Cinq choses à faire quand le marché s'écroule

Publié le 26/08/2015 à 08:44

Cinq choses à faire quand le marché s'écroule

Publié le 26/08/2015 à 08:44

Le marché a connu des remous au cours des quelques derniers jours, les inquiétudes relatives à la Chine, à la hausse des taux d’intérêt et à la faiblesse du secteur des marchandises ayant déferlé en même temps en un raz-de-marée d’inquiétudes. C’est une période éprouvante pour les investisseurs, qui invoquent un niveau de stress qui n’a pas été aussi aigu depuis 2011, au plus profond de la crise de la zone euro, et qui évoquent les mauvais souvenirs de 2008.

Ces périodes nous incitent à vouloir faire quelque chose, mais céder à la panique est rarement une bonne stratégie. Prenez plutôt quelques instants pour passer ces étapes en revue et penser à vos propres placements et à votre plan à long terme. Vous saurez ainsi si agir s’impose, et si c’est le cas, vous saurez exactement ce qu’il faut faire.

1. Vérifiez votre répartition d’actifs et vos réserves de liquidités

Si vous dépendez de votre portefeuille pour vos besoins quotidiens, il faudra vous assurer que vous avez les réserves liquides nécessaires pour couvrir vos dépenses à moyen et à long termes. Vendez des avoirs qui ont dépassé votre cible de répartition d’actifs et renforcez ceux qui ne l’ont pas atteinte (y compris les liquidités, si votre participation à cette catégorie d’actif est faible), plutôt que de vendre des titres parce qu’ils sont en difficulté. Et résistez à l’envie de trop bien approvisionner le segment de vos placements destiné à financer un ou deux ans de frais de subsistance éventuels.

2. Pensez à votre plan à long terme

Si vous n’êtes pas à la retraite et que vous n’avez pas besoin de réserves liquides, la meilleure chose à faire serait peut-être de ne rien faire, à moins que vos cibles de répartition d’actifs soient totalement irréalistes. Souvenez-vous que si vous modifiez de façon substantielle la répartition d’actifs de votre portefeuille, vous modifiez spectaculairement, par la même occasion, votre plan de placement à long terme. Avant de le faire, songez à votre stratégie pour ce nouveau portefeuille, et demandez-vous s’il vous mènera là où vous souhaitez vous trouver dans 10, 20 ou 30 ans.

Souvenez-vous que la plupart des gens, même ceux qui sont à la retraite, ont besoin du potentiel de bénéfices à long terme associé aux actions pour s’assurer qu’ils atteindront leurs objectifs financiers. Il est vrai qu’il est parfois difficile de détenir des actions à court terme, mais c’est le prix à payer pour les rendements plus élevés à plus long terme que peut offrir un portefeuille d’actions bien diversifié. Si vous avez déterminé que vous avez besoin d’actions pour votre plan à long terme, une correction du marché à court terme ne devrait pas changer ce besoin.

Et si vous pensez que vous pouvez vendre des actions maintenant et les racheter plus tard quand elles atteignent un creux, réfléchissez-y à deux fois. Combien de fois après 2008 a-t-on pensé que le marché allait remonter? Il n’y a aucune sonnette magique qui va tinter quand les actions sont prêtes à remonter. Entre-temps, les investisseurs qui sont coincés dans des placements marginaux peuvent manquer le gros d’une reprise et, de ce fait, une portion importante des rendements à plus long terme des actions.

 

3. N’oubliez jamais les évaluations

Après la liquidation de lundi, l’ensemble du marché boursier américain sera probablement sous-évalué de plus de 10 %. Il s’agit d’une estimation moyenne de juste valeur des titres couverts par Morningstar par rapport aux évaluations actuelles du marché. Si la liquidation continue de s’intensifier, ce rabais ne fera qu’augmenter.

Pensez à tout actif tangible que vous détenez : une maison ou une œuvre d’art. Vous ne le vendriez pas si l’acheteur ne vous en offrait pas le bon prix. Il devrait en aller de même de vos avoirs boursiers. Si vous n’avez pas besoin d’argent liquide maintenant, pourquoi les vendre quand ils sont déprimés? Si vous avez besoin de vendre pour combler un besoin essentiel, il faut vendre. Mais si vous n’avez pas besoin de vendre, ne transformez pas les pertes sur papier en pertes réelles.

Il peut aussi être utile de garder à l’esprit la performance à plus long terme. Ces derniers jours ont vraiment été pénibles mais n’oubliez pas que le S&P 500 a enregistré un rendement d’environ 15 % par an au cours des cinq dernières années. Une fois que la valeur d’un actif quel qu’il soit s’apprécie bien au-delà de la norme historique des rendements pendant une période soutenue, il n’est pas surprenant que l’on assiste à une période d’ajustement.

4. Préparez-vous à la chasse les aubaines

Lundi matin, la juste valeur du marché boursier américain se situait à 0,92. Cela signifie que l’action médiane de l’univers couvert par Morningstar était sous-évalué de 8 % avant l’ouverture du marché lundi. Si la liquidation se poursuit aujourd’hui, le marché aura l’air encore plus sous-évalué. Cela signifie que certains titres, notamment des avoirs à bastille économique forte, pourraient commencer à paraître sous-évalués. Avec la montée récente des actions, le nombre de sociétés exceptionnelles (à forte bastille) se vendant au rabais rétrécit comme une peau de chagrin. Ces corrections du marché peuvent fournir à ceux qui recherchent la valeur l’occasion qu’ils attendaient.

Mais avant de vous lancer, gardez un peu de recul. Notre estimation de juste valeur a baissé à 0,8 en 2011 et 0,55 en 2008-2009. Nous ne voulons pas dire que c’est là que se dirige le marché actuel, personne ne peut en être sûr. Nous nous bornons à signaler que les marchés qui ont chuté peuvent chuter encore davantage. Les meilleurs investisseurs axés sur la valeur sont souvent précoces, et voient parfois leurs titres perdre pas mal de valeur avant de se reprendre.

Les investisseurs qui recherchent les aubaines doivent être prêts à cette possibilité et devraient rechercher les firmes les plus solides qui peuvent résister aux conjonctures difficiles et même profiter de la faiblesse de leurs concurrents. Les actions à forte bastille ayant une faible incertitude sont un bon point de départ. Lorsque ces avoirs obtiennent 4 ou 5 étoiles (c’est à dire qu’ils se négocient à un bon rabais par rapport à leur juste valeur), examinez-les de plus près. 

5. Encore sous pression? Décompressez un peu !

Lorsque le marché s’écroule, on a parfois besoin d’une soupape de sécurité. S’il vous est utile de vendre une petite portion (comme 5 %) de votre participation en actions et de convertir le produit de la vente en liquidités, si cela vous empêche de vendre la totalité de vos actions et de jeter aux orties votre plan à long terme, laissez échapper un peu de vapeur. Mais après ça, n’écoutez plus les nouvelles, éloignez-vous et respirez profondément. Pensez à votre plan à long terme et aux actifs qu’il vous faut pour les réaliser. Pensez que le marché a déjà connu, plusieurs fois cette situation, et même pire. Souvenez-vous que ces crises de stress sont la raison pour laquelle les actions ont dès le départ des rendements supérieurs à d’autres catégories d’actifs. Si les actions étaient pépères et en odeur de sainteté tout le temps, elles n’auraient pas le même potentiel de rendement. Et votre portefeuille à long terme en souffrirait.

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.