FMI: le Canada ne devrait pas assouplir ses règles hypothécaires
La Presse Canadienne|Publié le 21 mai 2019«Cela serait malvenu, car la dette des ménages reste élevée», explique-t-il dans un rapport.
Le Fonds monétaire international estime que le niveau d’endettement des ménages canadiens est toujours trop élevé pour justifier des changements aux politiques qui encourageraient une activité accrue sur les marchés immobiliers du pays.
Le chef conservateur Andrew Scheer s’est engagé la semaine dernière à modifier la simulation de crise imposée aux demandeurs de prêts hypothécaires, mise en place par les libéraux, afin de rendre l’achat d’une maison plus abordable pour les Canadiens.
Dans un nouveau rapport, le FMI estime toutefois qu’il serait « mal avisé » de stimuler l’activité dans ce secteur, suggérant que le Canada vise plutôt à ralentir progressivement les marchés immobiliers surchauffés afin de réduire les risques pour l’économie.
Le rapport du personnel de l’organisation, écrit dans la foulée d’une visite officielle au Canada, appelle à des priorités politiques axées sur le maintien d’un système financier sain, la coopération renforcée entre les gouvernements fédéral et provinciaux, et les réformes structurelles visant la croissance de la productivité.
Le resserrement des règles en matière de prêts hypothécaires, introduit par le ministre des Finances, Bill Morneau, oblige les emprunteurs potentiels à se soumettre à une simulation de crise afin de déterminer s’ils pourraient effectuer leurs paiements hypothécaires même s’ils étaient confrontés à des taux d’intérêt plus élevés ou à un revenu inférieur.
Dans un rapport publié le mois dernier dans lequel il était recommandé de repenser la simulation de crise, l’économiste de la Banque CIBC, Benjamin Tal, faisait valoir que cette mesure représentait plus de la moitié de la baisse de 25 milliards $, ou huit pour cent, des nouveaux prêts hypothécaires l’an dernier.
« Des pressions sont exercées sur le gouvernement pour qu’il relâche la politique macroprudentielle ou adopte de nouvelles mesures qui renforcent l’activité immobilière », a affirmé le FMI dans son rapport.
« Cela serait malvenu, car la dette des ménages reste élevée et un ralentissement graduel du marché immobilier est souhaitable afin de réduire la vulnérabilité. »