dans l'or. Toutefois, le prix de l'or a tellement augmenté que je conseille à ceux qui en avaient beaucoup de baisser un peu leur exposition. À court terme, c'est une valeur refuge, mais elle vaut le prix qu'on veut bien lui donner. Au contraire, lorsqu'on investit dans une entreprise, on mise sur sa profitabilité. »