Comment conjuguer sécurité et rendement dans un FERR

Publié le 08/10/2009 à 11:30

Comment conjuguer sécurité et rendement dans un FERR

Publié le 08/10/2009 à 11:30

J'ai un REER d'une valeur de 210 000 $ que je devrai convertir en FERR en décembre prochain. Il est composé à 70 % de certificats de dépôt garantis, d'obligations gouvernementales et d'actions privilégiées de deux banques canadiennes et à 30 % de fonds communs d'actions. Compte tenu que je devrai bientôt effectuer des retraits obligatoires chaque année, je me demande s'il ne vaudrait pas mieux de composer tout de suite mon FERR d'obligations gouvernementales et de certificats de placement garantis. Sinon, comment procéder pour ne pas avoir à effectuer des ventes d'actions quand ce ne sera pas avantageux ? Que me conseillez-vous ? - J.T.

Je présume que vous avez ou aurez bientôt 71 ans, soit l'âge où vous devez convertir votre régime enregistré d'épargne-retraite (REER) en une ou diverses sources de revenu de retraite. Le fonds enregistré de revenus de retraite (FERR) est une option, l'autre étant l'achat d'une rente. Vous envisagez de placer tout votre capital dans des titres garantis (obligations et certificats de placement). Cette stratégie est probablement motivée par l'effet dévastateur de la crise financière sur les cours boursiers et la valeur de vos fonds communs d'actions.

Même si les Bourses ont fortement rebondi depuis mars, vous craignez peut-être une éventuelle rechute. Je comprends votre réaction. Toutefois, j'estime que votre portefeuille est assez bien diversifié et que vous ne devriez pas y apporter de changements majeurs. En fait, ce serait une erreur de réduire sensiblement votre pondération en actions. La raison en est simple : une grande partie de votre portefeuille vous procure des revenus stables et la sécurité. Par contre, à long terme, ces placements ne vous procureront pas un rendement suffisant pour vous protéger adéquatement de la hausse du coût de la vie.

Si on présume que le taux d'inflation s'établira à 3 % par année, dans 10 ans votre pouvoir d'achat sera de 35 % moins élevé qu'actuellement (80 % d'ici 20 ans !). Si l'inflation est de 4 %, vous perdrez presque la moitié de votre pouvoir d'achat en seulement 10 ans. Concrètement, cela signifie que votre capital de 210 000 $ ne vaudra plus que 100 000 $ en dollars d'aujourd'hui lorsque vous aurez 81 ans.

Dans ce contexte, conserver 30 % en actions me paraît un minimum. Par ailleurs, pour éviter d'avoir à vendre vos actions au pire moment (à la Bourse, une des clés du succès est de pouvoir choisir le moment pour vendre), une technique simple de rééquilibrage s'impose. La Bourse peut s'apprécier beaucoup pendant une année, de sorte que la valeur de vos fonds d'actions pourrait augmenter au point de représenter 45 % de votre capital. Il suffira alors de vendre suffisamment de parts pour retrouver une pondération en actions de 30 %. Un exemple : vous avez actuellement 63 000 $ en fonds d'actions. La Bourse pousse cette valeur à 94 000 $.

Vous avez donc un portefeuille de 241 000 $ (pour simplifier, on suppose que la valeur de vos autres actifs est stable). Et les actions représentent maintenant 39 % de votre portefeuille (94 000 $/241 000 $). Pour retrouver une pondération de 30 %, soit 72 300 $ (0,3 X 241 000 $), vous devez vendre pour 21 700 $ de vos fonds (94 000 $-72 300 $). Vous devriez faire cet exercice de rééquilibrage une fois l'an (au maximum deux). Si vous constatez que votre entourage et les médias sont portés par une euphorie boursière, ce sera le signal qu'il est temps de songer à rééquilibrer votre portefeuille. À tout le moins, il est essentiel de faire cet exercice lorsque vous vous préparez à faire votre retrait minimal obligatoire du REER.

Au fil des ans, il sera sage de réduire votre pondération en actions, mais faites-le progressivement, de façon à ce que les actions ne représentent que 20 % du portefeuille à votre 80e anniversaire. Enfin, assurez-vous que vos fonds communs sont bel et bien spécialisés dans les actions, et qu'il ne s'agit pas de fonds équilibrés. Dans votre cas, vous n'avez pas besoin de fonds équilibrés, puisqu'une partie suffisante de votre capital est composée de placements garantis.

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