Analyse : encore du potentiel de croissance en Bourse

Publié le 06/08/2009 à 00:00

Analyse : encore du potentiel de croissance en Bourse

Publié le 06/08/2009 à 00:00

Par François Rochon

C'est ce que prévoient des stratèges réputés, dont Pierre Lapointe, de la Financière Banque Nationale. Il souligne qu'en dépit de la forte hausse des Bourses depuis mars, les ratios cours-bénéfice des entreprises américaines sont encore plus attrayants qu'ils ne l'étaient avant le rebond printanier.

"En général, à la fin des récessions, les ratios cours- bénéfice s'accroissent", dit M. Lapointe. Or, les titres des entreprises du S&P 500 s'échangent actuellement en moyenne à 12,6 fois le bénéfice prévu en 2010, soit moins qu'il y a deux mois (ratio de 12,8) et qu'en début d'année (ratio de 13). Le stratège en conclut que les analystes étaient sans doute trop pessimistes au début de l'année et que les prévisions de bénéfice continueront d'être revues à la hausse au cours des prochaines semaines.

Plusieurs gestionnaires de portefeuilles sont du même avis. Ils croient que les indices boursiers sont revenus, de façon durable, à des évaluations plus normales.

Selon Pierre Bernard, portefeuilliste chez IA Clarington, le S&P/TSX de Toronto se rapproche d'une cible de 11000 points et devrait se maintenir à ce niveau. La Bourse, comme c'est toujours le cas, anticipe la reprise, et l'amélioration prochaine de l'économie viendra consolider les marchés boursiers. "La Chine prend le relais des États-Unis comme moteur de l'économie", explique M. Bernard.

Pour profiter de nouveaux gains, il recommande d'adopter maintenant une stratégie de placement plus active.

"On peut prévoir des gains dans des secteurs plus dépendants de l'économie, comme l'énergie, l'industrie et les biens de consommation."

Pas trop tard pour en profiter

Il n'est pas trop tard pour profiter du fort potentiel haussier, dit M. Bernard, à condition de sélectionner les bons titres. "Les gagnants émergent plus forts que jamais." Il nomme Research In Motion, CGI et les banques canadiennes.

Miguel Mediavilla, vice-président de Globevest Capital, voit encore des occasions dans des titres américains comme AT&T, Caterpillar et Intel. "Ils progresseront, parce que les investisseurs déchantent devant les placements peu risqués, aux rendements très faibles", dit-il.

Par ailleurs, le bénéfice de nombreuses entreprises est dopé par l'affaiblissement de la concurrence. Ainsi, le secteur financier américain se "canadianise", c'est-à-dire que les survivants vont prospérer dans un environnement beaucoup moins concurrentiel, croit M. Mediavilla.

Le secteur de la technologie américaine est aussi attrayant, malgré les résultats trimestriels décevants d'entreprises comme Microsoft, dit-il. "Les gens peuvent reporter de quelques mois l'achat d'ordinateurs, mais ne pourront pas y renoncer à long terme."

Si plusieurs experts financiers adoptent des vues optimistes, certains restent tout de même très prudents. C'est le cas de Jason Todd, stratège de Morgan Stanley. À la suite de la reprise des derniers mois, il conseille à ses clients d'encaisser leurs gains. Il croit que l'embellie économique sera éphémère, car la hausse récente du bénéfice des entreprises provient surtout de réductions de coûts, et non d'une hausse des revenus.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?