Bon, pas bon, d'investir par thématique? Quatre experts se prononcent


Édition du 18 Avril 2015

Bon, pas bon, d'investir par thématique? Quatre experts se prononcent


Édition du 18 Avril 2015

Ian Gascon, président de Placements Idema, ne s'en cache pas : il n'est pas très excité par les thématiques présentées, préférant la gestion indicielle et des FNB traditionnels. «Il est possible d'investir à meilleur coût que celui proposé par ces produits plus spécialisés. L'investisseur qui possède quelques FNB inusités et qui débourse 60 points de base de plus en frais de gestion par produit se trouve à détenir une partie du marché à fort prix», estime le spécialiste.

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Même son de cloche du côté de Guy Lalonde, gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale. «Je prône une gestion du risque adéquate, par l'intermédiaire d'un grand nombre de catégories d'actifs et par le rééquilibrage du portefeuille de façon systématique et périodique», dit-il. Pour une diversification optimale à faible coût, M. Lalonde investit le noyau d'un portefeuille en gestion indicielle. Il se tient loin de tout ce qui est plus «ésotérique». «Et je sélectionne les FNB parmi ceux dont le ratio des frais de gestion est d'un maximum de 30 points de base», confie-t-il.

Avant de jeter votre dévolu sur l'un ou l'autre de ces produits plus exotiques, rappelez-vous que les thèmes à la mode ne sont pas nécessairement porteurs en soi. Guy Lalonde suggère d'opter pour la simplicité quant à l'approche et d'être discipliné en ce qui concerne la philosophie d'investissement. «Vous devez comprendre dans quoi vous investissez, exactement. Comment cet ajout cadrerait-il dans votre portefeuille, en fonction de votre profil d'investisseur ?» rappelle de son côté Ian Gascon.

Des idées à creuser...

Ce dernier avoue cependant que l'iShares Global Clean Energy ETF (Nasdaq, ICLN) lui semble intéressant. La thématique de l'énergie propre est parfois exigée de certains clients, et M. Gascon se tourne vers ce FNB pour construire un portefeuille socialement responsable. «Il n'y a pas beaucoup d'options de ce côté», dit-il, en rappelant que le FNB est concentré dans une poignée de titres.

Yves Rebetez, éditeur du site spécialisé sur les FNB ETF Insight, souligne la saine diversification que peuvent procurer des thèmes d'investissement tels que l'agriculture et les infrastructures. L'expert rappelle du même souffle que certaines thématiques - suivre les initiés et les gourous, par exemple - relèvent davantage d'une philosophie fondée sur la sélection de titres individuels que d'une exposition globale et diversifiée aux marchés, proposée habituellement par les FNB.

François Têtu, vice-président et conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins, considère la thématique des rachats d'actions comme étant très intéressante. «Ça démontre notamment un contrôle rigoureux des finances de l'entreprise», dit-il. Interrogé sur la proportion du portefeuille que l'investisseur avisé pourrait consacrer à ce type de FNB inusités, M. Têtu souligne que les stratégies alternatives «peuvent représenter jusqu'à 10 % du portefeuille d'un investisseur dont la tolérance au risque est adéquate».

... et des choix à proscrire !

À l'unanimité, les quatre experts suggèrent d'éviter le FNB United States Oil (NY, USO), soulignant la trop grande volatilité du produit et l'absence de valeur d'un investissement dans des contrats à terme pétroliers (futures). «L'exposition directe au pétrole comporte des risques bien différents comparativement à un investissement en actions dans une société pétrolière», explique d'ailleurs Yves Rebetez.

Finalement, et avant d'investir dans un FNB nouvellement lancé, Ian Gascon préfère patienter et attendre d'avoir un certain historique sous la main. «Les émetteurs multiplient actuellement l'offre de FNB disponibles, et davantage de dissolutions pourraient survenir si certains de ceux-ci n'attiraient pas l'attention des investisseurs», conclut-il.

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