Acheter une maison en reprise de finance


Édition du 11 Avril 2015

Acheter une maison en reprise de finance


Édition du 11 Avril 2015

Par Joanie Fontaine

[Photo: Shutterstock]

Pour dénicher une aubaine, certains cherchent des propriétés revendues par un créancier qui n'a pu se faire payer. Ces reprises de finance sont souvent moins chères, mais certains inconvénients peuvent les accompagner. Pour mieux s'y retrouver, voici un portrait de ce marché.

Selon la base de données de JLR, en 2014, le prix médian pour l'ensemble des unifamiliales a été de 225 000 $ et celui des copropriétés, de 229 500 $. Les copropriétés sont un type d'habitations généralement moins chères que les unifamiliales dans une même région. Par contre, comme elles sont souvent dans des quartiers plus convoités, leur prix s'en trouve augmenté. Lorsqu'on les compare dans l'ensemble de la province, les prix sont ainsi similaires.

Les unifamiliales reprises par le créancier se sont vendues à un prix médian de seulement 135 000 $, tandis qu'il était de 158 000 $ pour les condos. Il serait tentant de penser : «Wow ! Des économies de 90 000 $ et de 71 500 $ !» Il est cependant inadéquat de comparer seulement les prix médians, puisque la composition du marché des reprises de finance est différente de celle du marché dans son ensemble. En effet, il est possible que les résidences vendues par les créanciers soient, à la base, de moins grande valeur.

Afin de contourner ce problème, observons le ratio prix/évaluation. Nous avons ciblé les propriétés situées à Montréal, puisque les rôles d'évaluation sont émis pour la même période sur l'ensemble de ce territoire. Les comparaisons ont été faites à partir des évaluations de 2007 à 2010 et de 2011 à 2013.

Nous pouvons aisément observer dans le tableau ci-dessus que les propriétés en reprise de finance se vendent largement moins cher par rapport à leur évaluation. Les copropriétés et les unifamiliales se sont vendues en moyenne à un prix d'environ 20 % supérieur à celui de l'évaluation pour les périodes analysées. Bien entendu, le ratio était plus élevé vers la fin des périodes de taxation, puisque la valeur des résidences a augmenté. La situation est différente du côté des reventes par le créancier. Dans ce marché, les copropriétés se sont vendues environ au prix de l'évaluation, alors que les unifamiliales se sont vendues légèrement moins cher.

Pourquoi le prix est-il plus bas ?

Plusieurs aspects peuvent expliquent un prix inférieur à celui de l'évaluation. Les voici.

1. Le type de vendeur

Les créanciers peuvent être plus enclins à vendre rapidement. Ceux-ci cherchent souvent à minimiser leurs pertes et ne souhaitent pas dépenser trop longtemps pour l'entretien de la propriété (taxes, chauffage, etc.). De plus, ils n'ont aucun attachement émotionnel à l'égard de la propriété, ce qui peut en accélérer la vente et en diminuer le prix.

2. La garantie légale

La majorité des propriétés en reprise de finance sont vendues sans garantie légale. Par conséquent, le prix est souvent moindre, puisque le risque augmente.

3. Des propriétés en mauvais état

La différence de prix s'explique également par la qualité de l'immeuble, que l'évaluation ne prend pas nécessairement totalement en compte. Comme les propriétaires qui délaissent leur propriété ont peu de moyens financiers, il est possible que celle-cin'ait pas été remise au goût du jour.

Un plus grand nombre de propriétés vendues par le créancier

Globalement, les reprises de finance représentent un assez petit marché. En 2014, le nombre de délaissements a augmenté, ce qui devrait entraîner une hausse du nombre de propriétés en vente par le créancier en 2015.

Experte invitée

Joanie Fontaine est économiste chez JLR Solutions foncières. Titulaire d’une maîtrise en économie, elle analyse le marché immobilier et ses différentes composantes.

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