Source : JLR
Il y a deux ans, j’ai rédigé un article de blogue sur les hausses du prix médian des unifamiliales sur 10 ans dans les 100 plus importantes villes du Québec en termes de nombre de ventes d’unifamiliales. À ce moment, la ville où les prix avaient crû le plus fortement entre 2006 et 2016 était Rouyn-Noranda avec un bond de 136%. En 2e position se trouvait alors Val-d’Or. Les prix avaient grandement augmenté en Abitibi-Témiscamingue après une croissance importante de la valeur des métaux entre 2006 et 2011.
Ces deux villes ont toutefois perdu quelques rangs au classement cette année. Rouyn-Noranda se situe maintenant au 4e rang avec un gain de 77% du prix médian entre 2008 et 2018 et Val-d’Or au 3e rang avec un bond de 82%, selon les données colligées par JLR, à partir du Registre foncier du Québec. Ces deux marchés demeurent très dynamiques, mais les hausses des deux dernières années sont largement inférieures à celles qui avaient été enregistrées entre 2006 et 2008.
Les croissances de prix devraient se poursuivre au cours de la prochaine année dans ces deux municipalités puisque la demande devrait rester importante et que peu de nouvelles propriétés s’ajoutent au marché. Qui plus est, les taux d’inoccupation dans le locatif étaient situés à 1,2 %, en octobre 2018, dans les deux villes selon les données publiées par la SCHL, soit sous la moyenne provinciale.
Cette année, au 2e rang du palmarès se trouve la municipalité de Saint-Raymond. Sur ce territoire, le prix médian a crû de 89% entre 2008 et 2018 pour atteindre 178 509$. Plusieurs nouvelles constructions, dont certaines propriétés riveraines, affichaient des prix plus élevés que les résidences déjà présentes sur le territoire ce qui a contribué à la hausse de la valeur du parc immobilier. En 2018, 18% des unifamiliales vendues dans cette ville étaient des propriétés neuves.
Selon les données du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), le nombre de propriétés formées d’un logement, excluant les condominiums, a grimpé de 18% entre 2008 et 2018. Ainsi, la composition du marché immobilier à Saint-Raymond a changé ce qui semble s’être répercuté dans le prix des propriétés vendues.
Et la palme de la plus forte hausse revient à…
Selon vous, quelle est la ville ayant connu la plus forte augmentation de prix sur 10 ans parmi les 100 villes ayant enregistré le plus de transactions en 2018 ?
Si vous avez pensé à Mont-Royal, alors vous êtes en plein dans le mille. Avec une croissance de 92% entre 2008 et 2018, le prix médian dans cette ville a atteint 1,3 M$. La hausse surpasse légèrement celle de Saint-Raymond, mais les causes de celle-ci sont très différentes.
Dans ce secteur, la construction de nouvelles unifamiliales est pratiquement impossible étant donné la quasi-absence de terrains disponibles.
Ce facteur combiné à la demande croissante pour les propriétés unifamiliales sur l’île de Montréal a fait bondir les prix au cours des dernières années, et ce, de manière encore plus importante en 2018. Les hausses tendent à s’accentuer lorsqu’on s’approche du centre-ville de Montréal. À Mont-Royal, le prix médian a grimpé de 16% entre 2017 et 2018.
Parmi les 15 villes ayant enregistré la plus forte croissance de prix sur 10 ans, sept étaient situées sur l’île de Montréal. Cette proportion montre bien la différence entre le marché immobilier montréalais et celui du reste du Québec.
À l’autre bout du spectre
Pendant que les prix bondissaient de façon spectaculaire dans certaines villes du Québec, la croissance était beaucoup plus modeste dans d’autres. La plus faible augmentation sur 10 ans a été notée à Mont-Tremblant avec +9%. Dans cette ville, le prix médian avait bondi entre 2006 et 2008, mais l’année suivante, celui-ci a diminué. Ce recul et quelques autres ralentissements minent la hausse totale sur 10 ans, malgré un regain au cours des deux dernières années. Seulement en 2018, le prix médian a grimpé de 8% par rapport à 2017.
L’avenir
Le passé n’est pas garant de l’avenir et il est toujours difficile de déterminer les secteurs qui prendront le plus de valeur au cours de la prochaine décennie. Cela étant dit, il est probable que les hausses des prix dans la région montréalaise demeurent fortes puisque la disponibilité des terrains ne fait que diminuer ce qui limite l’offre de nouvelles propriétés.
D’un autre côté, les croissances pourraient être modestes au cours de la prochaine décennie dans les régions où la population risque de décliner. À ce sujet, l’Institut de la statistique du Québec prévoit des baisses de population entre 2011 et 2036 pour les régions de la Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et le Bas-Saint-Laurent.
Pour en savoir davantage sur la situation dans votre ville, vous pouvez consulter l’étude complète.
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