Budget 2019: Bill Morneau ne craint pas une surchauffe du marché
La Presse Canadienne|Publié le 20 mars 2019Il cite dans son budget trois autres mesures visant à prévenir une flambée des prix des maisons.
Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a commencé, mercredi, à « vendre » son budget aux Canadiens, en écartant notamment les suggestions selon lesquelles certaines mesures d’accès à la propriété pourraient entraîner une hausse des prix de l’immobilier sur des marchés urbains déjà surchauffés.
Le budget déposé mardi par le gouvernement libéral, son dernier avant les élections générales de l’automne, prévoyait notamment des mesures pour soutenir l’accès à une première propriété.
Le ministre Morneau précise que le gouvernement a également pris des mesures prudentes pour s’assurer qu’une demande supplémentaire dans des marchés immobiliers exponentiels de grandes villes comme Toronto et Vancouver n’entraînera pas de hausse des prix.
En conférence de presse mercredi matin à Toronto après un petit déjeuner à l’Empire Club, le ministre a soutenu que sur quelque 500 000 logements achetés chaque année au Canada, 100 000 sont acquis par des premiers acheteurs. M. Morneau estime que les mesures d’accès à la propriété annoncées mardi pourraient ajouter entre 20 000 et 40 000 nouveaux acheteurs sur le marché, ce qui ne changerait pas la dynamique de la demande, selon lui.
M. Morneau a notamment cité dans son budget trois autres mesures visant à prévenir une flambée des prix des maisons et à augmenter l’offre: une campagne de répression du blanchiment d’argent dans l’immobilier, un financement de 10 milliards $ pour la construction de logements locatifs abordables, et un genre de « concours », doté de 300 millions $, visant à inciter les municipalités à proposer des solutions novatrices pour l’ajout de logements.
Scheer dénonce les déficits
Dans ses nouvelles mesures d’accès à la propriété, Ottawa propose d’aider les ménages dont le revenu est inférieur à 120 000 $, ce qui pourrait bénéficier à près de 100 000 nouveaux acheteurs au cours des trois prochaines années, selon les libéraux. Les personnes admissibles à ces mesures verraient la Société canadienne d’hypothèques et de logement participer au paiement des versements hypothécaires mensuels. Il sera également possible de retirer jusqu’à 35 000 $, et non plus 25 000 $, de son régime enregistré d’épargne-retraite (REER), dans le cadre du Régime d’accession à la propriété (RAP).
Au même moment à Ottawa, devant les membres de son caucus, le chef conservateur, Andrew Scheer, qualifiait mercredi les libéraux de Justin Trudeau de « gouvernement dépensier » qui méprise l’idée même d’un budget équilibré.
Au cours de la campagne électorale de 2015, M. Trudeau avait prévenu qu’un gouvernement libéral afficherait au départ un déficit modeste, mais qu’il équilibrerait les comptes d’ici 2019 ; le budget prévoit en fait un déficit de 19,8 milliards $ cette année.
« Les Canadiens qui ne bénéficient pas d’une fortune familiale comme lui (M. Trudeau) savent (…) que vous ne pouvez pas emprunter pour vous sortir de vos dettes et que vous ne pouvez pas faire payer les autres pour vos erreurs », a-t-il lancé au caucus.
Le ministre Morneau a toutefois précisé que les libéraux croient pouvoir justifier cette décision pendant la campagne électorale. Plutôt que de se concentrer uniquement sur le déficit, les libéraux préfèrent parler du ratio de la dette au PIB du Canada, ou de ce que le ministre a décrit mercredi comme « la dette en fonction de notre économie ».
« Nous avons, comme je l’ai mentionné, le montant de dette le plus bas en fonction de notre économie parmi les pays du G7 ; ce montant en fonction de notre économie a été réduit chaque année de notre mandat », a soutenu M. Morneau.