Pour susciter un nouvel engouement pour la Bourse, des observateurs soutiennent qu'il faut reconduire le présent régime d'épargne-actions (le REA II), qui vient à échéance le 31 décembre.
« Bien que l'industrie puisse mieux performer quant à son utilisation, le REA II reste l'atout maître dont dispose le gouvernement du Québec pour investir dans la genèse de nouvelles inscriptions en Bourse », dit François Carrier, de Desjardins Marchés des capitaux.
Lancé par le gouvernement péquiste de René Lévesque en 1979 pour augmenter le capital de financement des entreprises québécoises, le REA a donné un bon coup de pouce au Québec inc.
Grâce à cette mesure, les Québécois pouvaient déduire de leur revenu imposable l'argent investi dans l'achat d'actions des sociétés d'ici. Cela a permis à des entreprises comme Cascades, CGI, Québecor, Alimentation Couche-Tard et Bombardier de financer leur croissance, notamment par acquisitions.
Le REA a pris fin en 2003, avec un parcours en dents de scie. En 1986, il avait permis à des entreprises participant au régime d'amasser plus de 1,7 milliard de dollars ; en 2003, seulement 77 millions de dollars.
Quand les libéraux de Jean Charest ont ressuscité le programme en 2009, ils y ont apporté un changement important en le rendant accessible à des entreprises déjà sur le marché et dont les actifs étaient inférieurs à 200 M$.
Mais cette nouvelle mouture du REA n'a pas donné les résultats escomptés, disent les acteurs de l'industrie.
C'est pourquoi Claude Désy suggère notamment que la promotion d'un éventuel REA III soit confiée à un ministère ou à une agence à vocation économique, et non au ministère des Finances du Québec.
Pour sa part, Christian Cyr, vice-président et gestionnaire de portefeuille principal (actions de petite capitalisation) chez Fiera Capital, estime qu'il faudrait élargir les critères d'admissibilité à un REA III. « Pourquoi ne pas permettre aux entreprises étrangères actives au Québec et qui créent des emplois ici d'avoir accès au programme ?»