Comment s'assurer que les dépenses ne grimpent pas trop après une hausse de salaire

Publié le 17/05/2022 à 13:12

Comment s'assurer que les dépenses ne grimpent pas trop après une hausse de salaire

Publié le 17/05/2022 à 13:12

Par La Presse Canadienne

La dérive du mode de vie peut également se produire chez les travailleurs indépendants aux revenus sporadiques. (Photo: La Presse Canadienne)

Au début avril, Kelsey Cruz a fait ce que plusieurs font en cette période de faible chômage et de forte demande de talents: elle a quitté un emploi qu’elle aimait pour un autre qui lui promettait de nouveaux défis et un salaire plus élevé.

Dans son nouveau rôle, la Torontoise de 26 ans a réussi à obtenir une augmentation de salaire de 40 000$ par an, mais elle s’inquiète malgré tout des dépenses excessives, alors que son style de vie grimpe avec son salaire, surtout dans un contexte où l’inflation est si élevée.

«J’ai l’impression que plusieurs de mes amis et des gens avec qui je me tiens vivent une situation similaire. Tous se débrouillent bien, alors parfois on a le sentiment d’essayer de les suivre, et cela peut coûter cher», a-t-elle confié.

Cindy Marques, cofondatrice et cheffe de la direction de MakeCents, une société de coaching financier pour la génération Y, indique qu’elle assiste souvent à une dérive du style de vie, un phénomène où les dépenses discrétionnaires pour des articles non essentiels semblent augmenter parallèlement au salaire de quelqu’un, avec des clients qui sont pourtant pris dans un cycle où ils règlent leurs factures d’un chèque de paie à l’autre. Même après avoir obtenu une augmentation ou un nouvel emploi avec un salaire plus élevé, ils restent coincés à vivre d’un chèque de paie à l’autre.

«Sans le savoir, ils finissent lentement par ajuster leur accord de dépenses en fonction de l’argent dont ils disposent. Ils finissent par tout utiliser sans vraiment améliorer leur situation financière», observe Cindy Marques.

La dérive du mode de vie peut également se produire chez les travailleurs indépendants aux revenus sporadiques, explique Cindy Marques. Qu’ils passent un bon mois ou un mois serré, tout revenu supplémentaire finit toujours par être dépensé.

Kelsey Cruz a dit qu’elle avait déjà vu ses dépenses grimper. Depuis qu’elle a son nouvel emploi, elle dépense ces revenus supplémentaires pour les courses quotidiennes chez Starbucks, sort davantage dans les bars et les restaurants et prend des trajets Uber sans hésiter.

«Il y a tellement de dépenses mensuelles qui sont si inutiles, mais depuis que je gagne plus d’argent, je me dis que c’est OK parce que je peux me le permettre et parce que j’ai tendance à me dire que “je le mérite” quand vient le temps de dépenser de l’argent.»

Un plan pour l’argent supplémentaire

Combattre cette progression du style de vie se résume à suivre ses dépenses, estime Cindy Marques. La plupart des problèmes surviennent lorsqu’on ne sait pas comment l’argent entre et sort de son compte.

«Inconsciemment, on finit par ajuster nos propres dépenses en fonction de ce qu’on voit qui est disponible dans le compte de chèques, explique-t-elle. Rien ne semble vraiment différent.»

Au lieu de cela, ceux qui reçoivent une augmentation devraient préparer un plan pour l’argent supplémentaire qu’ils vont gagner. Si cela n’est pas lié à la couverture des coûts de l’inflation, Cindy Marques recommande aux Canadiens de mettre en place des cotisations d’épargne automatiques afin d’utiliser une partie, ou la totalité, de ces fonds supplémentaires pour augmenter leur valeur nette.

Cindy Marques raconte qu’elle le faisait avec ses propres revenus afin que la «future Cindy» puisse bénéficier de ses économies, qu’elle appelle son fonds de liberté.

«La façon dont je considère ce genre de choses est de se permettre de dépenser plus parce qu’on gagne davantage, mais aussi de se permettre de dépenser cet argent dans l’avenir», indique-t-elle.

Pour ceux qui se demandent s’ils devraient utiliser l’argent supplémentaire pour améliorer leur style de vie, Cindy Marques croit qu’il faut regarder ces situations au cas par cas.

Par exemple, si on rêve de louer un appartement plus grand depuis le début de la pandémie, mais que cela a toujours paru hors de portée financièrement, une augmentation serait un bon moment pour envisager d’allouer plus d’argent à un déménagement.

Cependant, si on pense sporadiquement à des choses qu’on peut acheter et dont on n’avait pas nécessairement besoin auparavant, il vaut mieux résister à la tentation que de faire un achat immédiatement, estime-t-elle.

Dans le cas de Kelsey Cruz, elle réussit à trouver le bon équilibre entre épargner et profiter des fruits de son travail acharné.

«Avec le nouvel emploi, j’ai dû examiner mes finances et créer un nouveau budget pour m’assurer d’économiser davantage, mais j’ai également alloué plus d’argent aux divertissements et aux services de soins personnels, pour les ongles et la coiffure.»

 

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