PCU: faites rapidement votre déclaration de revenus dit un expert
La Presse Canadienne|Publié le 26 février 2021«Je pense que ces sables mouvants n’ont pas encore fini de bouger », a indiqué M. McDonald (Photo: 123RF)
Lorsqu’Alex Coucopoulos a reçu en décembre une lettre du gouvernement lui disant qu’il devait rembourser 12 000 $ d’aide liée à la pandémie, le stress l’a immédiatement gagné.
« C’était une très mauvaise situation », se souvient le jeune homme de 20 ans, qui vit chez ses parents et a immédiatement retiré 5000 $ de ses économies pour rembourser la prestation canadienne d’urgence (PCU).
« C’était très stressant. La quasi-totalité du revenu provenant de mon (nouvel emploi) aurait servi à rembourser le reste. »
Le résident d’Ottawa a expliqué avoir présenté une demande l’an dernier après avoir discuté de son admissibilité au téléphone avec un représentant de l’Agence du revenu du Canada (ARC), qui lui a dit qu’il était admissible à la PCU parce que son revenu brut en 2019 était supérieur à 5000 $.
Mais il était l’un des nombreux Canadiens qui ont été pris au dépourvu lorsque l’agence gouvernementale a précisé que les demandeurs devaient en fait avoir un revenu net supérieur à 5000 $.
M. Coucopoulos a été soulagé lorsque le gouvernement canadien a changé de cap, plus tôt en février, et a affirmé que les personnes qui avaient postulé en pensant qu’elles étaient admissibles en raison de leur revenu brut n’auraient plus à rembourser la PCU.
Le jeune homme peut maintenant continuer à économiser ses revenus pour payer le reste de ses frais universitaires, plutôt que de mettre de côté tous ses revenus pour rembourser les prestations.
Prendre son temps et explorer ses options
La situation de cet étudiant d’Ottawa est précisément la raison pour laquelle D’Arcy McDonald, vice-président principal des dépôts, investissements et paiements à la Banque Scotia, conseille aux personnes à qui on a demandé de rembourser la PCU de prendre leur temps et d’explorer leurs options pour aller de l’avant.
« Il faut surveiller attentivement les communications du gouvernement, car je pense que ces sables mouvants n’ont pas encore fini de bouger », a indiqué M. McDonald, ajoutant que le gouvernement pourrait encore changer de cap sur les conditions menant à un remboursement de la PCU.
« Mais ceux qui ont reçu cette lettre inconfortable devraient probablement songer à faire immédiatement leur déclaration de revenus (…) pour déterminer quelles sont leurs obligations envers le gouvernement. »
M. McDonald a expliqué que déposer sa déclaration de revenus dès maintenant aiderait à déterminer si de l’argent est dû au gouvernement, si on a reçu accidentellement à la fois de l’assurance-emploi et la PCU, et s’il est possible de cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) avant la date limite fiscale pour réduire le montant dû pour les impôts sur le revenu ordinaires.
Une fois l’exercice complété, ceux qui doivent toujours de l’argent à l’ARC pour des prestations d’urgence auxquelles ils n’étaient pas admissibles pourront toujours bénéficier d’une année supplémentaire de grâce s’ils ont gagné moins de 75 000 $, a précisé M. McDonald. Ils n’auront ainsi pas à payer d’intérêt jusqu’en 2022.
« Si des gens se retrouvent dans cette situation, c’est évidemment un signal pour créer un plan de remboursement ou pour creuser dans les économies d’urgence dont ils pourraient disposer, en supposant que leur situation est revenue à la normale et qu’ils disposent de ces ressources », a ajouté M. McDonald.
« C’est de la flexibilité, et c’est ce que les gens espèrent voir de la part du gouvernement. »
Pour les personnes qui sont toujours sans travail et qui ne sont pas en mesure de rembourser les prestations, M. McDonald espère que le gouvernement accordera une certaine clémence au cas par cas.
Il a souligné que le remboursement de la PCU serait différent du remboursement de la dette privée pour des choses comme des hypothèques ou des cartes de crédit, et a ajouté que même certaines institutions financières avaient offert des reports de paiements pour ces dettes au début de la pandémie.
« Un débiteur privé ferait monter la pression pour qu’on le rembourse. Je ne pense pas que le gouvernement soit dans le même bateau », a estimé M. McDonald.
« Je ne pense pas qu’ils veuillent mettre ces personnes en danger en les obligeant à rembourser trop rapidement si elles, ou leur famille, ne sont pas sorties du bois. »