Le coût des petits champions

Offert par Les affaires plus


Édition de Mars 2015

Le coût des petits champions

Offert par Les affaires plus


Édition de Mars 2015

Petites et grandes misères du parascolaire

Le cas de Katy Tremblay est exceptionnel, mais il n'est pas nécessaire de compter une future Eugénie Bouchard dans la famille pour dépenser une fortune. De nombreux parents dépensent des milliers de dollars pour l'inscription de leurs enfants à des cours de patin, de piano, de plongée sous-marine ou de théâtre. Si certains croient faire une bonne affaire en inscrivant leur enfant à un sport d'équipe comme le hockey, où la facture peut grimper facilement à 5 000 dollars par an, d'autres ont de la difficulté à payer l'inscription de leur marmaille au soccer, l'une des activités les plus abordables.

Nadia Ruel, productrice en contenu télé, calcule qu'elle dépensera environ 4 000 dollars cette année pour les saisons d'hiver et de printemps de hockey de son fils de neuf ans. Jacinthe Laporte, une touche-à-tout du milieu de l'édition et de la télévision, paie presque la même somme pour le programme de sports-études auquel son fils de 13 ans est inscrit, mais elle dépense 1 200 dollars de plus par an pour ses cours de batterie. La recherchiste Marie St-Jean (nom fictif) n'a qu'un fils, mais celui-ci pratique plusieurs activités par semaine : piano, judo, soccer, hockey. La facture grimpe à 3 000 dollars par an. Ces mères sont conscientes du fait que leurs enfants sont privilégiés.

En juillet dernier, une enquête menée par la Banque CIBC révélait qu'un enfant sur trois ne peut pas participer à une activité sportive organisée, car ses parents estiment ne pas en avoir les moyens. Cette étude nous apprenait notamment que les familles québécoises dépensent environ 837 dollars par an pour les activités sportives de leurs enfants. Une moyenne qui représente des dépenses tantôt minimes, tantôt démesurées par rapport au budget des familles. Et celles-ci peuvent compter sur une aide financière plutôt symbolique de l'État (voir l'encadré).

Il n'y a pas que le sport qui gonfle le budget des activités des enfants. Un cours d'instrument de musique peut s'avérer encore plus onéreux, puisque l'enfant est souvent seul avec le professeur. Les coûts d'un cours d'instrument tournent autour de 40 dollars l'heure, sans compter les partitions, les cours de groupe (théorie, solfège, dictée) auxquels on invitera fortement votre enfant à assister, sans compter l'inscription aux concours et aux examens. En tout, la pratique d'un instrument peut vite coûter 1 000 dollars par an

L'instrument à lui seul constitue une dépense impressionnante, qui varie selon plusieurs facteurs. Par exemple, au fur et à mesure qu'il grandit, votre enfant aura besoin d'un instrument adapté à sa taille s'il s'adonne au violon, à la guitare ou à la flûte traversière. Vous devrez planifier l'achat de trois ou quatre instruments différents durant sa croissance. Quelques centaines de dollars s'envolent chaque fois. Véronique, une mère de trois enfants qui veut taire son nom de famille, a trouvé un piano d'occasion pour 500 dollars dans les petites annonces, mais elle a dû payer les frais de livraison spécialisée (150 dollars) et d'accordage (100 dollars).

Votre enfant a un don particulier pour la comédie, et vous croyez que ça pourrait rapporter gros ? Un père a eu toute une surprise quand il a vu les coûts de formation s'additionner lorsqu'il a inscrit sa fille à une agence de casting. À chaque audition, on lui suggérait fortement des ateliers de préparation à 80 dollars, en plus des cours de 60 dollars de l'heure proposés tout au long de l'année.

«Je savais que ce n'était pas gratuit, mais j'ignorais à quel point on essayait de soutirer de l'argent des parents, tout ça en leur faisant miroiter de grands rêves et en leur répétant que leur enfant est talentueux», admet le père, un ingénieur en informatique qui préfère garder l'anonymat pour ne pas nuire aux chances de sa fille, qui poursuit malgré tout dans le milieu.

Il est toutefois possible de développer les aptitudes de votre enfant sans y laisser votre chemise, en l'inscrivant aux activités parascolaires de son école. «La plupart des écoles offrent une grande variété d'activités à l'école, comme le théâtre, le scrapbooking ou les activités scientifiques. Les parents apprécient, parce que cela occupe leur enfant, ça apporte un avantage à l'école, et en même temps, ça n'ajoute pas un déplacement à leur horaire», explique Jasmin Gosselin, directeur du Club Ludo, un organisme qui offre de telles activités dans la région de Québec. Le coût de ces activités est généralement raisonnable : de 50 à 60 dollars pour huit semaines. Les municipalités et les organismes sans but lucratif offrent aussi des activités à moindre coût, dont le tennis.

«Le tennis, quand les enfants le pratiquent de façon saisonnière entre 5 et 10 ans, c'est très accessible. Un cours d'été peut coûter 60 dollars environ. C'est à partir du moment où le jeune veut s'entraîner à l'année que ça devient plus cher», explique Séverine Tamborero, directrice des clubs de haute performance et du développement des 10 ans et moins chez Tennis Canada.

«Dans tous les sports, dès qu'un athlète chemine vers l'excellence, les coûts augmentent», reconnaît Michelle Gendron, de Sports Québec. «À partir d'un certain niveau, les athlètes obtiennent du financement, mais avant ça, les parents doivent fournir les fonds et vendre des tablettes de chocolat.»

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.