Conseils: des choix plus nombreux pour l'investisseur individuel

Publié le 03/04/2017 à 08:00, mis à jour le 03/04/2017 à 09:08

Conseils: des choix plus nombreux pour l'investisseur individuel

Publié le 03/04/2017 à 08:00, mis à jour le 03/04/2017 à 09:08

Les choix des petits investisseurs sont traditionnellement limités quand ils veulent des services conseil. Bien que les fonds communs de placement aient été critiqués pour leurs frais élevés, c'était souvent la seule chose à faire quand on n'avait pas beaucoup d'argent et qu'on voulait travailler avec un conseiller. Toutefois, de nouvelles options commencent à se faire jour, notamment celle des conseillers-robots, qui offrent une façon d'investir judicieusement avec moins de frais et des conseils limités. À présent, les conseillers-robots montrent des signes d'évolution en direction de nouveaux modèles à bas prix avec des conseils plus extensifs. 

Le groupe le plus nombreux de conseillers accrédités pour vendre des produits de placement est constitué des 82 900 représentants en fonds communs. Ils vendent des fonds communs sur une base non discrétionnaire, mais ne peuvent pas vendre des titres individuels comme des actions et des obligations, et très peu d'entre eux peuvent vendre des fonds négociés en bourse. Ils travaillent dans des succursales bancaires ou pour des courtiers de fonds mutuels attachés aux compagnies d'assurance ou indépendants, et ils conseillent généralement les investisseurs de petit ou moyen calibre. Beaucoup d'entre eux, surtout ceux qui travaillent pour les compagnies d'assurance, ont aussi une licence d'assureur qui leur permet de vendre des produits d'assurance, notamment des rentes et des fonds distincts. Les conseillers de fonds mutuels ont pour organisation professionnelle l'Association canadienne des courtiers de fonds mutuels, sous l'égide des autorités de règlementation provinciales.

Les conditions requises pour être licencié dans la vente de fonds communs de placement sont assez élémentaires, mais beaucoup de courtiers de fonds sont titrés dans la planification financière. Si vous avez au moins 100 000 $ à investir, vous devriez trouver de bonnes possibilités pour établir une relation avec un conseiller qualifié. Toutefois, si vous avez moins de 100 000 $, trouver cette relation relève du pile ou face, parce que beaucoup des conseillers les mieux qualifiés en matière de placements, dans les succursales bancaires et ailleurs, « ont dans leur viseur des clients qui ont des actifs investissables de 100 000 $ à 500 000 $ », explique Keith Sjogren, directeur général des services de consultation à Investor Economics.

Si vous avez des sommes plus petites, vous pouvez bien entendu encore acheter des fonds communs de placement, mais il vous sera peut-être difficile de trouver le même niveau de conseils. Dans bien des cas, on vous orientera sans doute vers les « solutions de portefeuille » de fonds communs qu'offrent la plupart des grandes institutions. Ce sont des portefeuilles « préemballés » mais construis professionnellement de fonds communs de placement individuels qui peuvent être vendus plus efficacement par un personnel qui n'a pas le temps ou le talent de construire des portefeuilles personnalisés. Les composantes du portefeuille sont rééquilibrées automatiquement. Souvent, leurs frais ne sont pas plus élevés que si on achetait les fonds sous-jacents individuellement auprès d'un conseiller.

Ce que l'on paie : Les ratios de frais de gestion (RFG) d'un portefeuille équilibré de fonds communs sont habituellement d'environ 2 %. Les commissions de suivi qu'empochent le conseiller et sa société sont d'ordinaire d'un peu moins de la moitié de ce total. Le manque de transparence des commissions de suivi a été vivement critiqué et a servi de catalyseur majeur pour la récente initiative prise par les organismes canadiens de réglementation des valeurs mobilières consistant à exiger une plus grande transparence dans le domaine des frais perçus par les conseillers, initiative que l'on a appelée le MRCC2. En plus des commissions de suivi, certains courtiers peuvent aussi facturer des frais d'acquisition à l'achat ou, dans le cas de l'option à frais d'acquisition différés, les investisseurs peuvent être assujettis à des frais de rachat. 

Ce qu'il faut chercher ou éviter : Les fonds communs de placement sont traditionnellement le seul canal important par lequel les petits investisseurs peuvent avoir accès à des conseils financiers intégraux, bien que ces conseils soient fatalement limités pour les comptes plus petits. Même si les qualifications varient, cherchez des conseillers de fonds qui ont la désignation de planificateurs financiers agréés ou planificateurs financiers personnels.

Puisque les fonds communs font payer des frais relativement élevés en tant que pourcentage des actifs, beaucoup d'investisseurs considèrent les fonds mutuels peu utiles quand le solde de leur compte grossit suffisamment pour attirer d'autres types de conseillers comme des courtiers et des conseillers en placements, qui ont tendance à coûter moins cher au total en pourcentage des actifs. Pour les petits investisseurs qui se satisfont de conseils limités, les conseillers-robots présentent une option moins onéreuse.

Une option manifestement bénéfique seraient que les conseillers en fonds communs vendent des FNB à gestion passive bon marché en plus des fonds communs, mais à quelques rares exceptions près, ils n'en ont pas vraiment la possibilité. Bien qu'il n'y ait pas de règle qui dise que les courtiers en fonds mutuels ne peuvent pas offrir de FNB, il y a d'immenses barrières pratiques découlant des différences en termes d'associations professionnelles, de transactions, d'exigences de conformité, de systèmes et de formation. « Les conseillers de l'ACCFM sont pieds et poings liés vis-à-vis des solutions passives », dit Chuck Grace, chargé de cours à la Ivey Business School, consultant de l'industrie et précédemment chef des opérations à Services d'investissement Quadrus, courtier en fonds mutuels qui a plus de 3 700 représentants agréés. « La plupart des investisseurs auraient un portefeuille mieux optimisé s'ils détenaient une combinaison de placements actifs et passifs. »

Les conseillers-robots simplifient les placements

Les conseillers-robots fournissent une approche du placement largement fondée sur le contact en ligne. Ils automatisent et simplifient les processus de placement où l'aide d'un expert n'est pas considérée primordiale, et utilisent les FNB, dont le coût est inférieur, comme éléments de base pour les placements. Ils fournissent aussi généralement accès à un conseiller financier qualifié par téléphone, courriel ou texto quand le besoin s'en fait sentir, mais l'accès à des personnes est limité. Leur approche est essentiellement discrétionnaire : on s'entend sur la conception du portefeuille d'entrée de jeu, et puis ils assurent après cela sa gestion au jour le jour. Les rangs des conseillers-robots comprennent de petites firmes indépendantes, mais il y en a de plus en plus qui sont la propriété de grandes institutions financières ou qui y sont liés.

Bien que les contacts avec les conseillers soient limités, beaucoup d'entre eux sont très qualifiés et ont des lettres de noblesse, comme la dénomination de gestionnaire de placements agréé ou celle d'analyste financier agréé. 

Ce que l'on paie : Les frais varient avec la taille du placement. Si vous avez 50 000 $ à investir, les conseillers-robots font généralement payer annuellement un pourcentage de 0,5 % à 0,7 % des actifs. Avec les RFG des FNB qui s'y ajoutent, le total des frais arrive généralement un peu au-dessous de 1 %. Donc, en général, ils coûtent environ la moitié ou un peu moins de ce que fonds payer les fonds communs qui s'accompagnent de services conseil intégraux.

Ce qu'il faut chercher ou éviter : Les conseillers-robots fournissent une solution à tous ceux qui n'ont pas besoin de beaucoup de conseils prodigués personnellement et qui se contentent de confier la gestion quotidienne de leurs placements à une approche passive éprouvée et moins chère. Ils font d'ordinaire parfaitement l'affaire des petits investisseurs aux choix limités.

À ce jour, les conseillers-robots ne fournissent habituellement pas beaucoup de soutien humain, et donc ne conviennent pas pour la plupart aux investisseurs qui ont besoins de services conseil intégraux ou veulent une relation solide avec un conseiller. Toutefois, les conseillers-robots commencent à développer le côté humain de leurs conseils et évoluent en direction d'une concurrence plus directe avec les conseillers offrant un service intégral. Par exemple, WealthBar fournit une assistance élémentaire automatisée de planification financière. Wealthsimple offre aussi un service appelé Wealthsimple Black, où l'assistance est un peu plus extensive à un prix légèrement inférieur pour les investisseurs disposant de 100 000 $ et plus.

Mais l'innovation la plus singulière est peut-être le mariage des plateformes de conseillers-robots avec des services conseil intégraux de planification financière fournis par des prestataires externes. Nest Wealth et Wealthsimple ont toutes deux élaboré des versions séparées de leur plateforme en soutien de ce système. Dans le cas de Wealthsimple for Advisors, le robot-conseiller gère les placements, permettant au conseiller de se concentrer sur la planification financière ou d'autres secteurs nécessitant des conseils. « Nous croyons en la valeur des conseils », dit Michael Katchen, directeur général de Wealthsimple. « Et nous pensons qu'une technologie excellente peut encore accentuer cela. »

Wealthsimple fait payer 0,35 % pour la gestion du portefeuille, et le conseiller peut y ajouter jusqu'à 1,15 % pour ses services. Cela crée la possibilité d'offrir à la fois des services financiers intégraux et des services de gestion des placements même pour les petits comptes, à un coût total d'un maximum de 1,5 % de la valeur des actifs par an, soit beaucoup moins que les RFG d'un portefeuille de fonds communs équilibré avec des services conseils intégraux.

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