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Édition de Mai 2018

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Exit les tours d’habitation au mode de vie spartiate, les nouveaux complexes locatifs ressemblent de plus en plus à des complexes touristiques. Pleins feux sur le renouveau du marché locatif.

Comment renouveler l’offre locative ? ­En s’inspirant des bonnes pratiques dans le milieu des résidences pour aînés. C’est de cette façon que ­Réseau ­Sélection, l’un des plus importants gestionnaires de complexes pour le troisième âge de la ­Belle ­Province, vient de lancer un concept locatif pour attirer la génération du millénaire : les appartements Yimby, acronyme de ­Yes in my backyard, dont le premier complexe de 122 unités accueillera ses premiers locataires en juillet prochain dans le quartier ­Rosemont, au cœur de ­Montréal.

Le concept : un appartement ­tout-inclus, comprenant mobilier intégré, électroménagers, Internet et système de son sans fil et eau chaude. Seule l’électricité n’est pas incluse. Les futurs résidents, qui vivront dans une superficie moyenne de 575 pieds carrés, n’auront qu’à déménager un sofa, quelques chaises et un matelas et hop ! bonjour la visite ! ­Les loyers oscilleront entre 995 et 1 700 dollars par mois.

En plus de leur appartement, les locataires profiteront d’une multitude d’aires communes conçues pour favoriser les activités sociales, comme un lounge, une cuisine collaborative, un espace de travail partagé et une terrasse sur le toit avec brumisateur. Yimby comptera même un gestionnaire de communauté (également responsable de la location), dont le travail sera d’animer l’immeuble, tel un G.O. dans un ­Club ­Med, en organisant des activités comme des cours de yoga ou des ateliers d’ébénisterie.

« ­Les gens de toutes les générations qui visitent nos complexes pour retraités nous répètent continuellement : "Si seulement je pouvais profiter du même train de vie !" ­De là nous est venue l’idée d’adapter la formule à la génération du millénaire », explique ­Philippe ­Olivier ­Bouclin, directeur, Programmation et projets spéciaux chez ­Réseau ­Sélection, ­lui-même un jeune de 24 ans.

Issu du monde de la publicité, ­Carl ­Godbout, 29 ans, a été séduit par ce mode de vie. « ­Si je compare le Yimby aux appar-tements traditionnels dans le même quartier, le surcoût du loyer est minime, mais les avantages, extrêmement nombreux. En outre, je vais profiter d’une unité à aire ouverte avec un mobilier spécialement conçu pour maximiser l’espace, ce que je n’aurais pas dans un vieil appartement mal divisé, mal insonorisé et mal isolé », dit le futur locataire qui venait de signer un bail au moment de l’entrevue. Ce célibataire apprécie également la flexibilité qu’offre la location. « ­Si j’achetais une propriété, j’aurais l’impression de m’enchaîner à ­Montréal alors que j’ai encore en tête d’aller vivre en ­Europe ou aux ­États-Unis », témoigne cet ­Abitibien d’origine.

Au contraire des X, les Y (ou génération du millénaire) ne se pressent pas pour accéder à la propriété. « ­Ils ne considèrent plus la location comme une étape temporaire dans leur vie », affirme ­Philippe ­Olivier ­Bouclin. Côté marketing, Yimby fait les choses autrement. Réseau ­Sélection a transformé un véhicule motorisé ­Airstream – mythique pour son design en aluminium – en bureau de location, symbolisant ainsi le caractère mobile des Y. Cette caravane se déplace dans les festivals en vue de rameuter les jeunes.

Bien que conçus en tenant compte des aspirations des 35 ans et moins, ces logements pour jeunes n’excluent pas les autres générations. « ­Notre public cible comprend tous les gens ayant un esprit jeune », précise ­Philippe ­Olivier ­Bouclin. La difficulté d’accéder à la propriété, avec le resserrement des règles hypothécaires, pourrait contribuer à propulser ce modèle.

Si les jeunes sont dans la mire des promoteurs, les 50 ans et plus ne sont pas en reste. Des complexes locatifs « 55 + lifestyle », selon le jargon du milieu, envahissent le marché. Ils ressemblent à s’y méprendre à des tours de condos, mais attirent des résidents qui veulent se libérer des contraintes associées à la propriété. « ­Ce sont des logements qui comblent le fossé entre l’unifamiliale et les résidences pour personnes âgées », explique ­Claude ­Paré, consultant en développement immobilier chez D’ici 2031.

Là où les jeunes et les moins jeunes se rejoignent, c’est dans leur appétit pour les ­tout-inclus avec abondance de commodités. « ­Si je pouvais inclure la femme de ménage dans le loyer, les locataires seraient encore plus heureux », affirme ­Laurence ­Vincent, coprésidente de ­Prével, maître d’œuvre du complexe 21e arrondissement, qui mêle copropriétés et appartements locatifs dans le ­Vieux-Montréal. Tous les promoteurs cherchent actuellement à inclure le maximum de services. On parle par exemple de livraison de repas préparés par des fournisseurs ou d’une application mobile qui téléphone automatiquement aux locataires vieillissants pour s’assurer qu’ils vont bien.

Les médecins à la retraite ­Réal ­Thuot et Élène ­Lavoie-Thuot déménageront cet été dans un cinq et demie dans le complexe ­EVOL (le mot « ­Love » à l’envers), un parfait 55 + lifestyle, avec piscine, stationnement intérieur pour voiture et triporteur, gym et salle de yoga, à ­Saint-Jean-­sur-Richelieu. « ­Pour vivre dans le même genre d’appartement en copropriété, on aurait dû payer au moins 500 000 dollars. Or, selon nous, c’est plus rentable de laisser notre capital dans nos placements que de l’immobiliser dans une copropriété et, en plus, on n’a aucune gestion à faire », dit Élène ­Lavoie-Thuot, jeune septuagénaire comme son mari.

« ­Les gens recherchent maintenant du haut de gamme, mais en locatif, et veulent demeurer à proximité des services », constate ­Pierre ­Moffet, président de ­Douville ­Moffet et ­Associés, promoteur de ­Quartier ­QB, immense complexe locatif de 600 appartements dans l’arrondissement de ­Sainte-Foy–Sillery–­Cap-Rouge, à ­Québec, qui attire aussi des étudiants et des célibataires. « ­Nos locataires aiment la mixité de clientèle », affirme ­Pierre ­Moffet. Le prochain complexe locatif de cet important joueur de la ­Vieille ­Capitale, ­La ­Suite, comprendra en plus des stations d’entraînement extérieur. « ­On constate aussi, chez les retraités, qu’ils ne veulent pas laisser une copropriété en héritage à leur succession », ajoute ­Pierre ­Moffet.

Dans la grande région de ­Montréal, en plus des Y et des 55 ans et plus, l’arrivée massive de nouveaux résidents venant d’ailleurs propulse l’engouement pour le locatif, affirme ­Francis ­Cortellino, analyste de marché à la ­SCHL. « ­De juin 2016 à juin 2017, 15 000 résidents non permanents se sont établis à ­Montréal, du jamais vu depuis une quinzaine d’années », ­dit-il.

L’éclosion de cette nouvelle offre locative constitue, selon ­Michel ­Max ­Raynaud, professeur à l’École d’urbanisme de l’Université de ­Montréal, une excellente nouvelle pour la cité de ­Valérie ­Plante. « ­Avec l’émergence de ces complexes locatifs haut de gamme, ­Montréal se compare maintenant aux autres grandes villes du monde au chapitre de l’offre. La métropole devient plus attrayante pour les étrangers », ­conclut-il.

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