Comment dénicher les bons titres

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 05/04/2011 à 11:21

Comment dénicher les bons titres

Publié le 19/03/2011 à 00:00, mis à jour le 05/04/2011 à 11:21

Par Jean Gagnon

Malgré l'essor de la gestion indicielle et la multiplication des fonds négociés en Bourse qui rendent possible les investissements sectoriels et régionaux, l'idée de dénicher les meilleurs titres attire toujours un grand nombre d'investisseurs.

Pour eux, bien que les méthodes soient différentes, le but est le même. Mettre la main sur les titres de sociétés qui ont le plus fort potentiel d'amélioration, tout en étant les moins risqués.

Pour y arriver, certains s'appuient sur l'analyse économique fondamentale. Plusieurs examinent les données disponibles, tels les profits et les dividendes. D'autres cherchent à déceler les titres en plein essor. C'est la recherche du momentum. Enfin, beaucoup préféreront faire abstraction de toutes ces données et concentreront leurs efforts à déterminer la tendance du prix des titres, en étudiant l'historique de leur variation. C'est l'analyse technique.

Ces méthodes ont chacune leurs mérites. Et, pour mieux les comprendre, Les Affaires a demandé à cinq gestionnaires de portefeuille utilisant des méthodes différentes d'expliquer leur façon de faire et d'indiquer quelques aubaines dénichées grâce à leur approche.

L'économie, les dirigeants comme toile de fonds

Pierre Bernard

Industrielle Alliance

C'est par ses lectures qu'il perçoit les changements économiques et sociaux. " La démographie est généralement la grande toile de fond ", dit-il.

À partir de là, il part à la chasse aux aubaines en multipliant les rencontres avec les dirigeants d'entreprises. Ce contact direct lui permet de comprendre comment l'entreprise a été lancée, comment elle est gérée et comment elle a évolué au gré des cycles économiques.

C'est ce qui l'a amené au cours de la dernière année à acheter les actions de Dollarama. L'entreprise, un détaillant qui vend des articles à très bas prix, a fait son entrée en Bourse en octobre 2009. Moins d'un an et demi plus tard, le titre avait déjà gagné 50 %.

Dans le créneau de la consommation, Dollarama jouit d'une position idéale, estime Pierre Bernard. La récente récession a incité les consommateurs à vouloir payer le moins cher possible et à éviter de s'endetter. " C'est ce que Dollarama leur offre ", dit-il.

Le titre n'est peut-être plus l'aubaine qu'il était l'an dernier, mais le gestionnaire de l'Industrielle Alliance pense le conserver encore longtemps. " Avec Larry Rossy et Stéphane Gonthier, cette société peut compter sur une direction hors pair ", estime-t-il.

Pierre Bernard a investi également dans CCL Industries. Il s'agit du plus important fabricant d'étiquettes de toutes sortes. Signe que les dirigeants sont alertes, l'entreprise a su se départir des portefeuilles n'offrant plus de croissance, tel l'aérosol. Depuis un an et demi, le titre est passé de 20 à 34 $.

Un examen attentif du commerce en région éloignée l'a aussi conduit à acheter les actions de North West Company, la plus grande chaîne de détaillants du Nord-Ouest. " C'est le Walmart du Nord-Ouest ", compare-t-il. Le titre a chuté de 35 % lors de la récession de 2008-2009, mais il a repris l'ensemble du terrain perdu depuis.

+ 65 % Hausse des profits nets de CCL Industries en 2010.

À la recherche d'entreprises exceptionnelles

François Rochon

Giverny Capital

On pourrait dire de lui qu'il appartient à la catégorie des investisseurs GARP (growth at a reasonable price), soit les gestionnaires qui recherchent les sociétés à fort potentiel de croissance, mais dont le prix des actions est encore abordable. Lui se dit plutôt à la recherche de " business exceptionnelles ".

Sa première source d'information est le Value Line, un répertoire d'analyse d'entreprises dont les résultats sont présentés sur une seule page. " Cela permet de se faire rapidement une idée de leurs dividendes et de la croissance de leurs bénéfices ", dit-il.

Une fois la première sélection effectuée, M. Rochon se penchera sur trois principaux facteurs. D'abord, le rendement des capitaux propres qui indiquera la qualité du bilan financier de l'entreprise. Puis, il cherchera à déterminer si l'entreprise jouit d'un avantage concurrentiel marqué dans son secteur. Enfin, il voudra s'assurer que les dirigeants sont exceptionnels, rien de moins.

De plus, François Rochon n'investira que dans les entreprises dont il comprend très bien les activités. Par exemple, Potash Corp ne l'intéresse pas, car les perspectives de rendement dépendent beaucoup trop de l'évolution du prix de la potasse, qui est difficile à prévoir.

Il préfère plutôt Groupe MTY. La performance et la situation de l'entreprise de Saint-Laurent sont solides, selon lui. Le prix de l'action a gagné plus de 50 % depuis un an, et a triplé au cours des cinq dernières années.

M. Rochon recherche des entreprises dont il pourra détenir les actions longtemps. Comme Fastenal Company, qui meuble son portefeuille depuis 1998. Il s'agit d'un grossiste dans la distribution de produits industriels et de construction qui se négocie sur la Bourse Nasdaq. " Le cours de l'action a presque été multiplié par 10 depuis qu'on a commencé à l'acheter ", dit-il.

Plus récemment, durant la dernière année, il a commencé à accumuler des actions de Stryker Corp, qui se négocient à la Bourse de New York. Dans le secteur de la technologie orthopédique, l'entreprise est un leader dans les principaux produits qu'elle fabrique, selon lui.

1 725 Nombre de restaurants que compte Groupe MTY par rapport à 1 570, l'an dernier, à la suite de l'achat de Groupe Valentine.

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