Pour de nombreuses raisons, des retraités décident de réintégrer le marché du travail. Ce choix ne repose souvent pas sur une question financière. En retournant travailler, un retraité est souvent motivé par le désir se refaire un réseau social ou de s’accomplir. Et c’est très louable.
Toutefois, ce serait une mauvaise idée de le faire sans prévoir une planification fiscale. Cela lui permettra d’alléger sa facture d’impôt et parfois même de bonifier les prestations des régimes publics de retraite. Et la différence dans le portefeuille peut être considérable!
Voici une liste des éléments à considérer :
1) Pensez-y, pour les inciter à demeurer ou à retourner sur le marché du travail, Québec octroie un crédit d’impôt aux travailleurs d’expérience, du moment que leurs revenus d’emploi ou que leurs revenus nets d’entreprise excèdent 5 000 $. Pour l’année 2016, le crédit maximal est de 1 203,20 $. L’âge d’admissibilité est 65 ans mais il passera à 62 ans en 2018.
2) N’oubliez pas que fractionnement de revenu de pension permet de grandes économies d’impôts. Avant les 65 ans du contribuable, seule la prestation viagère provenant d’un régime de pension agréé (RPA) est admissible à cette mesure fiscale. Depuis 2014, le fractionnement est admissible au fédéral seulement. L’année où le retraité atteint l’âge de 65 ans, ses revenus d’un RPA peuvent alors être fractionnés avec le conjoint autant au fédéral qu’au provincial. S’ajoute à cette rente de retraite les paiements provenant d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), de la rente d’un Régime de participation différée aux bénéfices (RPDB), d’un régime de pension agréé collectif (RPAC), d’un régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) ou d’une convention de retraite. C’est pourquoi on recommande souvent de convertir tout retrait du REER en FERR pour l’utiliser à des fins de fractionnement.
3) Si vous avez déjà converti vos REER en FERR pour recevoir un revenu viager, il est possible de renverser le processus si vos revenus augmentent. Cette action peut se faire jusqu’à l’année où le contribuable atteint l’âge de 71 ans.
4) Reportez votre pension de Sécurité de la vieillesse (PSV) après 65 ans peut être payant. Depuis juillet 2013, vous pouvez différer le versement initial d’un maximum de 5 ans, ce qui donne droit à une bonification. En effet, la rente sera alors haussée de 7,2 % par année (ou 0,6 % par mois). Cette stratégie est particulièrement intéressante pour les contribuables qui devraient de toute façon rembourser une partie de leur PSV en raison de leur revenu de travail trop élevé.
5) Selon le même principe, reportez sa rente du Régime de rentes du Québec vous apportera des avantages : depuis 2013, les personnes qui choisissent d’en retarder le premier versement après l’âge de 65 ans verront leur rente bonifiée de 0,7 % par mois. Certains retraités retournés sur le marché du travail regrettent d’avoir demandé leur rente à 60 ans, puisque les revenus d’emploi viennent augmenter leur taux d’imposition. Si le mal est fait, demandez au moins la division de la rente de retraite, dans le cas où les deux conjoints y sont admissibles et que l’un d’eux a une rente moins élevée, par exemple.
6) Si vous recevez le Supplément de revenu garanti ou si vous y êtes admissibles, vous pouvez gagner un revenu d’emploi jusqu’à concurrence de 3 500 $ sans que les prestations ne soient réduites.
Dans tous les cas de figure, il est important d’évaluer l’impact fiscal qu’aura votre retour au travail. Mal planifié, il se pourrait que votre activité professionnelle ne vous procure aucun avantage pécuniaire supplémentaire. Ou très peu. Même si vous êtes motivé par l’idée de faire des rencontres et de tisser un nouveau réseau social, vous devez vous demander en parallèle ce qu’il vous en rapportera financièrement
C’est dans ce contexte, notamment, qu’une planification financière avec une projection de revenus prend tout son sens.
