Combien de produits doit compter votre portefeuille ?

Publié le 25/06/2011 à 00:00, mis à jour le 30/09/2011 à 16:05

Combien de produits doit compter votre portefeuille ?

Publié le 25/06/2011 à 00:00, mis à jour le 30/09/2011 à 16:05

Nous désirons tous limiter les risques au sein de notre portefeuille. Il est toutefois impossible de dégager, à long terme, un rendement supérieur à celui des obligations d'épargne sans prendre certains risques.

Un risque représente aussi une occasion d'encaisser une prime de rendement à long terme. Par exemple, les obligations d'entreprises comportent un risque de fluctuations de taux d'intérêt et un risque de crédit. Les actions comportent les mêmes risques, auxquels s'ajoute un risque de croissance.

Les objectifs principaux de la gestion d'un portefeuille sont donc d'identifier les grandes catégories de risques, de déterminer comment s'exposer à ces risques et comment les diversifier, et surtout de les gérer en fonction de notre tolérance.

Les investisseurs ont accès à des milliers de produits financiers. Malgré cela, plusieurs études montrent qu'un nombre limité de catégories d'actifs suffit pour bénéficier d'une bonne diversification.

Ainsi, pour la très grande majorité des investisseurs, il serait difficile d'améliorer la diversification globale obtenue avec plus de la moitié des huit catégories d'actifs citées dans le tableau ci-dessus, à condition que des produits d'investissement appropriés soient utilisés. Les investisseurs ont généralement un biais domestique en actions pour des raisons fiscales, mais aussi parce qu'ils connaissent mieux ces produits.

Un investisseur disposant de plus de 100 000 $ pourra facilement investir dans tous ces produits à faible coût, tandis qu'un investisseur moins fortuné devra faire quelques compromis pour réduire ses frais de rééquilibrage de portefeuille.

Investir dans chaque catégorie d'actifs

Certains investisseurs, dont l'approche de la gestion est plus tactique et donc guidée par des vues particulières sur les marchés, pourraient s'exposer à des segments d'actifs plus spécifiques (énergie, aurifères, banques, etc.). Toutefois, cette approche n'est pas recommandée aux investisseurs moyens, car elle nécessite des compétences que peu d'entre eux possèdent. De plus, elle exige des rééquilibrages de portefeuille plus fréquents, donc plus coûteux.

Le plus souvent, il est donc préférable d'investir dans chacune des grandes catégories d'actifs et de bien gérer le risque global du portefeuille au fil du temps (un aspect souvent négligé dont nous traiterons lors d'une prochaine parution). Complexifier l'allocation au moyen de produits à la mode n'est généralement pas rentable. La gestion doit demeurer simple, stable et cohérente.

Une grande variété de produits

D'une part, il est essentiel d'offrir une version indicielle de tous les grands marchés. De plus, le biais domestique d'allocation impose la création de nombreux produits pour chaque marché.

D'autre part, les produits de gestion passive (voir le cinquième article de la série, publié le 7 mai 2011), que certains considèrent plus efficients que les indices traditionnels à long terme, sont de plus en plus nombreux. Plusieurs analyses démontrent qu'ils peuvent dégager de 1 % à 2 % de plus en moyenne par année sur 10 ans, mais avec des écarts de rendement significatifs par rapport aux indices traditionnels.

Toutefois, les produits indiciels et passifs demeurent en nette minorité par rapport aux produits de gestion active et aux nombreux produits spécialisés. Il n'est pas évident que la multiplication des produits depuis 30 ans et les frais afférents plus élevés associés aux produits spécialisés aient été bénéfiques pour l'investisseur. Par exemple, selon John C. Bogle, fondateur du groupe Vanguard, alors que le nombre de fonds communs a augmenté de 68 à plus de 8 000 de 1945 à 2003 et que le nombre de transactions au sein du fonds moyen a été multiplié par six, la proportion du rendement obtenu par l'investisseur par rapport à un rendement indiciel a baissé de 89 % (1945-1965) à moins de 79 % (1983-2003). Réduire les frais et maintenir une allocation simple regroupant les principaux risques de marché est généralement payant à long terme.

LES HUIT PRINCIPALES CLASSES D'ACTIFS

Obligations domestiques de qualité

Obligations globales de moindre qualité

Actions Canada grande capitalisation

Actions Canada privilégiées

Actions globales grande capitalisation

Actions globales petite capitalisation

Actions marchés émergents

Actions ressources

par Jacques Lussier, CFA, chef de stratégies, Christian Felx, CFA, gestionnaire de portefeuille, et Richard Guay, CFA, professeur titulaire en finance et Fellow Cirano

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