Certains réclament des modifications à cette mesure.
Le patron de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a vigoureusement défendu jeudi la simulation de crise des taux d’intérêt hypothécaires, alors que certains réclament des modifications à cette mesure.
« La simulation de crise fait exactement ce qu’elle est censée faire », a écrit le président et premier dirigeant de la SCHL, Evan Siddall, dans une lettre au Comité permanent des finances, dénonçant les accusations de conséquences imprévues.
La simulation de crise exige que les emprunteurs potentiels soient toujours en mesure d’effectuer des paiements, même confrontés à une hausse des taux d’intérêt ou à une baisse de leur revenu.
Elle s’appliquait originalement aux hypothèques assurées ou aux emprunteurs dont la mise de fonds initiale était inférieure à 20 % du prix d’achat avec un taux d’intérêt variable et une durée inférieure à cinq ans.
En octobre 2016, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, l’a étendu aux prêts hypothécaires de cinq ans. Le Bureau du surintendant des institutions financières a modifié sa ligne directrice B-20 en janvier 2018 pour y inclure les prêts hypothécaires non assurés ou ceux dont la mise de fonds initiale est supérieure à 20 %.
L’objectif de cette décision était de faire baisser les prix des logements et de protéger les Canadiens des emprunts excessifs.
« L’abordabilité du logement est la raison d’être de la SCHL et nous plaiderons toujours en sa faveur », a écrit M. Siddall.
Selon M. Siddall, les changements apportés aux exigences en matière de simulations de crise depuis 2010 ont permis de maintenir les prix des logements inférieurs de 3,4 %, à l’échelle nationale, par rapport au niveau où ils se seraient trouvés autrement.
« Les détracteurs de la simulation de crise ignorent le fait que les prix élevés des habitations sont, selon toute évidence, la raison expliquant pourquoi l’accession à la propriété est hors de portée. »
Certains groupes et économistes ont réclamé des changements à la ligne directrice B-20, alors que les ventes de propriétés et les prix de l’immobilier chutent partout au Canada.
Dans un rapport publié le mois dernier, l’économiste en chef adjoint de Marchés mondiaux CIBC, Benjamin Tal, recommandait de repenser la simulation de crise en faisant valoir que cette mesure représentait plus de la moitié de la baisse de 25 milliards $, ou huit pour cent, des nouveaux prêts hypothécaires l’an dernier. M. Tal a soutenu que la simulation était nécessaire, mais qu’elle pourrait être rendue plus flexible en prenant en compte, par exemple, la hausse des taux d’intérêt.
La semaine dernière, le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, avait promis de « retravailler » la simulation de crise « qui a rendu le rêve de l’accession à la propriété hors d’atteinte pour un grand nombre de Canadiens partout au pays ».
M. Siddall a dénoncé les critiques qui ont demandé que la simulation de crise soit assouplie et d’autres mesures, telles que l’offre de prêts hypothécaires de 30 ans.
Ces mesures auraient pour effet de gonfler les prix de l’immobilier de 1,0 % à 2,0 % dans les grandes villes canadiennes, a-t-il affirmé, tout en stimulant le recours à l’emprunt.
« Mon travail consiste à vous conseiller de vous méfier de cette myopie insouciante et à protéger notre économie de conséquences tragiques possibles », a-t-il affirmé, demandant au comité de « voir plus loin que les intérêts personnels » de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations, de l’Association des professionnels hypothécaires du Canada et de l’Ontario Real Estate Association.