REER, CELI, REEE: comment placer vos billes pour réduire vos impôts

Publié le 07/08/2015 à 09:01

REER, CELI, REEE: comment placer vos billes pour réduire vos impôts

Publié le 07/08/2015 à 09:01

L'impôt sur le revenu est une réalité coûteuse pour les investisseurs canadiens. Dans de nombreux cas, entre le tiers et la moitié du revenu des placements va au fisc. Mais en maximisant les véhicules d'épargne fiscale qui sont à votre disposition, vous pouvez minimiser le montant d'impôts que vos placements vous occasionnent.

Principalement, cela veut dire qu'il faut garder les types de placements les plus imposables dans des comptes fiscalement avantageux, comme les REER et les CELI, et en mettant dans des comptes imposables traditionnels les placements qui comportent déjà des avantages fiscaux. Voici quelques options pour vous permettre d'organiser vos diverses sources de revenus afin de minimiser le montant imposable.

Les REER offrent le report de l'impôt et le partage des revenus. Le régime enregistré d'épargne-retraite (REER) et son successeur après la retraite, le fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), sont mentionnés en premier car ils offrent une excellente solution de report d'impôt à long terme. Ces reports s'appliquent au capital investi (issu en général du revenu d'emploi) dans un REER, ainsi qu'aux revenus et gains en capital touchés à l'intérieur du REER, et plus tard du FERR.

Le montant que vous investissez dans un REER chaque année est déductible de votre revenu total. Vous ne payez pas d'impôts sur ce revenu jusqu'à ce que vous finissiez par retirer l'argent de votre régime, normalement après la retraite, lorsque vous vous trouvez vraisemblablement dans une fourchette fiscale plus basse.

La cotisation maximale autorisée au titre d'un REER pour 2015 est de 24 930 $, mais elle ne peut pas dépasser 18 % de votre revenu gagné (essentiellement votre revenu d'emploi, plus tout autre revenu défini dans les règles du REER). Le montant annuel maximal augmente chaque année pour tenir compte de l'inflation. Si vous n'investissez pas votre maximum autorisé chaque année, ces droits inutilisés peuvent être utilisés les années suivantes, en plus du nouveau montant annuel de chaque année.

Le report d'impôt de votre REER est prolongé à un FERR, dans lequel la plupart des gens transfèrent les économies de leur REER à la retraite. Les REER doivent être convertis en FERR (ou en rente enregistrée) avant la fin de l'année de vos 71 ans. Un FERR peut être ouvert n'importe quand, mais l'argent qui s'y trouve est assujetti à un montant maximum de retrait qui varie selon votre âge.

Ainsi, la plupart des gens retardent la conversion d'un REER à un FERR le plus longtemps possible. Lorsque l'argent est retiré d'un REER ou d'un FERR, la totalité du montant (capital et revenu) est entièrement imposable. Des règles similaires s'appliquent à un compte de retraite immobilisé (CRI), c'est-à-dire un compte dans lequel les droits acquis au titre d'un régime de pension de l'employeur sont transférés lorsqu'une personne change d'emploi. Le successeur d'un CRI après la retraite est un fonds de revenu viager (FRV), qui est un type de FERR.

Une variation populaire du REER est le REER de conjoint, qui vous permet de créer deux sources de revenu presque égales après la retraite. L'objectif est de placer les deux conjoints dans des fourchettes d'imposition plus basses. Le conjoint ayant le revenu le plus élevé cotise à un REER au nom de son conjoint et reçoit aussitôt des déductions fiscales. Les produits sont imposés au nom du conjoint à faible revenu lorsque l'argent est finalement retiré.

Les CELI offrent économie d'impôt et flexibilité. Un compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est un excellent véhicule d'épargne fiscale à long terme, bien plus simple qu'un REER. Les cotisations à un CELI n'occasionnent aucune déduction fiscale. Mais tout revenu ou gain en capital enregistré au titre du compte croît à l'abri de l'impôt. Vous ne payez pas non plus d'impôt lorsque vous effectuez un retrait. La limite des droits de cotisation annuelle est de 10 000 $, sans restriction par rapport au type de revenu. Comme pour un REER, les droits de cotisation inutilisés sont reportés aux années suivantes.

Le revenu du REEE est imposable au nom de l'étudiant. Un régime enregistré d'épargne-étude (REEE) vous permet d'économiser pour les études post-secondaires d'un enfant. Les cotisations ne sont pas déductibles des impôts, mais le revenu enregistré au titre du régime n'est pas imposé jusqu'à ce que l'argent soit retiré pour payer les frais d'études. Le revenu est imposé au nom de l'enfant, ce qui signifie que peu, voire aucun impôt, ne sera dû.

Vous pouvez cotiser jusqu'à 50 000 $ au fil des années (certaines personnes cotisent une somme forfaitaire lorsque le compte est ouvert) pour financer les études futures d'un bénéficiaire unique. Les cotisations peuvent être effectuées jusqu'à l'âge de 31 ans à partir du moment où le compte est ouvert.

Le cotisant est libre de retirer son capital libre d'impôt à tout moment, mais si les retraits dépassent le montant cotisé, ce montant excédentaire sera imposable. Pour plus de détails sur les REEE, cliquez ici.

Maximisez les avantages fiscaux liées à vos placements. Il est pertinent de garder les placements qui produisent des dividendes ou des gains en capital dans des comptes non-enregistrés, et les avoirs à intérêts dans des comptes enregistrés. Cela vous permet de profiter pleinement des crédits d'impôts sur les revenus de dividendes canadiens, et du fait que seulement la moitié des gains en capital soit imposable. Toutefois, les actions de sociétés établies en dehors du Canada ne sont pas admissibles aux crédits d'impôts pour dividendes, donc il est préférable de garder les titres à dividendes américains et internationaux dans un régime enregistré. Les fiducies de placement immobilier (FPI), dont les distributions sont entièrement imposables, sont également de bonnes candidates pour un régime enregistré.

Cette stratégie de localisation des actifs ne fonctionne évidemment que si vous avez assez d'argent à investir au-delà du maximum autorisé au titre de vos divers régimes enregistrés. De plus, les REER, les CELI et les REEE sont conçus pour générer une croissance des actifs à long terme afin de financier sa retraite, des achats importants ou les études d'un enfant, et doivent donc être investis pour qu'ils se fructifient. Sachez tout simplement que les dividendes et les gains en capital sont moins imposés que les intérêts, et il convient donc de répartir en conséquence vos avoirs entre comptes enregistrés et non enregistrés.

Par exemple, si au cours d'une année donnée, vous aviez suffisamment d'argent pour maximiser vos droits de cotisations aux REER et CELI et qu'il vous reste de l'argent à investir dans un compte non enregistré (imposable), vous pourriez décider d'investir dans des actions en dehors de ces régimes et de détenir dans ces régimes des actifs rapportant des intérêts. Toutefois, comme d'habitude, surtout si vous avez de nombreuses années devant vous avant de retirer l'argent d'un régime enregistré, assurez-vous que vous y investissez en vue d'atteindre votre croissance cible, moyennant un niveau de risque tolérable.

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